Telles qu'élaborées en 2017 la maquette de Formation au Diplôme d'Etudes Spéciales (DES) en neurologie et la maquette du DES en psychiatrie indiquent une prise en compte des liens entre neurologie et psychiatrie sans proposition suffisamment concrète pour corriger le fossé qui s'est creusé entre ces deux disciplines durant les 30 dernières années. Ces 2 spécialités doivent développer des connaissances et des compétences partagées pour la prise en charge des patients et la conduite de recherches dans le champ des neurosciences.
Il est regrettable que la durée du DES de neurologie et du DES de psychiatrie soit maintenue à 4 ans alors que 23 pays européens exigent une durée de formation de 5 ans pour l'accès à la qualification en neurologie de même que pour l'accès à la qualification en psychiatrie ce qui correspond au vÂ?u exprimé par l'Union Européenne des Médecins Spécialistes.
En France le nombre d'enseignants en neurologie est de 120 pour 500 étudiants. Il est également de 120 en psychiatrie pour 2 000 étudiants et plusieurs facultés de médecine n'ont pas d'enseignant en psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent (PEA). Il importe que les capacités de formation en région soient prises en compte pour réguler les niveaux régionaux de numerus clausus dans chacune des spécialités. Les stages hospitaliers doivent pouvoir être majoritairement effectués en milieu hospitalo-universitaire (HU) pour les futurs neurologues comme pour les futurs psychiatres. De plus les futurs neurologues doivent pouvoir effectuer un stage en psychiatrie en milieu HU et les futurs psychiatres doivent pouvoir effectuer un stage en neurologie en milieu HU.
Concernant la psychiatrie l'obligation de 2 semestres de stage en PEA pour les étudiants qui n'ont pas choisi de s'orienter vers une qualification en PEA n'est pas justifiée. Il conviendrait au contraire de conditionner l'accès aux postes hospitaliers de PEA par au moins 2 ans de stage en PEA (dont 1 au moins en milieu HU) a l'instar de ce qui est exigé ailleurs en Europe. En outre 1 semestre en neuropédiatrie devrait être fortement recommandé.
L'organisation de stages en cabinet de ville serait très opportune. Ces stages durant les 3e et 4e années (phases d'approfondissement et de consolidation) chez des maîtres de stage agréés par le coordonnateur de la spécialité auraient plusieurs avantages : rendre lisible la réalité de l'exercice libéral ambulatoire pour les futurs spécialistes, consolider les liens entre médecine spécialisée de ville et médecine hospitalière en particulier HU.
Jean-Pierre Olié est membre de l'Acacadémie de médecine