Ce n’est pas la première fois qu’on teste l’efficacité de l’ondansétron, un inhibiteur sélectif des récepteurs 5HT3 de la sérotonine, chez les buveurs (le cortex mésolimbique et sa production de dopamine à effet euphorisant sont modulés par la sérotonine). Encore faut-il distinguer les patients admis dans de tels essais pour éviter les biais. Les buveurs précoces (syndrome alcoolique avant 25 ans) ont des comportements antisociaux prononcés, une prédisposition à la déchéance alcoolique et les plus importants troubles sérotoninergiques observés. Pour cette raison, Bankole Johnson et coll. (JAMA, 23 août 2000) ont distingué les patients alcooliques précoces et tardifs dans une étude en double aveugle randomisée contre placebo.
La réduction de l’imbibition et de jours totaux d’abstinence est positive pour les alcooliques précoces traités aux doses faibles (1 mg x 2/j), modestes (4 mg x 2/j) et fortes d’ondansétron (16 mg x 2 /j). Résultats confirmés par le dosage de la transferrine sanguine, témoin objectif de l’alcoolisation. Les auteurs concluent en recommandant la dose de 4 mg x 2 /j comme la plus efficace chez les buveurs précoces, pour obtenir rien moins, insistent-ils, qu’une réduction de moitié de l’alcool absorbé et des jours d’imbibition. La terre promise serait-elle en vue…