Une priorité de santé publique
Les cas de bébés secoués ne sont pas des faits isolés. Chaque année, plusieurs centaines d’enfants en sont victimes. Cette maltraitance, perpétrée volontairement par des adultes, parfois dans le déni de la gravité de leur acte, représente la forme la plus grave de traumatisme crânien de l’enfant.
En France, 1 bébé sur 10, victime de secouements, décède, les autres en subiront les conséquences toute leur vie. Le syndrome du bébé secoué est à l’origine de graves séquelles neurologiques qui se manifestent par des déficiences intellectuelles, visuelles ou motrices, ainsi que des troubles du comportement, de la parole ou de l’attention.
Pour alerter et faire la lumière sur la réalité de ce phénomène, le Gouvernement se saisit du sujet à travers une campagne de sensibilisation nationale. Cette initiative d’Adrien Taquet, secrétaire d’État en charge de l’enfance et des familles auprès du ministre des Solidarités et de la Santé, soutenue par des experts et des parents témoins, repose notamment sur la diffusion d’un film choc que vous pourrez visionner ci-dessous et qui rappelle que secouer un bébé est une maltraitance qui peut être mortelle.
Secouer un bébé est une maltraitance qui peut être mortelle
Aussi appelé "traumatisme crânien non accidentel" (TCNA), le syndrome du bébé secoué se traduit lorsqu’un bébé ou un jeune enfant est violemment secoué par un adulte. Ces secousses, toujours extrêmement violentes, sont produites le plus souvent lors de la saisie du bébé sous les aisselles ou par le thorax. Sa tête se balance rapidement d’avant en arrière et son cerveau heurte les parois de son crâne.
Le bébé peut alors arrêter de respirer et des lésions cérébrales, oculaires et de la moelle épinière peuvent survenir. Des pertes de neurones importantes, qui impacteront l’enfant toute sa vie, peuvent aussi être occasionnées.
Chiffres clés
Plusieurs centaines d’enfants sont victimes de ce syndrome selon Santé publique France [1] ;
Les victimes ont majoritairement entre 2 et 4 mois [2] ;
1 victime sur 10 décède[Un chiffre confirmé par les experts mobilisés dans le cadre de la campagne, basé entre autre sur la publication du BEH, Santé publique France, 2019]] ;
Les 3/4 présentent des séquelles graves sur le long terme [3] ;
Le syndrome du bébé secoué se caractérise par un taux de récidive élevé : les bébés secoués l’ont été en moyenne 10 fois [4].
Les symptômes d’alerte
Le syndrome du bébé secoué n’est généralement pas une violence isolée. Les symptômes antérieurs suggérant une maltraitance sont particulièrement fréquents chez les bébés diagnostiqués. Afin d’éviter les récidives, il est possible de repérer certains signes :
Les séquelles du syndrome du bébé secoué
75% des bébés qui survivent aux secouements connaîtront des séquelles très lourdes dues à des lésions cérébrales :
Un retard du développement psychomoteur ou des handicaps moteurs ;
Des troubles cognitifs et des difficultés d’apprentissage ;
Des problèmes de comportement ;
Des troubles de l’alimentation ;
Des troubles du sommeil ;
Un déficit visuel ou une cécité ;
Un déficit auditif ou une surdité ;
Des crises épileptiques.
Adopter les bons réflexes en cas de difficulté avec un enfant
Garder un bébé n’est pas chose facile. Si vous êtes un parent ou une personne responsable d’un enfant et que vous vous retrouvez en situation de vulnérabilité ou connaissez des difficultés, il existe des bons reflexes à adopter.
Si personne n’est là pour vous aider :
Réagir dans l’urgence face aux symptômes immédiats
Après les secouements, des symptômes pouvant être en rapport avec une atteinte neurologique grave surviennent immédiatement :
Que faire dans l’urgence ?
Deux numéros verts existent pour entrer en contact avec des professionnels de la petite enfance :
Un numéro d’urgence : la ligne « Allô Enfance en danger » du Service National d’Accueil Téléphonique pour l’Enfance en Danger (SNATED) qui a pour mission d’apporter aide et conseil aux appelants confrontés à une situation d’enfant en danger ou en risque de l’être.
Un numéro d’aide et d’écoute : la ligne « Allo Parents Bébé » de l’association Enfance et Partage qui a pour mission d’écouter, de soutenir et d’orienter les parents inquiets dès la grossesse et jusqu’aux trois ans de l’enfant.
Source : https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales
[1] Impossible de recenser les cas dans leur intégralité, des indications complémentaires sont disponibles sur la publication du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), Santé publique France, 2019
[2] Haute Autorité de Santé (HAS), 2017
[3] BEH, Santé publique France, 2019
[4] HAS, 2017