Les papillomavirus humains (HPV) naturels sur la peau et les muqueuses peuvent infiltrer les cellules cutanées (kératinocytes) ou épithéliales des muqueuses. Sur plus de 200 types, les HPV muqueux seuls sont facteurs de cancérisation (ano-génitale, buccale) : le cancer du col utérin est le plus connu. Ce n’est pas le cas des HPV responsables des verrues communes, cutanées, bénignes et fréquentes (environ 70% de toutes les verrues). Celles-ci sont plutôt croûteuses, voire cornées. Les verrues plantaires ou palmaires sont plutôt planes ; elles s’enfoncent en profondeur en raison de la pression qui s’exerce sur elles, jusqu’à former des « clous » douloureux et invalidants. Elles touchent beaucoup les sportifs (80% chez les nageurs !).
Une histoire d’immunité
Les papillomavirus sont normalement maîtrisés par l’immunité spécifique mais celle-ci est très sensible à l’état de santé (stress, fatigue). Il faut suspecter une maladie sous-jacente (diabète) et consulter un médecin/dermatologue si elles ne disparaissent pas spontanément en quelques mois, s’étendent ou récidivent.
Les médecins aguerris utilisent la suggestion pour guérir les verrues, surtout chez les enfants et les personnes âgées qui sont plus influençables. Les personnes connues pour faire « passer les verrues » utilisent en partie cette suggestion neuropsychique qui agit sur l’immunité. Cette aide, si elle est bénévole, peut se révéler spectaculaire. L’homéopathie utilise aussi ces ressorts avec des résultats discordants.
Hygiène préventive de la peau
Il faut avoir son matériel personnel (souliers, gants), ne pas échanger le linge de corps et de toilette, porter des chaussures de protection en bord de piscine, se doucher vite et se sécher soigneusement pour rendre à la peau sa résistance naturelle. Enfin, ne pas macérer longtemps dans ses chaussures. L’inspection des paumes et plantes des pieds repère une verrue débutante pour mieux la traiter et surtout dépiste une lésion inhabituelle qui impose un avis médical. Face à une verrue typique, plusieurs dispositifs anti-verrue sont disponibles sans ordonnance.
Techniques de destruction
L’acide salicylique (kératolytique) détruit progressivement la verrue, couche après couche. Il s’applique quotidiennement en évitant d’en mettre sur les tissus sains ; cela demande de la méticulosité et une patience de plusieurs semaines. Surtout il n’est pas adapté aux verrues plantaires sur lesquels on marche.
La cryothérapie plus facile est aussi plus rapidement efficace. Une molécule chimique qui crée un froid atteignant - 50°C se présente sous différents dispositifs : bombe avec embout ou applicateur jetables, stylo applicateur… Ce n’est pas aussi froid que l’azote liquide des dermatologues mais les résultats sont bons quand la verrue est petite et qu’on respecte le mode d’emploi.
Plus en milieu sportif
Gratter ses verrues libère des débris contaminants. Leur survie est longue en milieu humide : piscines, douches, chaussures trop longtemps portées. Les micro-plaies des pieds, la peau ramollie (eau, sueur) favorisent la contamination, comme l’entraînement pieds nus sur un tatami : gymnastique, judo et arts martiaux, etc. Les rameurs ont des verrues palmaires à force de frotter l’aviron.