Perte de mémoire, pas de panique !

Par Dr Sophie Duméry -  Journaliste médecin

Théragora - www.theragora.fr - Année 2021 - Votre pharmacien vous conseille N° 164 - Page 0

Trou de mémoire : Alzheimer ? Non, le cerveau vieillit aussi naturellement. Sachez distinguer les signes qui méritent une consultation Mémoire.

 

Les évènements de la vie quotidienne témoignent fidèlement de l'état cérébral.

Le trou de mémoire : Vous avez oublié ce qui vous a mené dans la cuisine. Vous pestez, mais en quelques minutes vous retrouvez le motif du déplacement. Alors ? Avec une remémoration au premier indice, il s'agit de moments d'inattention favorisés par la fatigue, le stress, la privation de sommeil. Plus il faut d'indices pour réactiver la mémoire plus le trouble est marqué, mais rien d'inquiétant s'il est isolé.

Perdu dans une ville qui a beaucoup changé : dans des lieux qu'on a connu jeune, l'urbanisme bouleverse fréquemment les repères de la mémoire. Il faut oser regarder le nouveau plan local. Alors ? La désorientation (temporaire) en terrain inconnu par pertes des repères visuels est normale. C'est inquiétant seulement quand cela arrive dans le quartier où l'on vit.

Bloqué devant le distributeur de billets : Derrière, on s'impatiente mais rien à faire, c'est le trou, total et brutal le code de carte bancaire ne revient pas. Alors ? Renoncez momentanément et gérez l'angoisse montante. La panique bloque transitoirement les informations sensibles. Isolé, cet incident n'est qu'un accroc émotionnel.

Se plaindre de sa mémoire : ce n'est pas un fait médical objectif mais un ressenti subjectif ! Alors ? Seule une batterie de tests adaptés rassurera le plaignant, souvent inquiet, voire terrifié par une possible démence.

 

Ce qui doit inquiéter

L'oubli répété d'événements importants de la vie personnelle et familiale (mémoire autobiographique) est très suspect : un mariage ou une naissance récents, la date de départ en retraite� Fait caractéristique, la personne comble le trou avec des souvenirs inventés. Très suspect aussi, l'oubli d'un repas avec la certitude de l'avoir pris parce que le déroulement du temps échappe à la conscience. Ces traits saillants doivent mener en consultation Mémoire (encadré). Se méfier aussi de la répétition rapide de questions dont on vient d'avoir la réponse. Toutefois, l'anxiété qui augmente avec l'âge peut les provoquer (peur de rater un train) : on se rassure par excès de vérification.

 

 

1- Tester sa mémoire avec des jeux, et aussi en consultation spécialisée (encadré) plutôt que de ruminer une inquiétude. Les médecins donnent de bons conseils et le plus souvent rassurent. Si nécessaire, une prise en charge précoce et adaptée ralentit la détérioration.

2- Combattre la sédentarité intellectuelle. Varier les activités intellectuelles est indispensable car le cerveau a horreur de la monotonie. L'inconnu, la nouveauté, les défis, sont à favoriser. Apprendre ! Une langue, l'informatique, la musique, la boulangerie, les échecs�

3- Activité physique régulière pour oxygéner les neurones. Trente minutes par jour à pratiquer assidûment ! Tout est bon, surtout les sports collectifs qui favorisent les échanges sociaux. Mais on peut se contenter de jardiner ou de sortir son chien.

4- Des relations sociales nourries. Les échanges sociaux nourrissent une mémoire réactive et dense. Pour vous rappeler les noms des gens, fréquentez-les ! Les partages d'émotion sont essentiels à l'envie de vivre (rire et pleurer).

 

 

 

Consultations Mémoire et Centres Mémoire de ressources et de recherche (CMRR)