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La fièvre n'est pas une maladie. Elle est généralement symptomatique d'une infection. Ses origines sont également multiples, puisque la fièvre peut être virale ou bactérienne. La prise de la température est alors nécessaire pour diagnostiquer (ou non) une pathologie. Le médecin s'y fiera d'ailleurs pour établir son diagnostic, plus particulièrement s'il peut en connaître l'évolution et/ou les conditions d'apparition. D'où l'intérêt également de prendre en compte d'autres signes comme des frissons, le sentiment d'avoir froid ou de grelotter ; voire de manière plus générale l'inconfort.
D'autant qu'avoir de la fièvre n'a pas la même signification, selon que l'on est bien portant ou malade, ou qu'elle persiste ou non� Une fièvre d'apparition soudaine et se maintenant en plateau au-dessus des 39° n'aura donc pas la même signification qu'une fièvre fluctuante. Quant à une fébricule (fièvre peu importante) persistante, elle est le signe d'une pathologie et doit être prise en compte pour affirmer un diagnostic.
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Quand prendre sa température ?
La température corporelle est en moyenne de 36,7 degrés. Chez une personne en bonne santé une température de 38° n'a toutefois rien d'inquiétant et peut persister deux à trois jours sans conséquence. En revanche, une personne fragile (jeune enfant, personne de plus de 65 ans ou subissant une pathologie chronique) doit être prise en charge médicalement si sa température est supérieure à 38°.
La température dépend également des conditions dans lesquelles, elle est prise. La température corporelle sera ainsi plus faible si vous êtes au repos et plus élevée lorsque vous pratiquez une activité intense ou si vous êtes exposé aux fortes chaleurs estivales. La température rectale sera par ailleurs différente de la température auriculaire ou faciale, et la normalité est seulement affaire de référence.
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De l'utilité de la fièvre
Un virus n'est pas un dur à cuire. Les virus du rhume (adenovirus, rhinovirus, coronavirus, virus respiratoire syncytial �) n'apprécient pas tant les températures des environs des 36°. Ils colonisent plus facilement les cavités nasales plus froide et « fuient » les zones plus chaudes. L'augmentation de la température corporelle est ainsi un excellent moyen pour vaincre ce type d'infection. L'usage d'un antipyrétique comme le paracétamol ou l'ibuprofène n'est donc pas obligatoirement une bonne solution puisqu'ils diminuent artificiellement un des moyens de défense le plus efficace contre une infection virale.
La prise de ces médicaments sera réservée, avant avis médical, à des personnes qui supportent mal la fièvre ou qui souhaitent être soulagées de maux de tête ou de courbature par exemple. En revanche la persistance sur plusieurs jours de maux de tête et/ou l'impossibilité de les soulager nécessitent d'orienter vers la consultation. Les personnes fragiles, comme celles souffrant d'un diabète, doivent bénéficier d'un suivi rigoureux ; leur système de défense face aux infections étant plus faible.
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Quand faut-il lutter contre la fièvre ?
Bien que la fièvre soit un excellent moyen de défense, son installation sur plusieurs jours a des conséquences potentiellement graves. Il ne faut donc pas confondre lutter contre l'inconfort de la fièvre, qui est question d'appréciation, et lutter contre un excès de fièvre dont les conséquences sur le cerveau par exemple peuvent être particulièrement néfaste. Notre imaginaire collectif sur la fièvre invoque la peur des grandes épidémies infectieuses et des mots comme convulsions restent effrayants. En abaissant la température artificiellement luttons nous contre le mot ou la chose ? Encore une fois, la fièvre est un signe de la maladie, elle n'est pas la maladie.
Des signes permettent d'orienter nos actions. L'inconfort ; un enfant qui continue à avoir une activité normale même avec une température haute ne souffre pas, il n'est pas nécessaire de lui donner automatiquement un antipyrétique. Les changements de comportement et la vigilance ; un enfant qui devient grognon mais aussi et surtout qui est somnolent (« trop sage ») doit être vu par un médecin.
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Une certaine idée du confort
Lutter contre une fièvre qui ne baisse pas, obéit à un imaginaire ancré dans la culture familiale. Nos parents pensaient que vêtir chaudement un enfant fébrile était un moyen de lutter contre la fièvre. Rien n'est moins sûr puisque le corps élimine la chaleur en favorisant les pertes sur l'ensemble de la superficie de la peau. Il faut plutôt dévêtir l'enfant alité pour que la surface d'échange soit la plus importante possible et les pertes caloriques maximum.
Le maître mot est encore une fois le confort. Les médecins d'hier conseillaient les bains à 2° en dessous de la température corporelle. Les parents d'aujourd'hui comprennent vite que la mesure est contreproductive, si l'enfant se débat dans l'eau parce que son inconfort s'accroit. Il est aujourd'hui conseillé d'accroitre la perte de chaleur en favorisant une ventilation au-dessus du corps de l'enfant avec un éventail par exemple. Pour envisager l'efficacité de l'opération, il suffit de penser à ce que nous faisons lorsque nous soufflons sur une cuillère de soupe trop chaude.
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Boire, boire et puis boire en cas de fièvre !
La fièvre majore la perte d'eau. Il est essentiel de faire boire un enfant ou un adulte fébrile. La déshydratation est un facteur aggravant de la fièvre. La peau se rafraichit en évaporant l'eau de la sueur. Les agents pyrogènes (qui favorisent la fièvre) agissent sur les glandes sudoripares en augmentant la sudation. Il est essentiel de contrebalancer cet accroissement des pertes en eau, en buvant plus et régulièrement. Il ne faut surtout pas attendre d'avoir soif pour boire. La soif est un signe de déshydratation.
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