Entre l’appel à déviriliser le « barbecue » (S. Rousseau) et le plaidoyer en faveur d’une « bonne viande » (F. Roussel) en passant par les polémiques sur l’introduction de menus végétariens dans les villes EELV, ces derniers mois ont été marqués par une politisation croissante des enjeux liés à l’alimentation dans un contexte où les milieux identitaires érigent de plus en plus la viande en symbole de la virilité et de résistance à un certain « politiquement correct » alimentaire. Alors que ce débat prend un tour judiciaire avec l’ouverture d’un procès entre la Fédération nationale des chasseurs et Sandrine Rousseau, l’Ifop et Darwin Nutrition publient la première enquête de fond sur les rapports au genre et à la politique des amateurs de viande. Réalisée auprès d’un échantillon de taille conséquente (2 000 hommes âgés de 18 ans et plus), cette enquête met non seulement en exergue le fait que la consommation de viande est devenue un marqueur politique fort mais aussi qu’un régime alimentaire hyper-carné va souvent de pair avec une vision ultra-conservatrice de la place de la femme dans la société.
« Etude IFOP pour DARWIN NUTRITION réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 5 au 7 septembre 2022 auprès d’un échantillon de 2 033 hommes, représentatif de la population masculine française âgée de 18 ans et plus »