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L’alcool est responsable de problèmes sanitaires et sociaux à court et long termes. En 2017, un groupe d’experts mandaté par Santé publique France et l’Institut national du cancer a émis un avis présentant un nouveau repère de consommation d’alcool, qui vise à en limiter les risques pour la santé. Ce repère est constitué de trois dimensions : 1/ ne pas consommer plus de 10 verres standard par semaine, 2/ pas plus de 2 verres standard par jour et 3/ avoir des jours dans la semaine sans consommation. L’objectif de l’étude était de situer la consommation hebdomadaire d’alcool observée en France en 2017 par rapport à ce nouveau repère. En 2017, 23,6% des personnes de 18-75 ans dépassaient le repère de consommation sur au moins une de ses dimensions, les hommes (33,4%) davantage que les femmes (14,3%). Plus précisément, 19,2% déclaraient avoir bu plus de 2 verres d’alcool en une journée au moins une fois au cours de la semaine précédente, 9,7% déclaraient avoir bu plus de 10 verres d’alcool au cours des sept derniers jours et 7,9% déclaraient avoir consommé de l’alcool plus de cinq jours sur sept. La relation avec l’âge était particulièrement marquée : les plus jeunes étaient plus nombreux à consommer plus de 2 verres un jour de consommation, tandis que les plus âgés observaient moins fréquemment des jours d’abstinence dans la semaine. La population dépassant ce repère était majoritairement masculine, en emploi, de niveau de diplôme inférieur ou égal au baccalauréat ; environ un tiers de cette population avait un revenu mensuel net inférieur ou égal à 1 200 euros.
Les violences conjugales, même verbales, pourraient être liées à la consommation d’alcool au cours de la grossesse. L’objectif de cette analyse est d’étudier l’association entre la vie en couple de la femme, les disputes et violences conjugales verbales, et la consommation maternelle d’alcool durant la grossesse, à partir des données de la cohorte Elfe (Étude longitudinale française depuis l’enfance). La majorité des femmes (79,6%) ont déclaré ne pas consommer d’alcool durant la grossesse, 16,8% ont déclaré avoir bu en moyenne moins d’un verre d’alcool par mois, et 3,7% ont bu en moyenne plus d’un verre par mois. Dans notre modèle de régression logistique multivarié, par rapport aux femmes qui ne rapportaient pas de violences verbales de la part de leur conjoint pendant la grossesse, celles qui en rapportaient avaient une consommation d’alcool plus élevée (OR ajusté=1,22 [IC95%: 1,14-1,30] pour une consommation d’alcool occasionnelle, et OR ajusté=1,47 [IC95%: 1,36-1,59] pour une consommation d’alcool régulière). Aucun surrisque de consommer de l’alcool au cours de la grossesse n’a été observé chez les femmes qui n’étaient pas en couple par rapport aux femmes qui ne rapportaient pas des violences verbales. Les violences verbales au sein du couple devraient être systématiquement évaluées durant le suivi prénatal et prises en compte dans des interventions ciblant les comportements à risque des femmes durant la grossesse.
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