BEH 31-32  Situation épidémiologique et dépistage du VIH et des autres IST


 BEH 31-32 sur la "Situation épidémiologique et dépistage du VIH et des autres IST" et les BSP régionaux sur la surveillance et la prévention des infections à VIH et autres infections sexuellement transmissibles 

 

 

Editorial : 

La prévention combinée : une stratégie pour le succès !  Valérie Delpech, Public Health England, Londres, Royaume Uni

 

 

Articles :

Activité de dépistage du VIH et circonstances de découverte de l’infection à VIH, France 2018, Françoise Cazein et coll. Santé publique France

Cet article présente un bilan de l’activité de dépistage du VIH en France en 2018 dans les laboratoires de biologie médicales et des circonstances des découvertes de séropositivité à partir des déclarations obligatoires du VIH.

En 2018, 5,80 millions (IC95% [5,74-5,86]) de sérologies VIH ont été réalisées (87/1 000 habitants), nombre en augmentation régulière depuis 2013 (+11%), alors que le taux de positivité (1,9/1 000 sérologies) a diminué (-13%).

Près de 6 200 personnes (IC95%: [5 897-6 412]) ont découvert leur séropositivité, nombre en diminution par rapport à 2017 (-7%). Les sérologies à l’origine de ces découvertes étaient le plus souvent réalisées en présence de signes cliniques ou d’un bilan biologique évocateurs d’infection à VIH (26%), lors d’un bilan systématique (20%) ou d’un dépistage orienté (20%).

En 2018, 25% des découvertes étaient précoces et 29% à un stade avancé de l’infection, proportions stables sur les trois dernières années. Les découvertes à un stade avancé concernaient particulièrement les usagers de drogues injectables (UDI) (55% parmi les UDI) et les hétérosexuels (33% parmi ceux nés en France, 35% parmi ceux nés à l’étranger).

Plus de la moitié (52%) des personnes découvrant leur séropositivité n’avaient jamais été testées pour le VIH auparavant, proportion plus élevée chez les UDI (81%) et les personnes nées en Afrique subsaharienne (65%), et plus faible (33%) chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Ces proportions étaient stables sur les trois dernières années.

La diminution du nombre de découvertes de séropositivité, couplée à une augmentation de l’activité de dépistage, peut refléter une diminution du nombre de personnes infectées non diagnostiquées et/ou une diminution de l’incidence depuis plusieurs années. Néanmoins, le nombre de personnes diagnostiquées à un stade avancé de l’infection montre que les efforts de sensibilisation au dépistage du VIH doivent être poursuivis.

 

Activité de dépistage et diagnostic du VIH, des Hépatites B et C et des autres IST en CEGIDD, France 2018, Corinne Pioche et coll. Santé publique France

Les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) ont été mis en place en France en 2016, avec des missions élargies en santé sexuelle. Cet article présente l’activité de dépistage du VIH, des hépatites B (VHB) et C (VHC) et autres infections sexuellement transmissible (IST), ainsi que l’activité de vaccination menées par les CeGIDD en 2018. Il montre aussi leur évolution depuis 2016.

En 2018, le nombre de consultations médicales réalisées, renseigné par 279 CeGIDD parmi les 317 existants, s’élève à 746 000. Parmi les consultants, 59,0% étaient des hommes, 40,8% des femmes et 0,2% des personnes transgenres. Près des deux tiers (64,3%) étaient des femmes de moins de 25 ans ou des hommes de moins de 30 ans, proportion en augmentation par rapport à 2016 (54,1%). En 2018 les taux de positivité étaient de : 6,72% pour les infections à CT, 2,92% pour la gonococcie, 1,43% pour la syphilis, 1,20% pour le VHB, 0,73% pour le VHC et 0,38% pour le VIH. Les taux de positivité des infections à CT, du VIH et du VHC ont diminué de manière significative sur 2016-2018, et pour la syphilis sur 2017-2018. L’activité de vaccination contre le VHB ou contre l’HPV a fortement augmenté entre 2016 et 2018, toutefois, le nombre de vaccinations débutées reste moindre que le nombre d’indications vaccinales.

Les CeGIDD accueillent des personnes plus exposées au VIH, au VHB et aux autres IST, comme en témoignent des taux de positivité plus élevés que ceux retrouvés en population générale. Les données 2016- 2018 montrent néanmoins une diminution de ces taux de positivité pour plusieurs IST dont le VIH, sans doute en lien avec une hausse de la part de jeunes consultants.

 

Dépistage des IST bactériennes dans le secteur privé en France2006-2018, Delphine Viriot et coll. Santé publique France 

En complément du préservatif, le dépistage et le traitement des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes sont des axes stratégiques majeurs de la lutte contre ces infections. Cet article analyse l’évolution du dépistage des IST dans le secteur privé en France, à partir des données individuelles de remboursement de soins de l’assurance maladie.

En 2018, 2,1 millions de personnes ont été testées pour une infection à Chlamydia trachomatis, soit un taux de 39 pour 1 000 habitants, avec une augmentation de 9% par rapport à 2016. Près de 1,6 millions de personnes ont eu un dépistage du gonocoque, soit un taux de 30 pour 1 000, en forte augmentation par rapport à 2016 (+18%). 

Pour ces deux infections, bien que les taux soient plus élevés chez les 25 ans et plus, l’augmentation de l’activité de dépistage entre 2016 et 2018 est deux fois plus importante chez les jeunes de moins de 25 ans par rapport aux 25 ans et plus, quel que soit le sexe. Le nombre total de personnes testées pour la syphilis est de 1,8 millions en 2018 (soit un taux de 33 pour 1 000 habitants), en diminution de 7% par rapport à 2016. Cette diminution, observée pour la première fois depuis 2006, concerne seulement les femmes.

L’augmentation du dépistage des infections à Chlamydia trachomatis et à gonocoque de 2006 à 2018, chez les jeunes de moins de 25 ans, pourrait résulter d’une meilleure sensibilisation des populations et des professionnels de santé suite aux campagnes de prévention. Dans un contexte où les données de surveillance montrent que le nombre de diagnostics de ces IST continue à augmenter, il est essentiel de poursuivre les efforts en termes de diversification de l’offre de dépistage et de ciblage des populations exposées, pour parvenir à contrôler les épidémies. La stabilité de l’activité de dépistage de la syphilis, alors que celle des autres IST bactériennes augmente, nécessitera d’être confirmée les années suivantes.

 

Profil des utilisateurs du premier kit de dépistage par autoprélèvement du programme mémodépistages proposé aux HSH multipartenaires en France en 2018, Delphine Rahib et coll. Santé publique France

En 2017, la haute autorité de Santé (HAS) a fixé à trois mois la fréquence optimale de dépistage pour le VIH des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) afin de réduire le délai entre la date de l’infection et le diagnostic et la part des personnes vivant avec le VIH non diagnostiquées. Ces objectifs s’appuient sur une offre variée de dépistage du VIH – laboratoires, centres de dépistages anonymes, autotests, dépistages communautaires – mais moins diversifiée pour les autres infections sexuellement transmissibles (IST).

Afin d’encourager le dépistage répété du VIH tout en tenant compte des enjeux relatifs au dépistage des autres IST, Santé publique France a construit le programme MémoDépistages à destination de HSH multipartenaires.

Promu en ligne au printemps 2018, ce programme proposait un kit d’autoprélèvement pour réaliser le dépistage du VIH, du VHB, du VHC, de la syphilis, des infections à chlamydia et à gonocoques. Parmi les 7 158 hommes éligibles auxquels un kit d’autoprélèvement a été proposé, 27,2% l’ont utilisé pour réaliser au moins l’un des quatre prélèvements proposés. Il s’agissait majoritairement d’hommes citadins, avec un haut niveau d’étude, familiers des lieux de convivialité gay. Ce sont principalement les facteurs sociodémographiques (âge, niveau d’étude) qui étaient associés à un taux élevé d’utilisation de l’autoprélèvement dans l’étude. Utilisé par près de 30% des hommes auxquels il est proposé, le kit d’autoprélèvement permet d’amener au dépistage une population diversifiée tant en termes sociodémographiques qu’en termes de comportements face au dépistage.

 

Augmentation du recours répété au dépistage VIH parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes en France entre 2017 et 2019. 

Résultats de l’enquête rapport au sexe, Annie Velter et coll. Santé publique France

La répétition des tests de dépistage du VIH est un enjeu majeur de santé publique tout particulièrement parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) qui restent une des populations les plus touchées par le VIH. L’objectif de cet article est de décrire l’évolution de la fréquence de recours au dépistage des HSH entre 2017 et 2019.

Les données sont issues des deux éditions de l’enquête Rapport au sexe (ERAS), enquête en ligne transversale et anonyme, auto-administrée et basée sur le volontariat, réalisée en 2017 et 2019. Un total de 33 661 HSH résidant en France, ayant eu au moins un rapport sexuel avec un homme dans les douze mois et ne se déclarant pas séropositifs pour le VIH ont été inclus dans les analyses.

La part de répondants n’ayant jamais réalisé de test de dépistage VIH au cours de la vie diminue significativement de 17% en 2017 à 15% en 2019, au bénéfice d’un recours plus fréquent dans les douze derniers mois (de 53% à 55%). La part des répondants de 2019 ayant réalisé trois tests et plus a également augmenté passant de 15% à 20%, et ce quelles que soient les caractéristiques des répondants. Si l’usage de la prophylaxie pré- exposition (PrEP) contribue fortement à cette augmentation, la tendance est également observée chez les HSH non usagers de PrEP.

La poursuite des campagnes d’incitation au dépistage ciblant la population HSH dans toute sa diversité et le déploiement d’une politique volontariste territorialisée sont des leviers essentiels au fléchissement de l’épidémie du VIH.

 

Opinions et pratiques des personnes âgées de 18 à 75 ans en France métropolitaine vis-à-vis du dépistage du VIH en 2016, Mathias Bruyand et coll. Santé publique France

Le dépistage représente un enjeu majeur dans la lutte contre l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). La haute Autorité de santé incite toute personne à réaliser au moins un test de dépistage au cours de la vie, ce test devant être répété chez les personnes les plus exposées. Cet article décrit les opinions et les pratiques de dépistage du VIH dans la population générale à partir des données du Baromètre santé 2016. Le Baromètre santé est une enquête réalisée par téléphone auprès d’un échantillon aléatoire de la population générale résidant en France métropolitaine et comprenant 14 875 personnes âgées de 18-75 ans. En 2016, si 89% des personnes interrogées étaient en faveur d’un dépistage du VIH au moins une fois au cours de la vie, 45% des hommes et 38% des femmes n’avaient jamais réalisé de dépistage. L’absence de dépistage au cours de la vie était plus fréquente chez les 55-75 ans (63% sans différence entre hommes et femmes), et les 18-24 ans (52% chez les hommes et 38% chez les femmes, p<0,001). Elle concernait 21% des personnes nées en Afrique subsaharienne, 16% des personnes ayant consommé des drogues et 23% des hommes déclarant au moins un partenaire sexuel masculin au cours de la vie. Le recours au dépistage du VIH reste très insuffisant en France métropolitaine. Son amélioration est nécessaire afin de réduire la méconnaissance de la séropositivité et d’améliorer la précocité du diagnostic pour une mise sous traitement antirétroviral rapide.

 

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