BEH 33 du 10 décembre 2019


  • Surveillance nationale des intoxications alimentaires par des champignons : bilan des cas rapportés au réseau des centre antipoison de 2010 à 2017 en France métropolitaine,  Sandra Sinno-Tellier et coll. (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail)

En 2010, des signalements d’intoxications par des amanites phalloïdes ont conduit les autorités sanitaires en charge de la toxicovigilance à mettre en place une surveillance saisonnière des intoxications par des champignons à des fins d’alerte et de prévention.

Au total, 10 625 cas ont été inclus de 2010 à 2017, collectifs pour la moitié d’entre eux. La saisonnalité était marquée en octobre, malgré un pic mensuel de cas dès août pour deux années. Les intoxications prédominaient à l’ouest, au sud et à l’est de la France. L’âge variait de 9 mois à 96 ans (moyenne à 45 ans) ; 3,3% des cas étaient âgés de moins de 5 ans. Plus de 90% des personnes intoxiquées présentaient un ou plusieurs signes digestifs, suivis de signes généraux et/ou neurologiques. Sans qu’il soit possible de confirmer l’espèce réellement consommée, les champignons le plus souvent incriminés correspondaient à des bolets (26,3% des cas), puis à des agarics (7,7%) ; dans environ 30% des cas, l’espèce n’était pas précisée. De 11 à 44 cas graves et 0 à 5 décès ont été identifiés chaque année (médianes : 30,5 cas graves et 3 décès par an). Les décès étaient dus à des syndromes phalloïdiens (68,2%) ou sudoriens (31,8%).

Si la surveillance est nécessaire pour diffuser des recommandations nationales de cueillette et consommation des champignons au moment du pic d’intoxication, des relais locaux (associations de mycologues, pharmaciens…) restent indispensables pour aider à identifier la cueillette et ainsi limiter le nombre d’intoxications.

 

  • Prévalences d’exposition professionnelle au formaldéhyde en France en 2015 et évolution depuis 1982. Résultats obtenus à partir de la matrice emplois-expositions du programme Matgéné, Laurène Delabre et coll. (Santé publique France)

Cette étude s’intéresse à l’exposition professionnelle au formaldéhyde de l’ensemble des travailleurs âgés entre 20 et 74 ans, en France en 2015. Les expositions à ce cancérogène avéré chez l’homme (classé en groupe 1 par le CIRC), sont évaluées à l’aide de la matrice emplois-expositions du programme Matgéné. 

Les données de population issues du recensement de 2015 (2013-2017) sont croisées avec la matrice pour estimer les prévalences d’exposition déclinées par secteur d’activité, profession, statut du travailleur et selon le genre. La matrice a été également croisée avec les recensements de 1982, 1990, 1999 et 2007 afin de décrire l’évolution de cette prévalence sur cette période.

L’exposition au formaldéhyde a fortement diminué au cours de ces 30 dernières années en passant de 822 000 travailleurs potentiellement exposés en 1982 (36,6‰) à 90 000 travailleurs en 2015 (3,5‰). Parmi ces travailleurs exposés, 56% sont salariés et 44% sont non-salariés. Chez les salariés, les trois secteurs présentant le plus de travailleurs potentiellement exposés au formaldéhyde sont l’agriculture (19,1% des exposés), les travaux de construction spécialisés (16,3%) et les activités pour la santé humaine (9,6%). Chez les non-salariés, les trois secteurs les plus représentés parmi les travailleurs exposés sont l’agriculture (50,4%), les travaux de construction spécialisés (23,7%) et les autres services personnels (15,7%). Les professions présentant le nombre de travailleurs exposés les plus importants sont également détaillées.

Cet article est le premier à décrire l’exposition professionnelle au formaldéhyde en France pour l’ensemble des travailleurs. Les résultats présentés permettent d’identifier les secteurs et les professions encore exposés en 2015 malgré les différentes réglementations limitant son usage, et contribuent à l’élaboration de politiquesde prévention pour cibler les efforts sur des groupes professionnels les plus à risque.

 

  • Diagnostics d’infection à VIH en Nouvelle-Aquitaine, 2015-2016 : comparaison de deux sources d’information, Sullivan Evain et coll. (Santé publique France)

 Le VIH et le sida représentent un problème de santé publique mondial avec des enjeux tant médicaux et sociaux que politiques. Pour répondre à l’objectif instauré par l’Onusida, il est nécessaire d’avoir en France une meilleure connaissance de la performance de nos systèmes de surveillance et de prise en charge de l’infection à VIH.

L’objectif de ce travail était d’estimer le nombre de nouveaux diagnostics d’infection à VIH en Nouvelle-Aquitaine sur la période 2015-2016, et de documenter les différences observées entre les deux sources d’information : la déclaration obligatoire (DO) et les Comités de coordination régionale de la lutte contre le VIH (CoreVIH) dans cette région.

Le nombre de nouveaux diagnostics d’infection à VIH en Nouvelle-Aquitaine a été estimé à l’aide d’une méthode de capture-recapture à deux sources d’informations (DO et CoreVIH). Cette étude contenait également un volet qualitatif consistant en des entretiens individuels semi-directifs avec des professionnels prenant en charge des patients de la file active du CoreVIH, des médecins généralistes et des bénévoles d’associations de patients.

Cette étude a permis d’estimer l’exhaustivité de la DO VIH en Nouvelle-Aquitaine à 65% (intervalle de confiance [IC] à 95% : 61,4-68,7) et celle du CoreVIH à 46% (IC à 95% : 43,6-48,8) en 2015-2016. Deux facteurs principaux semblent affecter la saisie des nouveaux diagnostics dans ces bases : une diminution de l’adhésion des cliniciens à la DO depuis le déploiement de la déclaration obligatoire électronique (e-DO) et un retard d’inclusion des patients dans la base du CoreVIH. Vingt-deux entretiens ont permis d’explorer les facteurs susceptibles d’entrainer un retard dans la DO ou l’inclusion dans la base de données du CoreVIH Aquitaine.

En conclusion, une meilleure diffusion de l’information et un travail de formation pourraient améliorer les processus de DO et d’inclusion dans la base de données du CoreVIH Nouvelle-Aquitaine. Les entretiens ont permis de soulever des pistes d’amélioration dans ces domaines qui doivent être poursuivies. Enfin, les estimations du nombre de nouveaux diagnostics doivent faire l’objet de mises à jour régulières pour pouvoir répondre aux besoins de santé publique.

Les entretiens de Théragora
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