BEH n° 5-6, du 19 février 2019 Consommation d'alcool, comportements et conséquences pour la santé


Editorial

 

         Alcool et réduction des risques. François Bourdillon / Directeur général, Santé publique France, Saint-Maurice

 

Articles

         La consommation d’alcool chez les adultes en France en 2017. Jean-Baptiste Richard / Santé publique France, Saint-Maurice) et coll.

 

L’alcool est responsable de problèmes sanitaires et sociaux à court et long terme Le recueil par enquêtes des consommations individuelles d’alcool permet de documenter et de suivre les usages d’alcool dans différents groupes de population. Cet article propose une mise à jour des connaissances sur les niveaux et les modes de consommation d’alcool de la population adulte résidant en France métropolitaine. En 2017, 87% des 18-75 ans ont consommé de l’alcool au moins une fois dans l’année ; 21% déclaraient avoir connu une ivresse dans l’année, 10% étaient des consommateurs quotidiens et 5% consommaient six verres ou plus en une même occasion toutes les semaines. La consommation d’alcool apparaît de plus en plus masculine à mesure que la fréquence de consommation augmente. Elle évolue avec l’avancée en âge, avec une diminution du nombre de verres consommés associée à une augmentation du nombre de jours de consommations. L’hétérogénéité existe également en ce qui concerne la quantité d’alcool bue : à eux seuls 10% des 18-75 ans consommaient 58% de la quantité d’alcool consommée déclarée. En 2017, la consommation d’alcool restait courante et à un niveau relativement stable par rapport aux années précédentes. Chez les moins de 25 ans, les tendances récentes montrent une stabilité des alcoolisations excessives, ceci faisant suite à une décennie d’augmentation, notamment des ivresses régulières. La répétition des Baromètres et des enquêtes menées auprès des adolescents permet de suivre les tendances de consommation d’alcool et de décrire la diversité de ses usages.

 

         La mortalité attribuable à l’alcool en France en 2015. Christophe Bonaldi / Santé publique France, Saint-Maurice, et coll.

 

Cette étude actualise l’estimation de la mortalité attribuable à la consommation d’alcool en France métropolitaine en 2015, dernière année pour laquelle les données de mortalité sont disponibles. En 2015, 41 000 décès sont estimés être attribuables à l’alcool, dont 30 000 décès chez les hommes et 11 000 décès chez les femmes, soit respectivement 11% et 4% de la mortalité des adultes de 15 ans et plus. Ceci inclut 16 000 décès par cancers, 9 900 décès par maladies cardiovasculaires, 6 800 par maladies digestives, 5 400 pour une cause externe (accident ou suicide) et plus de 3 000 pour une autre maladie (maladies mentales, troubles du comportement, etc.). La fraction attribuable pour l’ensemble des pathologies associées à l’alcool représente jusqu’à 15% des décès chez les 35-64 ans contre moins de 8% pour les autres âges. Hors causes externes, un peu moins de 500 décès (1% des décès attribuables à l’alcool hors causes externes) sont attribuables à une consommation modérée entre 7 et 18 grammes d’alcool pur par jour, et 90% du total des décès sont liés à des consommations supérieures à 53 g/j.Bien que la consommation d’alcool ait beaucoup diminué en France depuis la fin des années 1950, on estime que 7% des décès chez les plus de 15 ans sont attribuables à l’alcool sur un total de 580 000 décès en 2015. L’impact sanitaire de la consommation d’alcool en France reste donc considérable. Ces résultats soulignent l’importance des politiques de santé publique visant à réduire la consommation d’alcool en France.

 

         Consommation et approvisionnement en alcool à 17 ans en France : résultats de l’enquête ESCAPAD 2017. Antoine Philippon / Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) Paris, et coll.

 

Pour pallier l’absence de données épidémiologiques sur les niveaux d’usage de substances psychoactives en population adolescente, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) a initié en 2000 une enquête sur les modes de vie, la santé et les consommations de tabac, d’alcool et de produits stupéfiants auprès des adolescents français convoqués à la Journée Défense et citoyenneté (JDC). Le neuvième exercice de l’enquête nationale ESCAPAD (Enquête sur la santé et les comportements lors de l’appel de préparation à la défense) s’est déroulé en 2017. Ce dernier exercice est l’occasion de faire un état des lieux des consommations d’alcool et des modes d’approvisionnement à la fin de l’adolescence en 2017. En 2017, 85,7% des adolescents de 17 ans ont déclaré avoir déjà bu de l’alcool au cours de leur vie. L’usage régulier d’alcool (au moins dix fois dans le mois) concernait 1 jeune sur 10 (8,4%) et 44,0% des jeunes de 17 ans ont déclaré une alcoolisation ponctuelle importante (API) au cours du mois. Par ailleurs, malgré l’interdiction de vente aux mineurs, les adolescents qui ont déclaré avoir bu des boissons alcoolisées dans le mois étaient 91,0% à en avoir acheté en magasin et 77,5% à en avoir consommé dans un débit de boissons. La majorité d’entre eux (52,7%) a déclaré en outre n’avoir jamais eu à présenter de carte d’identité pour justifier de son âge lors d’un achat en bar ou en restaurant. Les résultats d’ESCAPAD 2017 confirment la très grande diffusion de l’alcool à l’adolescence et la persistance des comportements d’alcoolisations ponctuelles importantes (API). En outre, l’interdiction de vente de boissons alcoolisées aux mineurs s’avère peu efficace au regard de la facilité avec laquelle les adolescents semblent s’en procurer. Si ces analyses liminaires font apparaitre un léger recul significatif de l’expérimentation et des usages réguliers d’alcool entre 2014 et 2017, elles révèlent aussi la nécessité de renforcer les actions pour mieux garantir le respect de législation de la vente d’alcool.

 

Focus

Perceptions et comportements vis-à-vis de l’alcool à l’adolescence : connaître les contextes et les motivations d’usage pour agir efficacement. Ivana Obradovic / Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), Paris, et coll.

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