Information directe du patient sur l’usage du médicament, organisation des congrès scientifiques, obligations déontologiques des MSL 1, protection des lanceurs d’alerte, protection de l’accès aux données personnelles dans le cadre des objets de santé connectés… Le Codeem, Comité de déontologie et d’éthique des Entreprises du Médicament, a poursuivi en 2017, ses missions de veille, d’analyse mais aussi de prospective sur les pratiques professionnelles du secteur.
Accélérer et fluidifier l’information sur le médicament auprès des patients
Les entreprises du médicament n’ont aujourd’hui pas le droit de communiquer sur leurs produits, ni de s’adresser directement aux patients, utilisateurs finaux de leurs médicaments, en dehors de procédures très restrictives et, dans le cas des professionnels de santé, d’outils validés par les autorités de tutelle. Ce principe de précaution, initialement instauré pour protéger l’usager de toute démarche publicitaire et commerciale, trouve aujourd’hui ses limites lorsqu’un médicament fait l’objet d’une crise, présente un risque de rupture de stock, change de formulation, de galénique ou d’emballage. Pour le Codeem, ce statu quo réglementaire entrave la bonne et rapide diffusion de l’information auprès du grand public pour garantir le bon usage d’un médicament. Force de proposition, le Codeem a rédigé un avis proposant des évolutions organisationnelles et réglementaires pour améliorer l’information à destination des patients. Le Codeem recommande notamment :
Ces propositions ont été adressées à la ministre des Solidarités et de la Santé ainsi qu’à la Mission sur l’amélioration de l’information des patients et des professionnels de santé sur les médicaments qu’elle a lancée.
Organisation des congrès scientifiques : vers une connaissance partagée des règles et des responsabilités
Le Codeem s’est penché en 2017 sur la nature des règles déontologiques qui président à l’organisation des congrès et événements scientifiques. Le Codeem constate des dysfonctionnements au sein d’évènements élaborés par des sociétés organisatrices pour le compte de sociétés savantes. Ce constat a été confirmé par une étude réalisée par BVA Santé2 pour le compte du Codeem qui pointe un décalage de perception et d’application des règles en vigueur par les différents acteurs : d’un côté, des entreprises du médicament, soumises à des restrictions strictes, qui respectent les règles, tant légales, réglementaires que d’autorégulation (Dispositions déontologiques professionnelles du Leem – DDP, définies par le Codeem), et de l’autre, des organisateurs de congrès, ignorant tout ou partie de ces règles. Après cette phase d’analyse, le Codeem a émis une série de recommandations sur le sujet.
La réflexion du Codeem s’inscrit dans un contexte plus global d’organisation de la vie scientifique qui concerne, au-delà des congrès et de la formation continue, de nombreux sujets comme les nouvelles données de la science sur les médicaments, les échanges entre pairs, les informations sur l’usage des médicaments, la recherche clinique…
[1] Medical Science Liaison (MSL). Personnes chargées de l’information médicale en région auprès des professionnels de santé.
[2] Etude interne menée en 2017 pour les travaux du Codeem auprès de trois catégories d’acteurs : les entreprises du médicament ; les sociétés organisatrices de congrès ; les sociétés savantes.