Conseil scientifique COVID-19 - ENJEUX DE LA RENTREE SCOLAIRE


 Conseil d’Orientation de la Stratégie Vaccinale 13 septembre 2021 

 

Points Forts

1. La France, depuis le début de la pandémie, a considéré avec succès que l’ouverture des écoles, des collèges et des lycées était une priorité pour les élèves. Cette notion largement partagée doit, pour se poursuivre dans les meilleures conditions, tenir compte de deux changements récents : les nouvelles données sur les vaccins et la contagiosité accrue du variant Delta. 

 

2. Les conséquences délétères d’interruption de scolarité, tant collectives qu’individuelles, notamment sur la santé mentale et en particulier chez les enfants et adolescents issus de milieux socialement défavorisés sont un point essentiel. En parallèle, la perspective d’une circulation virale forte chez les mineurs dans les semaines qui viennent appelle à la plus grande vigilance. Les contaminations chez les mineurs pourraient représenter jusqu’à 35% des infections, et 5% des hospitalisations au cours des prochaines semaines. L’enjeu du COVID long en pédiatrie est également à prendre en compte. L’analyse des mesures prises ou envisagées au niveau des différents pays européens montrent une grande hétérogénéité sur ce sujet de la rentrée scolaire, sans véritable consensus. 

 

3. La surveillance de la circulation du virus en milieu scolaire sous forme d'enquêtes répétées serait utile pour mesurer l’évolution de l’épidémie chez les enfants et comprendre ses liens avec l'épidémie communautaire. Nos collègues britanniques ont mis en place plusieurs dispositifs de suivi dont nous pourrions nous inspirer (enquêtes ONS, REACT, PHE). Cette tâche pourrait être confiée à un comité scientifique sous l’autorité des deux ministères compétents et appuyé sur l’expertise de Santé publique France. 

 

4. Stratégie de dépistage en primaire : intérêt du dépistage systématique. 

a. Le dépistage systématique amène à détecter précocement les introductions de virus dans les classes, permettant alors de ne renvoyer chez eux que les enfants détectés positifs, et non tous les élèves de la même classe. Les bénéfices sont donc à la fois sanitaires (moins de cas) et pédagogiques (moins de jours de classes perdus). Des expériences étrangères, en particulier en Allemagne et en Autriche, illustrent la faisabilité de cette stratégie, dont la supériorité par rapport aux autres stratégies est largement suggérée par les données de modélisation présentées en annexe. 

b. Ces résultats conduisent à proposer la stratégie suivante : surveillance avec un test par enfant scolarisé et par semaine, en maternelle et en élémentaire. La stratégie repose sur le volontariat et implique le recueil d’un consentement des familles. Il est indispensable que l'adhésion au protocole soit de 50% au minimum pour que la stratégie soit efficiente, ce qui suppose un effort spécifique d’information des familles sur l’intérêt décisif de la démarche pour contenir à la fois la circulation virale en milieu scolaire et les fermetures de classe. Le Conseil scientifique COVID-19 et le Conseil d’Orientation de la Stratégie Vaccinale ont conscience des enjeux opérationnels d’une telle proposition mais considère qu’elle doit être discutée avec attention. 

 

5. Stratégie de dépistage dans le secondaire : intérêt du dépistage réactif autour d’un cas : 

a. La démarche prévue d’identification des contacts à risque autour d’un élève positif risque d’être peu efficace. 

b. La mesure d’éviction des cas-contacts non-vaccinés pose des difficultés en termes d’équité. 

c. Le dépistage réactif des élèves d’une classe lorsqu’un cas y est détecté possède une efficacité supérieure tant au plan sanitaire qu’au plan pédagogique. Le dispositif actuel de repérage des contacts non-vaccinés autour d’un cas présente donc des limites au plan sanitaire (fiabilité du process de tracing) et en termes éthiques pour l’équité pédagogique (jours de classe perdus pour les non-vaccinés). A l’inverse, les modélisations Inserm comportent des résultats pour le secondaire (voir Annexe 4) qui permettent de recommander une stratégie alternative gagnante-gagnante pour éviter des cas et éviter des jours d’absence : le dépistage réactif à J1 de tous les élèves du même niveau au premier cas détecté, permettant de n’isoler que les élèves positifs. 

 

6. Encourager le dépistage des mineurs hors milieu scolaire

a. Maintien de la gratuité des tests en ville pour les moins de 12 ans ; 

b. Maintien de la gratuité des tests en ville pour les 12-16 ans. 

 

7. Encourager la poursuite de la vaccination chez les adolescents, en insistant sur le rôle que l’école peut jouer dans cette démarche, en particulier pour les enfants issus des milieux les plus défavorisés. La vaccination des parents et des enseignants doit également participer à la protection des enfants. 

 

8. La situation épidémiologique en outre-mer incite à des réponses particulières qui ne sont pas discutées dans cet avis. 

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