Présentaion du rapport par
Agne?s Buzyn Ministre des Solidarités et de la Santé
Frédérique Vidal Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation
Les étudiants en santé sont pre?s de 350 000. Ils représentent l’avenir de notre syste?me de santé. Leur bien-e?tre, leur qualité de vie sont une préoccupation centrale, a? double titre.
D’abord parce qu’une société qui va bien est une société dont la jeunesse va bien, justifant en soi que la santé et l’épanouissement des étudiants soient au centre des évolutions de notre enseignement supérieur, tant dans les aspects de formation que de vie étudiante. C’est un objectif pour tous les étudiants et ceux des formations en santé ne font pas exception.
Mais aussi parce que la santé et le bien-e?tre des soignants sont des conditions indispensables au bon fonctionnement de notre syste?me de santé et a? la qualité des soins proposés a? l’ensemble de la population. Il est di cile de prendre soin de l’autre quand on ne va pas bien soi-me?me. Améliorer la santé et le bien-e?tre des étudiants en santé est donc, indirectement, et sur le long terme, un levier dont les béné ces s’étendent a? leurs futurs patients et participent a? la transformation que nous avons engagée de notre syste?me de santé.
Pourtant, dans notre pays, mais aussi ailleurs dans le monde, certains clignotants sont au rouge. Les associations étudiantes, au plus pre?s du terrain, ont alerté sur cette situation. Des éve?nements dramatiques sont survenus. Des enque?tes conduites par les associations d’étudiants en médecine et d’internes, par les associations d’étudiants en soins in rmiers, ou plus récemment par les étudiants sage-femmes ainsi que des travaux scienti ques récents, dans plusieurs pays du monde montrent l’ampleur des di cultés et la nécessité d’une action.
Face a? cette situation nous avons décidé, en juillet dernier, de confier au Dr Donata Marra une mission, avec l’objectif de mieux comprendre pour mieux agir.
Il était en particulier important d’analyser les spéci cités de la situation des étudiants en santé, jeunes adultes confrontés a? la fois aux contraintes académiques et professionnelles, apprenant un métier pas tout a? fait comme les autres, ou? l’on co?toie quotidiennement la sou rance et la mort. Il était important aussi de pouvoir repérer, tant dans l’organisation des institutions de formation, que dans celle des établissements de santé accueillant les étudiants en stage, les facteurs qui créent ou aggravent le stress et le mal-e?tre ou au contraire agissent de façon protectrice.
Le rapport qui nous a été remis est particulie?rement riche. Il se nourrit a? la fois d’une analyse de la littérature, de comparaisons internationales et de pre?s de 100 entretiens avec des acteurs tre?s divers. Il con rme l’ampleur des di cultés et l’urgence a? agir.
Ayons le courage de le dire, ce rapport montre qu’il n’y a pas de solution simple, unique, facile et rapide a? mettre en œuvre. Il éclaire sur le caracte?re complexe, multifactoriel, systémique des proble?mes et la multiplicité des causes, imposant une action cohérente, coordonnée, sur de nombreux aspects des formations en santé.
Mais la complexité ne doit pas e?tre un obstacle a? l’action. Elle impose par contre une méthode : développer des outils de mesure pour relayer l’action d’enque?te qui a été initiée par les associations étudiantes, distinguer les changements urgents a? atteindre a? court terme, et les transformations qu’il faut enclencher et évaluer mais qui ne produiront des e ets qu’a? moyen terme ; agir simultanément sur les di érents leviers, par exemple pour desserrer les contraintes sur l’organisation des formations et améliorer l’encadrement en stage ; en n faire du bien-e?tre des étudiants une boussole guidant les chantiers de transformation des études de santé que nous avons engagés, tant pour les formations paramédicales et de mai?eutique, que pour les formations de médecine, pharmacie et odontologie.
Le défi est immense, il est collectif et la réponse doit e?tre collective.
Pour y répondre nous nous engageons sur 15 mesures identi ées comme des leviers de transformation des comportements, des environnements, des organisations.
Il faut que les études de santé restent, ou parfois redeviennent, ce moment d’accomplissement de soi, de erté et d’apprentissage de métiers magnfiques.