CNGOF, Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français

Cancers du sein : les gynécologues en faveur du dépistage

Par Rédaction -  Théragora

Théragora - www.theragora.fr - Année 2017 - Théragora juin 2017 N° 1 - Page 0 - crédits iconographique DR

D’après un entretien avec le Pr Israël Nisand, président du Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français et chef du service de Gynécologie-Obstétrique du CHU de Strasbourg.

Mieux informer les femmes, les guider utilement pour préserver leur santé et leur qualité de vie, c’est le rôle des gynécologues. Contraception, grossesses, ménopause, prévention, vaccinations, dépistages: spécialistes des pathologies féminines, des petits et grands maux, ces cliniciens sont leur interlocuteur privilégié tout au long d’une vie de femme. A ce titre, ils se trouvent aux premières loges pour constater les évolutions de la santé des femmes, se réjouir des progrès et s’alarmer des reculs dans leur prise en charge, par la société ou par elles mêmes.

Face à un état des lieux jugé inquiétant, la société savante qui rassemble ces spécialistes, ne peut se contenter du constat. Le Collège national des gynécologues obstétriciens français (CNGOF) se doit de prendre sa part dans les débats qui agitent la société, dès lors que la santé des femmes est en jeu. C’est pourquoi il a souhaité créer une commission sénologie et s’engage, avec des spécialistes de pathologie mammaire, en faveur du dépistage organisé des cancers du sein.

Sans attendre les effets du plan de rénovation du dispositif, issu de la concertation citoyenne lancé par Marisol Touraine en 2015 et présenté en avril dernier : « s’il va dans le bon sens, il ne lutte pas contre la désinformation » juge le Pr Israël Nisand, président du CNGOF.

 Or, «il existe actuellement une vraie ambiance, qui sur fond de thématique « écolo », pousse à la méfiance vis a vis de tout message de santé publique, avec de graves conséquences » déplore le Pr Nisand. Elle est perceptible vis à vis de la vaccination : moins d’un jeune sur deux débute sa vie sexuelle en étant immunisé contre l’hépatite B, « 14 % seulement des jeunes filles sont vaccinées contre le HPV, quand elles sont 98 % en Grande Bretagne, que des pays comme l’Australie vaccinent filles et garçons ». De polémiques en controverses sur l’utilité d’un dépistage organisé qui marque le pas, autour du risque de sur diagnostic ou de sur traitement, la même méfiance est à l’oeuvre vis à vis de la détection et de la prise en charge du cancer du sein en général. Résultat : les praticiens voient désormais arriver des femmes porteuses de tumeurs à un stade beaucoup plus avancé. « Face à la déréliction ambiante, il est temps d’apporter des contre- arguments aux femmes qui hésitent ou renoncent » souligne Israël Nisand. « Le dépistage organisé, c’est un cadeau de l’état, qui met toutes les femmes à égalité et il a du sens. Car en dépit des polémiques qui persistent à être véhiculées, il épargne bel et bien des centaines de vies. »

Qu’on le veuille ou non, le cancer du sein reste aujourd’hui un problème de santé publique.

Avec 54 062 nouveaux cas en 2015 selon les dernières données officielles de l’Institut National du Cancer (INCA), il représente plus d’un tiers de l’ensemble des cancers détectés chaque année en France, et reste le plus fréquent chez les femmes, devant le cancer du colon et du poumon. Huit femmes sur dix en guérissent heureusement aujourd’hui. Mais si le nombre de décès a pu se réduire au fil des ans, sous les effets conjugués du dépistage et des progrès des traitements, le tribut reste lourd. Les femmes entendent souvent que le cancer du sein tue rarement après 50 ans, qu’elles ont toutes les chances de mourir d’autre chose avant ? Il faut se souvenir et leur rappeler qu’il demeure la première cause de mortalité par cancer chez la femme: « 12 000 décès par an ce n’est pas peu » prévient le président du CNGOF. Le nombre de décès que le dépistage permet réellement d’éviter est controversé, évalué selon les études entre 10 et 30 %. « Même si l’on s’en tient aux 20 % communément avancés, cela fait tout de même 240 vies par an. Ce n’est pas rien» appuie Israël Nisand. Combattre les cancers du sein ne se joue pas qu’en termes de vies gagnées, mais aussi et surtout en qualité de vies épargnées : détectées plus petites, à un stade moins avancé, les tumeurs sont plus aisément guérissables, sans que cela soit au prix de chirurgies mutilantes et de chimiothérapies. Autant d’arguments qui permettent aux gynécologues de rappeler et faire rappeler aux femmes, sans autre intérêt que celui de leur santé : « diminuer le nombre de décès ET améliorer la qualité de vie, par un dépistage, ça en vaut la peine. »

 

Les entretiens de Théragora
Les robots s'imposent dans le bloc opératoire
Les robots assistants chirurgiens sont désormais très présents dans les salles d'opération des hôpitaux. Associés à l'intelligences artificielle et à la réalité virtuelle, ils ouvrent la voie à la chirurgie cognitive de quatrième génération.
Archives vidéos Carnet Le Kiosque Théragora Mots de la semaine Derniers articles en ligne
Contactez-nous

Théragora est le premier site d'information sur la santé au sens large, qui donne la parole à tout ceux qui sont concernés par l'environnement, la prévention, le soin et l'accompagnement des personnes âgées et autres patients chroniques.

contact@theragora.fr

www.theragora.fr

Suivez-nous et abonnez-vous sur nos 5 pages Facebook

Facebook Théragora
Facebook Théragora Prévenir
Facebook Théragora Soigner
Facebook Théragora Acteurs de ma santé
Facebook Théragora Soutenir

Linkedin Théragora