Du 18 octobre au 11 novembre 2021, l’Agence de la biomédecine lance sa nouvelle campagne pour informer sur le don de rein à un proche et souhaite particulièrement sensibiliser à cette pratique encore mal connue en France.

Don de rein à un proche, la solution est en nous tous

Par Rédaction -  Théragora

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La maladie rénale chronique touche près d’une personne sur dix en France[1], soit environ 5,7 millions de personnes. Parmi eux, 91 875 sont traités pour insuffisance rénale chronique terminale, soit par dialyse (55 %), soit par greffe (45 %). En progression chaque année (11 437 nouveaux patients en 2019), de nombreux patients ont besoin d’un traitement de suppléance. La dialyse est généralement le traitement proposé en 1ère intention. Il existe pourtant d’autres stratégies de traitement efficientes. La greffe rénale à partir de donneur vivant, quand elle est possible, est la meilleure option thérapeutique pour le malade. Les patients peuvent ainsi retrouver une meilleure qualité de vie, sans les contraintes et les effets d’un traitement par dialyse.

 

En 2019, en France, 3 643 greffes rénales ont été effectuées, dont 510 grâce à un don du vivant (soit 14%).
 
 
En 2020, 2595 greffes rénales ont été effectuées dont 390 grâce à un don du vivant (soit 15%).

 

 

 

 

Le rein assure de nombreuses fonctions indispensables du corps humain telles que l’élimination des déchets de l’organisme, le maintien d’une hydratation normale et la production d’hormones et de vitamines indispensables à certaines fonctions.

Le corps humain dispose généralement de deux reins mais il est possible de vivre tout à fait normalement avec un seul rein.

Quand les reins dysfonctionnent, qu’ils ne filtrent plus correctement le sang de l’organisme, on parle d’insuffisance rénale chronique. Longtemps silencieuse, la maladie ne régresse pas et peut évoluer, en l’absence de diagnostic précoce, vers l’insuffisance rénale chronique terminale.

 

L’INSUFFISANCE RÉNALE TERMINALE : DE PLUS EN PLUS DE PERSONNES TOUCHÉES

En 2019, 11 437 nouveaux patients ont été traités pour une insuffisance rénale chronique terminale selon le dernier rapport REIN de l’Agence de la biomédecine. En 2009, ils étaient 8 260 nouveaux patients(2). Les maladies rénales sont en augmentation constante. Aujourd’hui, près d’un Français sur dix est concerné.

L’obésité, l’insuffisance cardiaque et l’âge supérieur à 60 ans sont des facteurs de risque dans la maladie chronique rénale, selon la Haute Autorité de Santé (HAS). Le diabète et l’hypertension artérielle sont également deux pathologies très fréquentes évoluant lentement jusqu’à l’insuffisance rénale. Selon l’INSERM, 50 % des insuffisances rénales sévères sont dues à ces 2 maladies.

L’insuffisance rénale se manifeste à un stade généralement très avancé, rarement avant 45 ans, et sa prévalence augmente avec l’âge.

Pour pallier les défaillances terminales du rein, la dialyse et la transplantation rénale sont les deux options possibles pour le traitement de suppléance.

 

LES TRAITEMENTS DE L’INSUFFISANCE RÉNALE TERMINALE

LA DIALYSE

Ce traitement de suppléance n’assure que de manière incomplète le remplacement de la fonction rénale. Il permet de débarrasser le sang des déchets et de l’eau accumulée en excès dans l’organisme. Contraignante, la dialyse est associée à plusieurs séances chaque semaine (trois demi-journées) et à un régime alimentaire strict (limité en apports d’eau et de sel). Elle peut durer toute la vie ou être interrompue par la possibilité d’une greffe de rein.

LA GREFFE DE REIN

Il s’agit du meilleur traitement de l’insuffisance rénale terminale car le rein greffé permet le plus souvent d’assurer normalement toutes les fonctions du rein. Au stade terminal, plus une transplantation est réalisée tôt, plus les chances de succès sont grandes. Elle permet au malade de reprendre une vie quotidienne quasi normale.

Le rein greffé peut provenir de deux sources :

• D’un donneur décédé : c’est aujourd’hui la greffe la plus développée.

• D’un donneur vivant : il est en effet possible de ne vivre qu’avec un seul rein. Une personne volontaire et en bonne santé peut donner son rein à un proche dans les conditions définies par la loi. Ce type de greffe se développe progressivement.

 

LA GREFFE DE REIN, LA MEILLEURE OPTION THÉRAPEUTIQUE

Ce traitement, qu’il soit pratiqué à partir d’un donneur vivant ou décédé, est privilégié et recommandé par la Haute Autorité de Santé pour plusieurs raisons :
• Il améliore l’espérance de vie et la qualité de vie de la personne receveuse. Après la greffe, plusieurs contraintes disparaissent.
• Les périodes longues et difficiles de dialyse sont supprimées.
Quand la greffe est issue d’un donneur vivant, le rein greffé fonctionne bien et longtemps :
• Elle est parfois la seule possibilité pour certains malades (groupe sanguin rare ou présence d’anticorps) dans un délai raisonnable.
Un suivi médical régulier est néanmoins nécessaire. En effet, seule la prise d’un traitement immunosuppresseur permet de conserver le bon fonctionnement du greffon.

 

 

 

8 choses à retenir sur le don de rein à un proche

 

LE DON DU REIN À UN PROCHE, IL FAUT EN PARLER

Le don de rein est un sujet complexe que beaucoup de patients, candidats à la greffe, n’osent pas aborder avec leur entourage. La greffe est une procédure longue et nécessite une réflexion approfondie, il est donc fondamental d’en parler en famille le plus tôt possible mais aussi à son médecin, dès que le diagnostic de la maladie est prononcé. Le médecin de famille et le néphrologue ont un rôle essentiel en  parlant de cette alternative thérapeutique en consultation pour informer le patient et son entourage

 

LE DON DE REIN OFFRE DE MEILLEURS RÉSULTATS QUAND IL EST RÉALISÉ À PARTIR D’UN DONNEUR VIVANT

Le don de rein à un proche présente de nombreux avantages pour le receveur. Le premier d’entre eux concerne le prélèvement de l’organe, qui se fait dans d’excellentes conditions, et qui est transplanté immédiatement. Lorsque le donneur est un frère ou une soeur parfaitement compatible, cela permet d’alléger le traitement antirejet et d’espérer de meilleurs résultats à très long terme. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : environ 3/4 des greffons prélevés sur un donneur vivant sont encore fonctionnels 10 ans après la greffe. Les résultats sont plus mitigés quand il s’agit de donneurs décédés, puisque le taux moyen de survie du greffon est d’environ 2/3 au bout de 10 ans.

 

LES CONDITIONS POUR ÊTRE DONNEUR

Les conditions des greffes avec donneur vivant sont strictement encadrées par la loi. Seules les personnes majeures et responsables peuvent être prélevées. Aucune personne n’est écartée d’emblée en tant que candidat potentiel au don d’un rein à son proche malade. Un bilan médical complet est réalisé pour s’assurer de la compatibilité et de l’absence de risque pour le donneur et pour le receveur. Une incompatibilité de groupe sanguin ou tissulaire n’est pas une contre-indication formelle au don. Le don de rein à un proche est gratuit et consenti de façon libre et éclairée.

Ce type de greffe donne de très bons résultats pour les receveurs. Le prélèvement du rein est une procédure aux risques maîtrisés pour les donneurs, 98 % d’entre eux sont prêts à refaire le geste.

 

 

LE DONNEUR DOIT AVOIR UN LIEN AVEC LE RECEVEUR

Le don de rein à un proche est encadré par la loi. Ainsi, le donneur doit être majeur et responsable, mais aussi entretenir une relation étroite avec le receveur. Le donneur peut provenir de l’entourage proche restreint, ça peut être : le père ou la mère, un conjoint, un frère ou une soeur, un fils ou une fille, un grandparent, un oncle ou une tante, un cousin germain ou une cousine germaine. Mais également toute personne apportant la preuve d’une vie commune d’au moins deux ans avec le receveur, ou bien d’un lien affectif étroit et stable avec la personne malade, là encore depuis deux ans minimum.

 

LE DON DE REIN À UN PROCHE PERMET DE LIMITER LE RECOURS À LA DIALYSE

En cas d’insuffisance rénale terminale, le recours à la dialyse s’impose. Deux types de dialyse sont possibles ; l’hémodialyse qui épure le sang au travers d’une machine externe, la dialyse péritonéale qui épure le sang au travers du péritoine. Ces deux techniques sont des traitements lourds et parfois difficiles à supporter. Le don de rein à un proche peut écourter le recours à la dialyse, et parfois même l’éviter, puisquele patient peut être greffé au stade d’insuffisance rénale terminale. Les greffes rénales réalisées sans dialyse préalable permettent au patient d’avoir une espérance de vie plus longue et un greffon qui fonctionne plus longtemps. On parle alors de greffe préemptive.

 

LES AVANTAGES POUR LE RECEVEUR

C’est parfois la seule possibilité d’accès à la greffe dans un délai raisonnable (pour les patients dont le groupe HLA rare ou lorsqu’ils ont développé de nombreux anticorps anti-HLA)
• Pouvoir programmer la date de la greffe permet de la réaliser dans des conditions optimales.
• La survie du rein greffé est plus longue.

 

LA GREFFE PEUT PARFOIS ÊTRE ENVISAGÉE MÊME EN CAS D’INCOMPATIBILITÉ

 

Avant d’envisager une greffe, un bilan médical est effectué pour s’assurer de la compatibilité du donneur et du receveur. Mais l’incompatibilité des deux parties ne rend pas toujours le don impossible. La greffe peut parfois être réalisée en cas d’incompatibilité au niveau des groupes sanguins ou tissulaires (système HLA), et ce grâce à l’évolution des traitements ou encore grâce à la possibilité de don croisé, qui permet des échanges entre des couples donneur/receveur incompatibles.

« Le don croisé permet à des personnes en attente d’une greffe, qui ont un donneur, mais non compatible, de surmonter cette incompatibilité. De nouvelles modalités devraient relancer le don croisé, lancé en 2013, mais à l’arrêt ces dernières années notamment par manque de paires », explique Emmanuelle Cortot-Boucher, directrice générale de l’Agence de la biomédecine.

 

QUÈSACO ?
Évolution de la loi sur le don croisé

La loi de la biomédecine ne cesse d’évoluer, elle devrait prochainement encourager le don croisé d’organes de rein entre vivants, en ouvrant la possibilité de mobiliser jusqu’à six paires de donneurs et de receveurs consécutifs, contrairement à deux aujourd’hui. Il sera également possible d’intercaler dans la chaîne un organe prélevé sur une personne décédée, et les opérations de prélèvement ne devront plus obligatoirement être simultanées, tout en restant dans un délai maximal de 24 heures.

 

LES CONSÉQUENCES POUR LE DONNEUR

Comme pour tout acte médico-chirurgical, le prélèvement de rein comporte un risque qui concerne l’anesthésie, l’opération chirurgicale et les suites opératoires, mais ce risque est minime avec un bilan de santé complet préalable permettant de confirmer la possibilité du don. En période post-opératoire, la majorité des complications sont peu sévères et transitoires. Il peut s’agir de douleurs au niveau de la cicatrice, d’infections urinaires (fièvre), d’hypertension artérielle nécessitant un traitement, de complications pulmonaires. Les risques pour le donneur peuvent également provenir de la survenue d’une pathologie sur le rein restant (insuffisance rénale, tumeurs, calculs…). Un suivi annuel est programmé et doit être réalisé, même si le donneur n’en ressent pas forcément le besoin.

 


Pour toute information, le site : www.dondorganes.fr 
et des témoignages sur Facebook : @ABMdondorganes 
et Instagram : @dondorganesetdetissus


1] Atlas de l’insuffisance rénale chronique en France, IRDES et Agence de la biomédecine, 2018

 

 

 

 

 

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