A l’occasion du Salon International de l’Agriculture 2019, l’ADEME relaie une étude sur « l’empreinte énergétique et carbone de l’alimentation en France, de la production à la consommation » conduite en collaboration avec de nombreux partenaires[1]. L’analyse rappelle la part prépondérante de l’empreinte carbone liée à la phase de production agricole, l’intérêt de l’agro-écologie et l’importance du comportement des consommateurs, en constante évolution, dans la réduction des impacts environnementaux.
Définitions |
L’alimentation des ménages représente un quart de l’empreinte carbone totale des Français : la phase de production agricole pour 2/3 suivie du transport de marchandises à hauteur de 19% (trajets longues distances liés à l’import, métropolitains ainsi que ceux des ménages dédiés à l’alimentation). Dans une moindre mesure, les phases de transformation, de distribution, de restauration et de consommation.
L’empreinte énergétique de l’alimentation est davantage répartie sur l’ensemble de la chaîne agro-alimentaire, la part prépondérante (31%) étant liée aux transports.
Pour couvrir la demande alimentaire des Français, 26 millions d’hectares de surfaces agricoles sont nécessaires (surfaces cultivées, prairies …) en France ou ailleurs dans le monde. Cela représente presque l’équivalent de la surface agricole française. Une part significative de ces surfaces sont des prairies qui permettent de stocker du carbone, élément majeur de la lutte contre le changement climatique.
Cette étape de production agricole représente le premier poste d’émission de gaz à effet de serre. Le méthane lié à la fermentation entérique des ruminants et aux effluents d’élevages, représente 44% des émissions émanant de la production agricole. Le protoxyde d’azote issu principalement de l’usage de fertilisants azotés sur les sols agricoles, est responsable de 34% de ces émissions.
L’importance de ces émissions, dont la maîtrise est complexe car elles proviennent de processus naturels directement liés au système de production, confirment l’importance du développement des pratiques d’agro-écologie qui permettent de réduire l’empreinte écologique et d’augmenter les stocks de carbone. Quelques exemples de pratiques :
· l’optimisation de la fertilisation azotée et une meilleure valorisation des engrais organiques ;
· l’introduction de couverts végétaux ;
· le développement des légumineuses ;
· la réintroduction de haies et le développement de l’agroforesterie ;
· le maintien et l’optimisation de la gestion des prairies ;
· l’optimisation des apports protéiques en alimentation animale ;
· la valorisation des déjections en fertilisation et pour produire de l’énergie (méthanisation).
La consommation alimentaire des Français est répartie de façon équilibrée en deux postes majeurs : les boissons (52%) et les aliments solides (48%). L’assiette des Français est composée de fruits et les légumes (33%), de produits céréaliers (30%), de produits laitiers (21%) et d’autres produits animaux (13% - viande, poissons, œufs)*. La consommation tend de plus en plus vers une alimentation issue de produits transformés avec des repas pris sur le pouce de plus en plus fréquents et la part des produits importés est en augmentation, pouvant atteindre 40 à 50% pour les légumes.
Ces pratiques ont des conséquences sur la santé des français, mais également sur l’impact carbone de l’alimentation. C’est pourquoi l’étude souligne que nos choix constituent un levier majeur pour atteindre les objectifs fixés de réduction de l’empreinte carbone et énergétique des pays. Par exemple en privilégiant les produits locaux et de saison et en mangeant moins de viande mais de meilleure qualité et issue d’élevages de proximité.
*Source : https://www.anses.fr/fr/content/inca-2-les-r%C3%A9sultats-dune-grande-%C3%A9tude
En savoir plus :
Synthèse de l’étude « L’empreinte énergétique et carbone de l’alimentation en France »
Guide ADEME « Manger mieux, gaspiller moins »