Lorsque le pancréas fonctionne mal, le taux de sucre dans le sang (glycémie) varie anormalement. Hypoglycémies et hyperglycémies définissent une maladie qui concerne 8 % des Français : le diabète. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), quelque 5 millions de personnes seraient diabétiques dans l’Hexagone et plus de 420 millions à travers le monde.
Mais il faudrait plutôt parler de « diabètes » au pluriel car cette maladie chronique revêt plusieurs formes.
Dès le plus jeune âge, quand le pancréas est dans l’impossibilité totale de fournir l’insuline, il convient de parler de diabète de type 1 (dit aussi insulino-dépendant). Le patient devra alors s’injecter à vie, une à plusieurs fois par jour, de l’insuline car c’est le seul moyen de réguler l’utilisation du sucre par le corps. Heureusement, ce n’est pas la forme la plus répandue, puisqu’elle ne concerne qu'environ 10 % des diabétiques.
Au fil du temps, le pancréas peut ne plus produire suffisamment d’insuline ou bien une insuline de moins bonne qualité. On parle alors de diabète de type 2 (dit aussi non insulino-dépendant). Cette forme de diabète qui affecte 85% des diabétiques apparaît le plus souvent à la quarantaine. Elle est généralement associée à une surcharge pondérale et est la conséquence d’une mauvaise hygiène de vie.
Pendant la grossesse, enfin, certaines femmes (entre 3 % et 10 %) peuvent souffrir d’un diabète gestationnel. Cette forme de diabète entraîne un risque d’hypertension artérielle, d’infection urinaire au cours de la grossesse et risque de faire prendre trop de poids au bébé et trop vite. Correspondant à une mauvaise tolérance au sucre, le diabète gestationnel disparaît généralement après l’accouchement. Les femmes affectées n’en doivent pas moins être surveillées car elles présentent un terrain favorable à un diabète définitif ultérieur.
Hérédité et diabète ne sont pas sans rapport. Pour le diabète de type 1, la prédisposition génétique est de 6 % si le père est diabétique et de 2 à 3 % si la mère l’est ; mais de 30 % si les deux parents le sont.
Pour le diabète de type 2, la prédisposition familiale est plus forte. Lorsque l’un des deux parents est diabétique de type 2, le risque de transmission à ses enfants est ainsi de l’ordre de 40 %. Et si les deux parents sont atteints, ce risque grimpe à 70%.
Chez les diabétiques de type 1 le dysfonctionnement est flagrant avec un risque mortel rapide. Chez les diabétiques de type 2, il peut s’écouler entre 5 à 10 ans, en moyenne, entre l’apparition des premières hyperglycémies et le diagnostic.
Divers signes peuvent toutefois être annonciateurs d’un diabète.
Un diabète de type 1 provoque une soif intense et des urines abondantes avec un amaigrissement rapide. L’organisme détruit certaines cellules du pancréas qui ne fabriquent donc plus d'insuline. Le sucre reste alors dans le sang sans entrer dans les cellules qui utilisent un autre carburant moins efficace - les graisses - et dont le métabolisme produit des molécules toxiques.
Le diabète de Type 2 est davantage lié à des habitudes alimentaires trop riches ou déséquilibrées et à une sédentarité profonde, généralement synonyme d’absence d’activité physique. Le surpoids et l’obésité sont ici des facteurs déclenchants de la maladie, car ils sont responsables de l’insulinorésistance chez des sujets prédisposés.
Le diabète de type 2 est plus sournois car la destruction des cellules du pancréas est très lente, sans signes spectaculaires pendant longtemps. Les sujets à risque *– plus de 45 ans, hypertendu, avec des antécédents familiaux diabétiques, un IMC supérieur à 26, un périmètre abdominal supérieur à 88 pour les femmes et 102 pour les hommes - doivent donc surveiller régulièrement leur glycémie et, au moindre doute, ne pas hésiter à réaliser un contrôle supplémentaire.
Dès lors que la glycémie à jeun est égale ou supérieure à 1,26 g/l (à deux reprises) ou égale ou supérieure à 2 g/l à n’importe quel moment de la journée, le diabète est avéré. L'appréciation de son intensité se fait par le taux d’hémoglobine glyquée – HBA1C -, marqueur principal de l’équilibre glycémique.
Une fois diagnostiqué, le patient diabétique doit se soigner. Pour les diabétiques de type 1 la solution est évidente : le corps ne fabriquant pas du tout d’insuline, l’unique traitement possible est un apport de cette hormone.
Celui-ci peut se faire soit sous la forme d’une injection par seringue ou stylo auto-injecteur, soit par le biais d’une pompe à insuline qui peut être tantôt un appareil portable, tantôt implantée afin d’administrer l’insuline en continu.
Pour les diabétiques de type 2, en revanche, l’éventail de solution est plus grand. Après la mise en place de mesures hygiéno-diététiques, le patient se verra prescrire des antidiabétiques oraux et/ou de l’insuline injectable.
Dans un second temps, si la carence en insuline est trop importante à l’issue de l’escalade thérapeutique (augmentation progressive des antidiabétiques oraux), les injections d’insuline seront systématisées.
Mais il est important aussi pour les diabétiques de prendre en charge leur maladie car les médicaments ne font que compenser la dégradation du pancréas sans l’arrêter. D’où l’intérêt d’une alimentation équilibrée et d’une activité physique régulière pour avoir un bon contrôle glycémique, indispensable à la prévention des complications diabétiques.
* Deux de ces facteurs de risque sont caractéristiques d’un diabète