Les big 5 – Mondelez, Nestlé, PepsiCo, Coca-Cola et Unilever – ont annoncé fin novembre faire volte-face : les géants de l’agroalimentaire qui avaient prévu d’afficher leur logo nutritionnel fantaisiste sur les aliments en Europe suspendent leur expérimentation. Nestlé va même plus loin en affirmant cesser toute implication dans les tests sur l’Evolved nutrition label (ENL). foodwatch salue cette décision qui met fin à l’entreprise de désinformation des industriels. L’ONG continue de militer pour un logo obligatoire tel que le Nutri-score à l’avant de l’emballage dans toute l’Europe.
Après une bataille d’influence de longue haleine à l’échelle européenne, foodwatch, l’organisation experte des questions d’alimentation, salue le revirement des big 5 : « Le logo par portion défendu par Mondelez, Nestlé, PepsiCo, Coca-Cola et Unilever n’avait aucun fondement scientifique. Il visait à créer de la confusion pour les consommateurs concernant les véritables qualités nutritionnelles des aliments. Son objectif était de contrer le Nutri-score, soutenu par la France mais aussi la Belgique et l’Espagne. C’était purement et simplement de la désinformation que nous n’avons eu de cesse de dénoncer. Notre ténacité a payé », a commenté Karine Jacquemart, directrice de foodwatch France.
Dans leur communiqué, les cinq géants de l’industrie alimentaire regrettent l’absence de soutien de l’Union européenne et des Etats membres pour leur approche par portion. A plusieurs reprises, foodwatch a montré et démontré que le logo Evolved nutrition label visait à faire passer pour plus sains qu’ils ne sont des produits mal équilibrés. Ainsi, la pâte à tartiner Nutella, avec l’approche ENL n’affichait aucun voyant rouge. Autre exemple : les barquettes Lulu à la framboise (LU, Mondelez) contenant 59 grammes de sucre par 100 grammes de produit auraient affiché trois voyants verts sur quatre ! Une totale ineptie, dénoncée par foodwatch depuis le début de cette entreprise de désinformation des puissants industriels.
foodwatch milite depuis des années pour un logo coloré obligatoire à l’avant des emballages partout en Europe, reposant sur des critères validés scientifiquement afin de permettre aux consommateurs de comparer en un clin d’œil et choisir en toute connaissance de cause.
Les big 5 ont renoncé à leur expérimentation sur les aliments mais entendent la poursuivre sur l’étiquetage des boissons. Une manœuvre que foodwatch compte tenir à l’œil.
foodwatch - Paris le 20 novembre 2018
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