Treize ans après leur premier appel pour un encadrement de la publicité télévisée, la FCPE (Fédération des Conseils de Parents d'Elèves), la PEEP (Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public), Familles Rurales, la FFD (Fédération Française des Diabétiques), le Réseau Environnement Santé, l’UFC-Que Choisir et l’UNAF (Union Nationale des Associations Familiales), sur la base d’une étude de l’UFC-Que Choisir, lancent une pétition pour obtenir enfin une loi de moralisation du marketing alimentaire. Alors que les engagements de l’industrie agro-alimentaire promus par les pouvoirs publics sont un échec, et que le niveau de l’obésité infantile est alarmant[1], il y a plus que jamais urgence à agir pour obtenir un encadrement des publicités à destination des enfants en interdisant la promotion sur les écrans (télévision et Internet) des aliments dont la consommation doit être limitée.
Après les premières alertes de la société civile sur le marketing irresponsable de l’industrie agro-alimentaire, les Pouvoirs Publics s’en sont remis il y a 13 ans aux engagements non contraignants des professionnels à réduire la pression publicitaire. L’étude de l’UFC-Que Choisi, basée sur le visionnage de 448 heures de programmes télévisés[2] et l’analyse de 7150 spots publicitaires, démontre, plus de 10 ans après sa première enquête, l’échec criant de ce dispositif, les industriels n’ayant aucunement amélioré leurs pratiques.
- La « malbouffe » dans près de 90 % des publicités alimentaires à destination des enfants. Pour les besoins de l’étude, nous avons calculé le Nutri-Score de près de 200 produits promus dans les publicités. Pour les aliments ‘tous publics’, on observe une répartition assez équilibrée dans les 5 classes de Nutri-Score. En revanche, pour les aliments destinés aux enfants, il y a surabondance de produits trop gras, trop sucrés ou trop salés : 88 % des spots concernent des aliments de Nutri-Score ‘D’ et ‘E’, c’est-à-dire les deux classements les plus défavorables du point de vue nutritionnel (contre 43 % pour les aliments ‘tous publics’). En proportion, les industriels ciblent donc deux fois plus les enfants que les adultes sur ces aliments !
[1] Alors que dans les années soixante, l’obésité et le surpoids ne concernaient que 3 % des enfants, leurs proportions ont été quasiment multipliées par 6, pour atteindre au global 17 % en 2015-2016 (dont 4 % d’enfants souffrant d’obésité) – Source : enquêtes ERF 1965, et Esteban 2014-2016.
[2] Enregistrements des programmes diffusés sur les 4 chaînes les plus regardées par les enfants (sur la base des audiences publiées par le CSA pour TF1, France 2, France 3, France 4, France 5, M6 et Gulli), selon quatre créneaux horaires (matin, midi, fin d’après-midi et début de soirée), sur une durée de 14 jours (répartis entre le 1er octobre et le 20 novembre 2019).
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