Toutes les données attestent de l’urgence de la situation : le surpoids et l’obésité infantile ont été multiplié par 6 depuis les années 60 – un chiffre alarmant alors que la Covid-19 a démontré l’immense vulnérabilité des personnes en situation d’obésité ou atteintes de maladies chroniques (diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, cancers…).
Doit-on alors croire que seuls les intérêts économiques, ardemment défendus par les industriels agroalimentaires et les chaines de télévisions privées au prix de la santé de nos enfants, comptent ? C’est en tout cas ce que cette décision laisse penser alors que la proposition initiale du collectif de citoyens était d’interdire toute publicité pour des produits proscrits par le Programme National Nutrition Santé.
Les ONG sont pourtant nombreuses à alerter. La Fédération Française des Diabétiques, conformément à ses Etats Généraux du Diabète et des Diabétiques, s’est massivement mobilisée auprès de trois ministères - Matignon, Culture, Transition écologique. Tous ont été mis face aux chiffres consternants dévoilés par l’UFC Que Choisir dans son étude du dispositif français d’encadrement de la publicité[1]. Sur l’ensemble des spots publicitaires destinés aux enfants et concernant l’alimentation analysés, 88% d’entre-deux concernent des produits de très mauvaise qualité nutritionnelle, à savoir des Nutri-Score D ou E. Confiseries, céréales, fast-food, les chaînes de télévision privées font la part belle aux produits dangereux pour la santé des enfants et les messages de promotion de la santé se trouvent alors bien insuffisants.
L’autorégulation ne suffit pas. Il faut dès lors proposer un encadrement plus important de la publicité pour la malbouffe. Dans cette perspective, la Fédération Française des Diabétiques est convaincue qu’une solution de compromis peut être trouvée et demande donc au législateur de :
Les considérations économiques et les impératifs de santé publique peuvent se concilier : le projet de loi issu de la Convention Citoyenne pour le Climat offre l’opportunité de déplacer le curseur vers une protection accrue des publics plus jeunes. Nous portons ici une voie de compromis : il ne s’agit pas de tuer les recettes publicitaires des acteurs de l’audiovisuel, mais bien de réorienter la publicité vers des produits sains !
Plusieurs associations et personnalités politiques disent stop à la publicité pour la malbouffe destinée aux enfants, responsable d’une augmentation de la prévalence de l’obésité, du surpoids et des maladies chroniques.
[1] Etude du dispositif français d’encadrement des publicités alimentaires destinées aux enfants, à la télévision et sur Internet disponible en téléchargement sur le site UFC Que choisir : https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-obesite-infantile-dites-stop-a-la-publicite-pour-la-malbouffe-n82691/
Source Fédération Française des Diabétiques /8/02/2021