Mesurer l'impact des réseaux sociaux dans la désinformation sur les vaccins

Comment les réseaux sociaux parlent des vaccins

- Théragora le 5 juillet 2018 N° 10 - Page 0 - crédits iconographique Phovoir

Un sondage du Leem* réalisé par la société La Netscouade sur l'analyse des conversations sur les vaccins entre juin 2017 et juin 2018. L’étude a consisté à explorer les lieux de formation de l’opinion en ligne (médias en ligne, blogs, forums internet, réseaux sociaux, etc.). Ce projet de recherche sur le web social poursuivait un triple objectif : mesurer l'ampleur de la désinformation menée par les antivaccins, comprendre la structuration des communautés s'exprimant sur la vaccination, décortiquer les singularités de ces conversations en ligne.

 

Cinq grands enseignements se dégagent :

 

1/ 2017-2018 constitue une année charnière fortement marquée par les discussions autour de la vaccination : 1 million de retombées.

Après un pic médiatique en août 2017, une forte activité en octobre et novembre 2017 ainsi qu'un rebond en janvier 2018, on observe aujourd’hui un retour à la normale des retombées et discussions autour de la vaccination.

Si le rythme a été dicté par la médiatisation en ligne, Twitter a réagi comme une onde de choc et Facebook comme une caisse de résonance : 

 plus de 66 000 actualités en ligne (les articles de presse et blogs représentent 15 % du total des publications sur la vaccination) ; 

près de 725 000 tweets autour de la vaccination (73 %) ; 

plus de 100 000 publications Facebook (12 %).

 

2/ Les réseaux sociaux ont effectivement été un vecteur de désinformation sur la vaccination...

Les réseaux sociaux sont le vecteur privilégié de la diffusion de fausses informations sensationnalistes. Celles-ci rencontrent une adhésion forte en jouant sur le levier de la peur, et génèrent des réactions épidermiques auprès d'une partie du public.

Toutefois :

 sur Twitter, peu de leaders antivaccins semblent s'imposer. L'engagement demeure ponctuel et non structuré.

sur Facebook, Henri Joyeux s'est imposé comme le leader du mouvement via un discours trouble et une stratégie de lanceur d'alertes (recours aux pétitions). La certification de sa page Facebook renvoie une partie de la responsabilité de son audience à la plateforme Facebook, qui n'a pas lutté activement contre la désinformation.

 

3/ Mais l'information scientifique et les innovations en matière de santé restent, malgré tous les contenus les plus attractifs sur les réseaux sociaux.

Les grandes avancées de la science et l’innovation liée aux vaccins sont parmi les contenus qui se diffusent le mieux sur les réseaux sociaux auprès d'une autre partie du public.

Les contenus les plus diffusés concernent :

 • les maladies infectieuses (Sida, Lyme, Ebola, Paludisme) ;

•  les maladies chroniques (“vaccin contre le cancer”) ;

•  l'innovation concernant les dispositifs technologiques (vaccins sans piqûre).

 

 

Une contre-attaque institutionnelle et médicale a été menée dans la période étudiée :

•  la forte présence dans les discussions des ministères et des instituts de recherche, en particulier lors de la Semaine Européenne de la Vaccination en a fait des prescripteurs d’information sur le sujet en 2018 ;

•  sur Youtube, la lutte contre la désinformation a été exemplaire. Les contenus faux ont été majoritairement supprimés, afin de favoriser le fact-checking, à l'instar de la campagne menée par le Ministère des Solidarités et de la Santé avec des YouTubeurs scientifiques ("e-penser" et "Dans Ton Corps") ;

•  sur Twitter, les communautés de professionnels de santé et de médecins se sont mobilisées contre les argumentaires antivaccins. Le grand public a largement fustigé les positions antivaccins par le biais de l'humour et la dérision.

 

 

4/ Six arguments critiques des « anti-vaccins » sur les réseaux sociaux :

 

• question de la liberté personnelle : la vaccination est régulièrement revendiquée comme un choix

• l’utilisation de l'aluminium comme adjuvant (et la présence de perturbateurs endocriniens)

• le vaccin contre l’hépatite B pour les bébés est questionné tant sur sa nécessité pour les nourrissons que sur ses effets secondaires;

•  le « lobby pharma » est régulièrement conspué ou interpellé avec mise en cause de son chiffre d’affaires, de ses « conflits d’intérêts », de son « manque de transparence »

•  à la marge, la question de l’immigration revient aussi dans un discours politique qui interroge le retour des maladies infectieuses par l’arrivée de populations migrantes (un discours porté par des partis politiques extrêmes).

 

 

5/ Les e-parents constituent une population en plein doute, ciblée par la désinformation des antivaccins :

les canaux de cette désinformation sont principalement Facebook, Instagram et les chaînes de mails.

Des réactions émotionnelles sont observées :

•  la question individuelle (“mon bébé”) qui prime parfois sur le principe collectif ;

•  l’inquiétude face au nombre de vaccins qu’il faut

 


 

Les questions que se posent les français sur les vaccins

 

A quoi sert vraiment la vaccination ?

 

La vaccination en France protège contre 29 maladies infectieuses. Elle permet également de protéger indirectement l’entourage et les personnes qui ne peuvent se vacciner car elles sont trop fragiles (immunodéprimées), c’est donc un acte individuel, mais aussi altruiste. La vaccination est un élément essentiel de l’équilibre de nos sociétés en limitant le risque d’épidémie, de pandémie et la désorganisation de notre société qui en découle (désorganisation sanitaire, économique, sociale…) 1,5 million d’enfants décèdent dans le monde faute d’avoir été vaccinés 8.

En France, il y a quelques années, des maladies telles que la diphtérie, la poliomyélite, la méningite à haemophilus B ou la coqueluche provoquaient décès, invalidités et séquelles. La rougeole continue de tuer.

 

Que m’injecte-t-on quand on me fait un vaccin ?

 

Les vaccins sont composés d’une ou plusieurs substances actives d’origine biologique appelées « antigènes vaccinaux » qui sont issus de bactéries ou de virus.

Schématiquement, les vaccins sont classés en deux groupes, selon le type d’antigènes : les vaccins vivants atténués contenant des bactéries ou virus entiers et vivants mais affaiblis ; les vaccins inactivés contenant des bactéries ou virus tués.

Ces derniers, en plus de l’antigène, sont composés d’adjuvants permettant de renforcer la réponse immunitaire, de réduire la quantité d’antigène par dose et le nombre de doses nécessaires pour assurer une bonne protection. D’autres éléments également peuvent être présents à l’état de traces, soit comme substances intervenant dans le processus de fabrication (formaldéhyde...) , soit comme éléments nécessaires à la bonne conservation du vaccin (antibiotiques…)

 

 

Les vaccins sont-ils sûrs ?

 

Toutes les étapes de recherche et développement en amont de la commercialisation ont pour priorité d’analyser le moindre signal d’intolérance ou d’effet secondaire, avec de grandes études cliniques sur des milliers de personnes. L’ensemble de ces données, publiées et consultables par tout un chacun, sont analysées par les Autorités sanitaires avec la même exigence de sécurité pour le patient.

La recherche ne s’arrête pas à la fin de la phase de développement clinique, mais se poursuit bien au-delà de la commercialisation avec des études menées en vie réelle, par les industriels et les autorités de santé, et des plans de gestion du risque. Grâce à ce suivi très précis, il est possible de repérer rapidement d’éventuels effets indésirables liés aux vaccins et de prendre les mesures nécessaires.

Lors de la production, entre 100 et 500 contrôles qualité sont réalisés pour fabriquer un lot. Sur un site de production, une personne sur quatre en moyenne travaille dans le contrôle ou l’assurance qualité.

 

 

Existe-t-il beaucoup d’effets secondaires graves dus aux vaccins ?
Peut-on identifier les personnes susceptibles d’avoir une réaction négative face au vaccin ?

 

Comme tout médicament, les vaccins peuvent provoquer des effets indésirables. Dans la très grande majorité des cas, les effets indésirables sont mineurs et passagers (fièvre, douleur, rougeur au point d’injection).

Les éventuels effets indésirables des vaccins sont très surveillés, tant lors des essais cliniques que dans les études en vie réelle. Les effets indésirables graves sont très rares et font l’objet d’un suivi et de recherches approfondis lorsqu’ils surviennent.

Des registres sont tenus par la quasi-totalité des pays pour colliger l’ensemble des évènements survenant après l’administration des vaccins. Ces registres (exemple, le VAERS, USA) publient les chiffres bruts sans chercher à interpréter les circonstances. Ainsi, certaines associations luttant contre la vaccination exploitent ces données en invoquant à tort un nombre important de décès ou de complications qui, après enquête, se révèlent sans lien avec le vaccin.

Il est important de garder à l’esprit que le risque de développer une maladie en ne se vaccinant pas est beaucoup plus important que celui de voir apparaître un effet indésirable lié à la vaccination, comme le montre malheureusement l’épidémie de rougeole en cours en France ou la résurgence de la coqueluche dans certaines populations ou pays.

Par ailleurs, certains vaccins sont contre-indiqués pour certaines populations (vaccins vivants contre indiqués chez les patients immunodéprimés, par exemple). http://www.dailymotion.com/video/x6db6ml

 

 

Les vaccins sont-ils réellement efficaces ?

 

Un candidat vaccin, pour être accepté par les Autorités de santé, doit avoir démontré au cours des essais cliniques une efficacité et une tolérance suffisantes.

En vie réelle, les vaccins pédiatriques ou la vaccination grippale ont démontré leur efficacité pour éliminer des maladies ou contenir des épidémies. Pour d’autres vaccins, l’impact en vraie vie se mesure progressivement au fil du temps : c’est le cas notamment des vaccinations prévenant des cancers (HPV, hépatite B) pour lesquelles une baisse de la prévalence des cancers est attendue 20 à 30 ans après l’introduction de campagnes de vaccination.

 

 

Pourquoi les vaccins sont concentrés sur les premiers mois de la vie ?
Tous ces vaccins ne fragilisent-ils pas le système immunitaire naturel ?

 

Vacciner précocement les enfants permet de les protéger contre certaines maladies contagieuses, comme la coqueluche, la rougeole ou les infections à Haemophilus influenzae de type b, qu’ils peuvent rencontrer très tôt dans leur vie et qui peuvent avoir de très graves conséquences sur leur santé future. Le système immunitaire, dès la naissance, est confronté à des milliards de micro-organismes, il est donc armé pour répondre à quelques vaccins. Tout ne se limite pas aux premiers mois de la vie. Des vaccins ou des rappels ont lieu également à l’adolescence et à l’âge adulte. Le calendrier vaccinal9 est régulièrement revu.

 

 

Faut-il encore se faire vacciner après l’enfance ?

 

L’immunité conférée par les vaccins ne dure pas forcément toute la vie, notamment parce que le système immunitaire devient moins performant avec le temps. Il est donc nécessaire d’effectuer des rappels régulièrement tout au long de la vie pour maintenir un niveau de protection élevé.

Le calendrier vaccinal prévoit aussi de nouvelles vaccinations à l’adolescence et à l’âge adulte (séniors notamment). Malheureusement, les couvertures vaccinales sont très basses pour ces vaccinations et les français sont ainsi insuffisamment protégés contre plusieurs infections.

 

 

Ne pourrait-on pas éviter les piqûres ?

 

La plupart des vaccins sont administrés par voie intramusculaire car c’est un des sites les plus riches en cellules de l’immunité. Il existe quelques formes orales, comme les vaccins contre le rotavirus, ou encore le spray nasal pour immuniser contre la grippe. Des recherches sont en cours pour délivrer le vaccin au niveau de la peau grâce à des technologies de patch. Facile à poser, le patch aurait cet atout de délivrer le vaccin au niveau du derme, riche en cellules présentatrices d’antigènes.

 

 

Quelles sont les principales différences entre les « anciens » vaccins, et les « nouveaux » ?

 

La majorité des vaccins produits aujourd’hui s’appuient sur les procédés d’inactivation ou d’atténuation des micro-organismes. Cependant, les avancées biotechnologiques récentes et les nouvelles connaissances en immunologie ont ouvert de nouvelles pistes de stratégies vaccinales : vaccin à ADN, vecteurs recombinants.

Afin de réduire les injections, les recherches sont également constantes pour réunir plusieurs antigènes au sein d’un même vaccin. A chaque fois, la tolérance, la sécurité et l’efficacité sont réévaluées avec des essais précliniques et cliniques. Et une autorisation de mise sur le marché est demandée, avec une évaluation complète par les Autorités de santé.

Une fois le vaccin commercialisé, un plan de gestion des risques est mis en place, permettant le suivi précis d’éventuels effets indésirables rares, non détectés durant les essais cliniques ainsi que la mesure de l’efficacité du vaccin en vie réelle.

 

 

Les adjuvants sont-ils indispensables ?

 

Pour la majorité des vaccins inactivés (ne comportant pas de microbe vivant), la présence d’adjuvants – en particulier à base de sels d’aluminium - est indispensable à une réponse immunitaire suffisante pour entrainer une protection. L’ajout d’adjuvant peut également permettre d’augmenter la durée de protection du vaccin, de réduire la quantité d’antigènes par dose vaccinale et de réduire le nombre d’injections. En l’absence d’adjuvant, le vaccin n’offrirait pas une efficacité suffisante, et nécessiterait de nombreux rappels ainsi qu’une dose d’antigène bien plus importante.

 

 

Peut-on remplacer l’aluminium par d’autres composants ?

 

L’aluminium se trouve naturellement dans de nombreux aliments, comme le cacao, le thé, les épinards, les crustacés, l’eau de boisson, l’air que nous respirons…. La quantité d’aluminium ingérée dans notre vie quotidienne est incomparablement plus importante que celle reçue par la vaccination tout au long de la vie. Les sels d’aluminium figurent parmi les adjuvants les plus utilisés dans le monde avec un recul de plus de 90 ans et des centaines de millions de doses injectées.

Le choix de l’aluminium est guidé notamment par sa capacité à déclencher un certain type de réponse immunitaire. D’autres adjuvants ont été développés et sont utilisés, mais avec les données compilées d’utilisation, l’aluminium reste l’adjuvant pour lequel le rapport efficacité/tolérance est le meilleur. La recherche portant sur de nouveaux adjuvants a pour finalité la découverte de nouveaux vaccins, pour lesquels les sels d’aluminium ne permettent pas d’offrir une réponse immune optimale.

 

 

Quelles sont les pistes de recherches des entreprises dans le vaccin ?

 

Les efforts de recherche s’orientent aujourd’hui vers de nouvelles cibles (Clostridium Difficile, Virus

Respiratoire Syncitial, Staphylocoque Doré, Ebola, Zika…), de nouvelles combinaisons, le développement de nouveaux adjuvants adaptés aux nouveaux vaccins (pour diminuer la dose d’antigène, prolonger la durée de la protection immunitaire, protéger des populations spécifiques, élargir la réponse immunitaire) et denouvelles voies d’administration.

 

 

Existe-t-il encore aujourd’hui des pénuries de vaccins ?

 

Après deux années tendues, la situation s’est stabilisée en 2018.

L’objectif des entreprises est évidemment d’assurer un approvisionnement continu et adapté au besoin du système de santé. Les tensions d’approvisionnement peuvent avoir des origines diverses : problème deproduction, hausse importante de la demande mondiale, exportations parallèles, etc. Un vaccin est un produit au cycle de vie très long (36 mois pour produire un principe actif et 10 mois de transformation en produit injectable), et l’anticipation de la demande est complexe.

Afin de limiter les impacts de ces tensions, des plans de gestion de pénuries sont mis en place par les industriels et mis à disposition des autorités de santé depuis 2017. Toutes les entreprises ont des programmes visant à limiter les risques de rupture.

Depuis quelques semaines, les informations de disponibilité des vaccins en France sont acessibles sur le site de l’ANSM, mis à jour régulièrement.

En général, si un vaccin est indisponible momentanément en officine, il reste accessible dans certains centres de vaccination.

 

 

Quelles conséquences si les Français se vaccinent moins ?

 

Lorsque la couverture vaccinale diminue ou est insuffisante, les populations sont insuffisamment protégées contre les maladies infectieuses. On assiste alors au retour de flambées épidémiques de maladies qui étaient jusque là sous contrôle.

- Epidémie de rougeole : 1 500 cas en France en 2018 contre 300 seulement entre 2013 et 2015 (la rougeole est une maladie pour laquelle une couverture vaccinale d’au moins 95 % pour les 2 doses est nécessaire)

- 100 % des cas de coqueluche identifiés en France le sont chez des personnes non ou insuffisamment vaccinées

- 1 700 cas de cancers supplémentaires pourraient être évités chaque année si le taux de couverture vaccinale HPV était au niveau de nos voisins européens (20 % contre 70 %).

 

 

Cela me sert-il vraiment de me faire vacciner si tous les autres le sont déjà ?

 

Quand on se vaccine, on se protège à titre individuel contre des maladies non transmissibles, comme le tétanos mais on protège aussi indirectement les personnes qui n’ont pas la chance de pouvoir se protéger par la vaccination (maladies chroniques, cancer, immunodépression….). La vaccination est un acte altruiste qui participe à l’équilibre de nos sociétés. S’y soustraire, c’est prendre un risque individuel mais aussi exposer inutilement des personnes vulnérables.

La vaccination permet aussi de protéger son entourage, d’où l’importance de bien respecter les recommandations vaccinales : chez les enfants, en particulier chez les nourrissons, la coqueluche est très majoritairement transmise par un membre de la famille (parents, frères et soeurs, grands-parents)

 

Où puis-je trouver une information solide sur les vaccins et la vaccination ?

http://vaccination-info-service.fr

http://inpes.santepubliquefrance.fr/10000/themes/vaccination/index.asp

https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiersinformation/vaccins-et-vaccinations

http://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/preserver-sasante/vaccination/

https://www.vaccinestoday.eu

https://www.mesvaccins.net/

https://www.infovac.fr

https://www.leem.org

 

 

* Leem : les entreprises du médicament
Source Leem - Conférence de presse du 4 juillet 2018

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