Etude Ipsos pour Qualisocial

Les salariés français et le harcèlement au travail

- Page 0 - crédits iconographique Phovoir

 

 

La méconnaissance est un frein à la réforme de la culture du harcèlement qui demeure en entreprise

 

43% des salariés ne savent pas identifier avec précision les situations de harcèlement au travail.

3 salariés sur 4 considèrent que les situations de harcèlement au travail sont répandues

• Plus d’un salarié sur trois a déjà été victime de harcèlement au travail (35%) au cours de sa vie professionnelle

• 76% des faits se déroulent devant témoin dont 45% devant des collègues

• 7 entreprises sur 8 n’ont pas mis en œuvre les mesures nécessaires pour lutter contre le harcèlement au travail

 

Alors que le harcèlement au travail est reconnu comme un facteur de souffrance au travail et non nécessaire à la performance des entreprises, le renforcement de la législation depuis l’ANI 2010 et la loi de mars 2022, intiment à l’entreprise de faire cesser ces dérives. Sujet de dénonciation omniprésent dans les médias et sur les réseaux, trop peu de données permettaient jusqu’ici de documenter le phénomène, dans sa définition qui a changée (sexisme, harcèlement), et les actions menées par les entreprises. Qualisocial, acteur de la santé au travail, publie une enquête menée avec IPSOS auprès de 2000 salariés français du public et du privé, permettant de faire le point sur la connaissance des salariés sur ce qui relève ou non du harcèlement, sur leur degré d’exposition et leur avis au sujet des actions menées par les entreprises lorsque les faits leur sont communiqués. Le constat est alarmant et sans appel : la définition du harcèlement est très peu connue des salariés, seuls 14 % savent ce qui relève ou pas du harcèlement, alors que 74% d’entre eux déclarent en avoir été l’objet, seul 29% des victimes déclarent en avoir parlé à leur employeur et parmi eux seuls 71% ont été satisfait de leur prise en charge. Seule 1 entreprise sur 8 a répondu à ses nouvelles obligations en la matière.

 

 

 

Une méconnaissance de la définition du harcèlement, qui nuit à sa prise en charge

44% des salariés déclarent ne pas être bien informés sur la thématique du harcèlement au travail et seuls 14% se disent très bien informés à ce sujet. Seule une minorité déclare bien connaître la législation en la matière (35%). Or, ce défaut d’information se traduit, chez la plupart des salariés, par un sentiment de difficulté à identifier avec précision les situations de harcèlement au travail (73%).

 

« Pour aller au-delà du déclaratif, nous avons soumis au panel, des situations en leur demandant d’identifier s’il s’agissait ou non de harcèlement, et les résultats préoccupants, montrent que le devoir de pédagogie n’est pas encore fait, ne permettant pas de sortir d’un problème systémique » souligne Camy Puech, Pdg de Qualisocial.

 

Les salariés, peinent à identifier les situations relevant du harcèlement au travail : plusieurs situations relevant du harcèlement, testées dans le cadre de cette étude ne sont identifiées comme telles que par une petite partie des actifs.

 

Par exemple : un directeur invite une collaboratrice à diner samedi soir. Elle confie à une collègue qu'elle craint qu'il souhaite aller plus loin et qu'il y ait des représailles si elle refuse.

Ou encore, un.e supérieur.e propose une promotion à sa/son subordonné.e contre une faveur sexuelle. Il/elle ne lui propose qu’une seule fois.

 

Au final, 43% des salariés ont un niveau « quasi nul » sur le sujet et seuls 4% le maitrise bien. A noter par ailleurs que si les managers s’estiment mieux informés sur la législation concernant le harcèlement au travail que les autres salariés, ils parviennent en réalité moins bien à identifier les situations que la moyenne… Un constat qui montre l’importance des formations sur le harcèlement, en particulier auprès des personnes qui encadrent des salariés.

 

Le harcèlement : des situations jugées comme très répandues et un enjeu prioritaire pour les salariés

Près de 3 salariés sur 4 considèrent que les situations de harcèlement au travail sont répandues (74%), et 62% qu’elles le sont de plus en plus. Aussi, la dégradation des relations au travail (et notamment le harcèlement) est perçue comme un enjeu prioritaire dans le monde du travail en France par plus de la moitié des salariés (54% contre 41% pour le chômage par exemple). Pourtant, une large majorité estime que le gouvernement n’en fait pas assez à ce sujet (63%).

 

Plus d’un salarié sur trois victime de harcèlement au travail au cours de sa vie professionnelle

Au total, après avoir été sensibilisés aux définitions, 75% des salariés déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement au travail (15% à plusieurs reprises) au cours des 5 dernières années. Certaines catégories d’actifs se disent particulièrement touchés, notamment les moins de 35 ans (43%), les salariés de petites entreprises (38% des salariés d’entreprises de moins de 20 salariés contre 31% des salariés d’entreprises de 200 salariés et plus) et les femmes (38%), même si les hommes sont loin d’être épargnés (31%).

 

36% des managers pensent avoir déjà été auteur de harcèlement dans leur carrière

Une fois sensibilisé au sujet, 6% déclare avoir le sentiment d’avoir été auteur de harcèlement au travail. Ce chiffre monte à 36% lorsque le salarié occupe des responsabilités de management. Les managers ont pour autant les mêmes volontés que les choses évoluent.

 

Une trop grande permissivité demeure dans les entreprises à l’égard du harcèlement

Ces situations se produisent le plus souvent en présence de témoins, en suscitant trop rarement des réactions immédiates par le collectif de travail, voir pire 16% disent que le harceleur est soutenu par ce dernier, minimisant les faits. Parmi les victimes, 3 sur 4 déclarent que la situation de harcèlement s’est produite en présence de témoins (76%), le plus souvent des collègues (45%). Dans la majorité des situations avec témoins, les victimes rapportent que ceux-ci n’ont pas réagi (53%), et que ceux qui ont réagi l’ont plus souvent fait après (25%) que sur le moment (22%).

 

 

La plupart des victimes n’informe pas leur employeur même s’il réagit plutôt bien lorsqu’il est informé

Seules 34% des victimes de situations de harcèlement au travail déclarent que leur employeur a été, à un moment donné, au courant de la situation. Dans ces (rares) cas de figures, les victimes estiment en majorité que l’employeur a bien réagi (59%), mais il semble que cela dépende en grande partie du statut de la victime (90% de bonnes réactions lorsque la victime était manager contre 34% si elle ne l’était pas). Parmi les victimes de harcèlement au travail, seules 25% considèrent qu’au final cette situation s’est terminée en défaveur de l’auteur du harcèlement (contre 42% en leur propre défaveur et 33% ni l’un ni l’autre), signe que l’enjeu du harcèlement nécessite encore un meilleur traitement au sein des structures de travail.

 

… lesquels se saisissent encore peu de la question du harcèlement au travail

Les pratiques visant à sensibiliser au harcèlement au travail et y faire face restent assez peu répandues. Ainsi par exemple, un tiers de salariés rapportent qu’il existe une communication en direction des salariés sur les réactions à avoir et/ou les personnes à prévenir en cas de harcèlement (33%) là où ils travaillent. De même, seuls 31% des salariés déclarent qu’il existe une communication en direction des salariés sur ce qu'est le harcèlement au travail. Cette pratique est plus répandue dans les grandes entreprises (39% dans les entreprises de 500 salariés et plus contre 23% pour les structures de moins de 20 salariés), dans lesquelles les situations de harcèlement apparaissent d’ailleurs moins fréquentes. Toutefois, elle reste minoritaire quel que soit le type de structure.

 

La loi de mars 2022, impose la désignation d’un référent harcèlement et sa formation, les résultats de cette enquête montrent que cela n’est pas suffisant. Nous militons pour des campagnes d’information et de formation plus large en entreprise avec la communication de process de prise en charge de façon claire et simple (signalement, enquête, décision). C’est un enjeu majeur pour les entreprises qui doivent se saisir de ces attentes au plus haut niveau…tant l’impact sur le collectif de travail est délétère et le risque d’image majeur » conclue Camy Puech.

 

La cabinet Qualisocial présente ses recommandations

 

 

 

 

Méthodologie de l’étude : Le Baromètre « Les salariés Français et le harcèlement au travail » Ipsos pour Qualisocial, a été réalisé en ligne. Les interviews ont été faites du 15 au 19 septembre 2022 auprès d’un échantillon de 2 000 actifs travaillant dans une structure privée ou publique d’au moins cinq personnes, constituant un échantillon national représentatif de cette population.
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