11,9 litres d’alcool pur par habitant âgé de 15 ans ou plus
Cette quantité équivaut à une moyenne d’environ deux verres et demi d’alcool par jour et par habitant âgé de 15 ans ou plus. Les quantités d’alcool vendues sur le territoire français ont beaucoup diminué depuis le début des années 1960, principalement en raison du recul de la consommation de vin.Cette baisse se poursuit entre 2010 et 2015, bien qu’à un rythme plus lent. La France reste un des pays parmi les plus consommateurs d’alcool au monde. Elle se classait en 2014 en 7e position relativement aux pays membres de l’Union européenne.
10 % de consommateurs quotidiens parmi les 18-75 ans
12 % de consommateurs réguliers parmi les jeunes de 17 ans
En 2014, l’usage quotidien de boissons alcoolisées concernait 10 % des adultes de 18 à 75 ans (15 % des hommes et 5 % des femmes) [1]. Près de un adolescent de 17 ans sur huit (12 %) déclarait une consommation régulière d’alcool (18 % des garçons vs 7 % des filles). En 2015, comparativement aux autres Européens, les jeunes Français âgés de 16 ans se situaient au 15e rang sur 35 pour l’usage d’alcool dans le mois et légèrement au-dessus de la moyenne des pays participants : 53 % contre 47 %.
API dans le mois pour 17 % des 18-75 ans
En 2014, parmi les 18-75 ans, 17 % ont déclaré avoir bu au moins 6 verres en une seule occasion au cours du mois écoulé. Cette proportion est stable par rapport à 2010 [1].En 2014, 49 % des jeunes de 17 ans ont déclaré une API au cours du mois écoulé.
Après une hausse entre 2005 et 2011, ce niveau apparaît en baisse (53 % en 2011). Le pourcentage de jeunes de 17 ans déclarant des API répétées (au moins 3 au cours du mois) diminue également (de 23 % à 22 %)[2]. En 2015, au niveau européen, les jeunes Français de 16 ans se situaient au 23e rang (sur 35 pays) pour l’API au cours du mois écoulé.
Consommations à risque pour 8 % des 18-75 ans, soit 3,4 millions de personnes
En 2014, 8 % des 18-75 ans (3,4 millions de personnes) sont considérés comme des consommateurs à risque au sens du test de l’Audit-C (dépendants ou non). Cette consommation à risque a diminué en 4 ans (9 % en 2010) et concerne encore nettement plus les hommes que les femmes (11 % vs 4 %).
Consommations à risque pour 8 % des 18-75 ans, soit 3,4 millions de personnes
Ces 135 000 personnes ayant un problème avec l’alcool viennent consulter en ambulatoire dans les centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), mais d’autres sont également vues dans les hôpitaux ou en médecine de ville. Les statistiques hospitalières hors psychiatrie ont enregistré plus de 136 000 séjours avec un diagnostic principal de troubles mentaux et du comportement liés à l’alcool en 2016. Les deux tiers sont liés à des intoxications aiguës (ivresses) et sont de très courte durée (en moyenne une journée). On compte également près de 58 000 séjours pour sevrage de l’alcool. Un peu plus de 500 000 personnes auraient été hospitalisées en 2011 dans les services de médecine, chirurgie et obstétrique, dans un hôpital psychiatrique ou en soins de suite et de réadaptation avec un diagnostic lié à la consommation d’alcool (hors cancers et maladies cardio-vasculaires attribuables à l’alcool).
En revanche, ces données ne permettent pas d’enregistrer les personnes suivies en ambulatoire à l’hôpital pour un problème d’alcool. Les médecins de ville voient, quant à eux, environ 50 000 patients chaque semaine pour un sevrage (données 2009).
Les volumes prescrits de baclofène dans une indication de traitement de la dépendance à l’alcool auraient été multipliés par 10 entre 2010 et 2014, avant de reculer d’environ 30 %. On ignore dans quelle proportion ce recul peut être attribué à une baisse du nombre de personnes recevant ce traitement et/ou à une diminution des doses prescrites [10].
49 000 décès par an attribuables à l’alcool
Le nombre de décès a été actualisé en utilisant les données disponibles en 2009 sur la mortalité et sur l’augmentation des risques d’être atteint par certaines pathologies (cancers, cirrhoses) suivant les quantités d’alcool consommées.
Le nombre de décès à la suite d’un accident de la route lié à l’alcool a été évalué à 1 400 pour les années 2007-2008.
Pour un conducteur avec une alcoolémie non nulle, le risque d’être responsable d’un accident mortel de la circulation est multiplié par 8,5.
115 000 condamnations et compositions pénales pour conduite en état alcoolique (CEA)
Le contentieux relatif à l’alcool au volant, en baisse ces dernières années, représente 45 % des condamnations pour délits routiers et 18 % de l’ensemble des condamnations délictuelles. Au total, 115 000 condamnations et compositions pénales ont été prononcées en 2015. En 2015, un délit pour CEA sur deux (51 %) s’est traduit par une amende ; les peines d’emprisonnement prononcées ont concerné 32 % des délits et les peines de substitution, 17 %.En 2015, plus de 10 millions de contrôles de l’imprégnation alcoolique ont été effectués, contre 11 millions en 2014 (à titre préventif dans 97 % des cas), dont 3 % se sont révélés positifs.
Coût social de l’alcool 120 milliards d’euros
L’évaluation du coût social mesure le coût monétaire des conséquences de la consommation et du trafic des substances psychoactives. Ce calcul intègre le coût externe (valeur des vies humaines perdues, perte de qualité de vie ainsi que les pertes de production des entreprises et des administrations). S’y ajoute le coût pour les finances publiques (différence entre les dépenses de prévention, répression et soins et les recettes des taxes, ainsi que les économies en lien avec les retraites non versées). Compte tenu de la mortalité, le coût externe représente respectivement 95 % du total pour l’alcool et 85 % pour le tabac [15]. Il n’est pas possible d’additionner ces coûts, une partie importante des maladies et des décès inclus dans le calcul du coût social étant conjointement liée à la consommation d’alcool et de tabac.
Source OFDT Juin 2017