Â
Â
La méconnaissance est un frein à la réforme de la culture du harcèlement qui demeure en entreprise
Â
43% des salariés ne savent pas identifier avec précision les situations de harcèlement au travail.
� 3 salariés sur 4 considèrent que les situations de harcèlement au travail sont répandues
� Plus d'un salarié sur trois a déjà été victime de harcèlement au travail (35%) au cours de sa vie professionnelle
� 76% des faits se déroulent devant témoin dont 45% devant des collègues
â?¢ 7 entreprises sur 8 n'ont pas mis en Å?uvre les mesures nécessaires pour lutter contre le harcèlement au travail
Â
Â
Â
Â
44% des salariés déclarent ne pas être bien informés sur la thématique du harcèlement au travail et seuls 14% se disent très bien informés à ce sujet. Seule une minorité déclare bien connaître la législation en la matière (35%). Or, ce défaut d'information se traduit, chez la plupart des salariés, par un sentiment de difficulté à identifier avec précision les situations de harcèlement au travail (73%).
Â
« Pour aller au-delà du déclaratif, nous avons soumis au panel, des situations en leur demandant d'identifier s'il s'agissait ou non de harcèlement, et les résultats préoccupants, montrent que le devoir de pédagogie n'est pas encore fait, ne permettant pas de sortir d'un problème systémique » souligne Camy Puech, Pdg de Qualisocial.
Â
Les salariés, peinent à identifier les situations relevant du harcèlement au travail : plusieurs situations relevant du harcèlement, testées dans le cadre de cette étude ne sont identifiées comme telles que par une petite partie des actifs.
Â
Par exemple : un directeur invite une collaboratrice à diner samedi soir. Elle confie à une collègue qu'elle craint qu'il souhaite aller plus loin et qu'il y ait des représailles si elle refuse.
Ou encore, un.e supérieur.e propose une promotion à sa/son subordonné.e contre une faveur sexuelle. Il/elle ne lui propose qu'une seule fois.
Â
Au final, 43% des salariés ont un niveau « quasi nul » sur le sujet et seuls 4% le maitrise bien. A noter par ailleurs que si les managers s'estiment mieux informés sur la législation concernant le harcèlement au travail que les autres salariés, ils parviennent en réalité moins bien à identifier les situations que la moyenne� Un constat qui montre l'importance des formations sur le harcèlement, en particulier auprès des personnes qui encadrent des salariés.
Â
Près de 3 salariés sur 4 considèrent que les situations de harcèlement au travail sont répandues (74%), et 62% qu'elles le sont de plus en plus. Aussi, la dégradation des relations au travail (et notamment le harcèlement) est perçue comme un enjeu prioritaire dans le monde du travail en France par plus de la moitié des salariés (54% contre 41% pour le chômage par exemple). Pourtant, une large majorité estime que le gouvernement n'en fait pas assez à ce sujet (63%).
Â
Au total, après avoir été sensibilisés aux définitions, 75% des salariés déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement au travail (15% à plusieurs reprises) au cours des 5 dernières années. Certaines catégories d'actifs se disent particulièrement touchés, notamment les moins de 35 ans (43%), les salariés de petites entreprises (38% des salariés d'entreprises de moins de 20 salariés contre 31% des salariés d'entreprises de 200 salariés et plus) et les femmes (38%), même si les hommes sont loin d'être épargnés (31%).
Â
Une fois sensibilisé au sujet, 6% déclare avoir le sentiment d'avoir été auteur de harcèlement au travail. Ce chiffre monte à 36% lorsque le salarié occupe des responsabilités de management. Les managers ont pour autant les mêmes volontés que les choses évoluent.
Â
Ces situations se produisent le plus souvent en présence de témoins, en suscitant trop rarement des réactions immédiates par le collectif de travail, voir pire 16% disent que le harceleur est soutenu par ce dernier, minimisant les faits. Parmi les victimes, 3 sur 4 déclarent que la situation de harcèlement s'est produite en présence de témoins (76%), le plus souvent des collègues (45%). Dans la majorité des situations avec témoins, les victimes rapportent que ceux-ci n'ont pas réagi (53%), et que ceux qui ont réagi l'ont plus souvent fait après (25%) que sur le moment (22%).
Â
Â
Seules 34% des victimes de situations de harcèlement au travail déclarent que leur employeur a été, à un moment donné, au courant de la situation. Dans ces (rares) cas de figures, les victimes estiment en majorité que l'employeur a bien réagi (59%), mais il semble que cela dépende en grande partie du statut de la victime (90% de bonnes réactions lorsque la victime était manager contre 34% si elle ne l'était pas). Parmi les victimes de harcèlement au travail, seules 25% considèrent qu'au final cette situation s'est terminée en défaveur de l'auteur du harcèlement (contre 42% en leur propre défaveur et 33% ni l'un ni l'autre), signe que l'enjeu du harcèlement nécessite encore un meilleur traitement au sein des structures de travail.
Â
Les pratiques visant à sensibiliser au harcèlement au travail et y faire face restent assez peu répandues. Ainsi par exemple, un tiers de salariés rapportent qu'il existe une communication en direction des salariés sur les réactions à avoir et/ou les personnes à prévenir en cas de harcèlement (33%) là où ils travaillent. De même, seuls 31% des salariés déclarent qu'il existe une communication en direction des salariés sur ce qu'est le harcèlement au travail. Cette pratique est plus répandue dans les grandes entreprises (39% dans les entreprises de 500 salariés et plus contre 23% pour les structures de moins de 20 salariés), dans lesquelles les situations de harcèlement apparaissent d'ailleurs moins fréquentes. Toutefois, elle reste minoritaire quel que soit le type de structure.
Â
Â
Â
Â
Â