L’Anses a retiré l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du produit phytopharmaceutique de Bayer, le Basta F1

Principe de précaution : le glufonisate éjecté du monde agricole français

Par Stéphane de Vendeuvre -  Co-fondateur de Théragora

Théragora - www.theragora.fr

L’Anses a retiré l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du Basta F1, un produit phytopharmaceutique à base de glufosinate, en raison de risques éventuels pour la santé. Et pour ne pas courrir de risque, l'Anses a également retiré les permis d’importation des produits en contenant. Au nom du principe de précaution, cet herbicide total disparaît donc du paysage agricole hexagonal à l'heure où le Parlement européen tergiverse pour maintenir dans l'Union son "cousin" : le glyphosate.

Un doute peut parfois suffire à prendre une décision. Surtout lorsqu'il s'agit de santé. C'est à n'en pas douter ce qui a motivé l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) lorsqu'elle a décidé de retirer "l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du produit phytopharmaceutique contenant du glufosinate-ammonium : le Basta F1". Et pour ne courrir aucun risque l'Anses a étendu ce retrait à neuf permis de commerce parallèle qui permettaient d’introduire en France des produits identiques. Conséquence : tous les produits phytopharmaceutiques contenant cette substance classée reprotoxique présumée (R1B). vont disparaître du marché français.

 

Principe de précaution

La raison? Prenant en compte l’ensemble des données scientifiques disponibles et les modèles d’évaluation des risques les plus récents, à l'occasion de l’examen du dossier déposé par la société Bayer S.A.S en vue du renouvellement de l'AMM de son herbicide utilisé en pulvérisations sur vignes, vergers, légumes et pommes de terre, l’Agence a estimé que "des risques pour la santé humaine liés à l’exposition au glufosinate ne peuvent être exclus, notamment pour la santé des personnes appliquant le produit et des travailleurs, des personnes susceptibles de se trouver dans un espace où ce produit est ou a été appliqué, et des enfants habitant ou fréquentant une institution à proximité des espaces traités".

Une décision prise en application du principe de précaution, puisque cet herbicide total fait l'objet d'avis opposés. Certains estiment ainsi que l'usage de glufosinate ou la consommation de produits alimentaires traités ne comporte aucun risque reprotoxique ; pendant que d'autres considèrent au contraire que ce composé organophosphoré aurait des effets notamment sur le développement du cerveau chez les bébés rongeurs et entrainerait un retard de croissance de l'embryon voire une mortalité accrue des embryons.

 

Rendements élevés

Dans ce contexte, l’Agence a informé la société Bayer SAS le 2 octobre 2017 des conclusions de son évaluation et a procédé le 24 octobre 2017 au retrait de l'AMM français de ce produit. Une décision qui pourrait inspirer le Parlement européen, à l'heure où il hésite à interdire l'usage du glyphosate, pourtant classé depuis le 20 mars 2015 comme "probablement cancérogène" par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

A moins que la productivité ne pèse plus que la santé… Car selon les industriels, interdire le glyphosate serait lourd de conséquence pour l'économie des exploitations agricoles. "En réduisant les coûts de production et le temps requis pour préparer les sols avant l’implantation des cultures, le glufosinate serait le moyen le plus efficace pour désherber et garantir des rendements agricoles élevés", explique ainsi le Groupe de travail sur le glyphosate (Glyphosate Task Force ou GTF).

 

Solutions alternatives

Et de démontrer, par l'intermédiaire d'une enquête réalisée auprès de 904 agriculteurs et une dizaine d’experts agricoles, industriels et institutionnel, que le retrait du glyphosate engendrerait "une hausse des coûts de production pouvant aller jusqu’à 22% en viticulture et 26% pour les grandes cultures ainsi qu'une perte de rentabilité pouvant aller jusqu’à 33% pour les exploitations céréalières et 20% pour les exploitations viticoles". Conséquence de cette baisse de rentabilité : un "recul des exportations de 0,90 milliard d’euros pour la filière viticole et 1,06 milliard d’euros pour la filière céréalières".

Reste à savoir si des solutions alternatives ne permettraient pas d'améliorer la productivité sans nuire à la santé. C'est tout l'enjeu des nouvelles techniques de labour qui permettent d’arracher les mauvaises herbes au milieu des cultures. C'est également l'intérêt des nouvelles formes d'agriculture comme le semis direct sous couvert qui consiste à semer au travers d'une couche de culture intermédiaire afin d'étouffer les herbes indésirables. Encore faut-il accepter d’observer la nature et de travailler avec elle plutôt que contre elle.

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