Une enquête BVA pour la Fondation APRIL : 3 / 4 des Français ont eu le réflexe de contacter leur médecin

 La crise du Covid-19 : quel impact sur la santé des Français ?

Par Rédaction -  Théragora

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Chaque année la Fondation APRIL cherche à démêler le vrai du faux en matière de santé. Dans le cadre de sa mission et face à la crise sanitaire liée au Covid-19, la Fondation a mandaté l’Institut de sondages BVA pour réaliser une étude sur le comportement des Français face à leur santé durant le confinement. Autant de questions auxquelles la Fondation APRIL apporte aujourd’hui un éclairage suite à une étude réalisée du 5 au 7 mai 2020 auprès de 1007 personnes.

 

 

 

93% des Français ont fait confiance à leur médecin généraliste

 

Au cours de cette période de crise sanitaire intense qui a rebattu toutes les cartes en matière de comportements, le médecin traitant reste le premier réflexe en cas de maladie, plus des deux tiers des personnes malades envisagent ainsi à l’avenir de continuer à s’orienter en priorité vers leur médecin traitant en cas de problème de santé (74%).

Par ailleurs, le niveau de confiance dans le corps médical reste élevé : 93% des Français font confiance à leur médecin généraliste pour suivre leur état de santé.  Dans ce contexte particulier, le pharmacien semble aussi bénéficier de la confiance des personnes interrogées avec 83% de confiance, un résultat en hausse de 5 points par rapport à l’an dernier.

Autre marqueur de ces nouveaux comportements en matière de santé, la téléconsultation semble accueillie plus favorablement. Si son développement reste faible, plus de la majorité des Français interrogés apparait aujourd’hui prête à utiliser ce service s’il permet d’avoir un diagnostic plus rapide (56%, +12 pts par rapport à 2019). Cependant, l’usage de la téléconsultation en limite l’intérêt auprès des personnes âgées ou peu habituées aux outils numériques notamment.

 

82% des Français rompus aux gestes barrières mais seuls 65% ont porté un masque

 

À la sortie du confinement ils sont 94% à déclarer connaître encore mieux les gestes barrières pour lutter contre les virus.

Cependant, au-delà de connaitre ces gestes barrières qui font désormais partie de notre quotidien, il convient de les appliquer. Si pendant le confinement ils sont 96% à avoir maintenu une distance avec autrui dans les lieux publics et 92% à saluer sans embrassades et sans se serrer la main. Le lavage des mains plus fréquent est désormais bien respecté (88%) tout comme la distanciation sociale avec un proche (80%). Bémol, seuls 2/3 des Français au cours de ce confinement ont déclaré avoir porté un masque, probablement en raison d’un faible ancrage dans les habitudes françaises, mais aussi des difficultés d’approvisionnement en masques.

Par ailleurs, le confinement a pu permettre aux Français de mieux prendre en main leur santé par un comportement plus responsable au quotidien : 52% des Français affirment ainsi s’être mieux alimentés en privilégiant les produits bruts, en cuisinant et en mangeant plus équilibré (notamment les cadres et les personnes en télétravail ou en chômage partiel à la maison). Le confinement a aussi permis à 3 Français sur 10 de faire davantage d’activité physique, les personnes confinés à la maison et les moins de 35 ans étant les plus motivés.

 

Le confinement, source de fragilités multiples pour de nombreux Français

 

La période de confinement liée au Covid19 n’a pas été sans conséquences sur la santé notamment psychologie des Français. 61% des Français affirment ainsi s’être sentis fragilisés, particulièrement sur le plan psychologique, en termes de stress, nervosité (49%) mais également au niveau affectif (40%) et physique (32%).

Sur ce dernier point, tout dépend comment ce confinement a été vécu. Parmi ceux qui ont travaillé « en première ligne », 73 % ont ressenti une fragilité physique avec le risque d’être plus facilement contaminé.

La configuration du ménage et ses contraintes, enfin, ont une influence sur le vécu du confinement : les couples avec enfant(s) se sont dit davantage fragilisés sur le plan psychologique que la moyenne (54%,+5pts par rapport à la moyenne), probablement en raison du stress engendré par la garde d’enfants et leur accompagnement dans leur scolarité à distance, quand les célibataires sans enfant se disent à l’inverse plus fragilisés au niveau affectif (49%,+9pts), privés de leurs rencontres amicales et familiales.

 

Télétravail : oui mais…

L’expérience du télétravail pendant cette période de confinement a été pour beaucoup d’actifs une première. Elle s’est réalisée avec un nombre de contraintes inhabituelles dans le cadre du travail salarié à domicile : risque de sédentarité et d’hyper connexion, garde d’enfants, hausse des tâches domestiques… Alors que près d’un tiers des actifs français étaient en télétravail, le bilan est mitigé.

Si pour 39% le télétravail a eu un impact positif sur leur nombre d’heures de sommeil notamment, pour 33% d’entre eux, le télétravail a même eu un effet négatif sur leur niveau de stress.

C’est la vie sociale, point régulièrement soulevé lorsqu’il s’agit du télétravail, qui semble la plus altérée : près des 2/3 des actifs en télétravail considèrent en effet que le télétravail a eu un impact négatif sur leur vie sociale (63%), les contacts à distance n’ayant pas permis de combler les attentes en matière de lien social.

 

 

De bonnes habitudes à conserver…

 

Cette période particulière aura aussi été l’occasion de voir progresser les bonnes pratiques pour prendre en main sa santé. Malgré un accroissement d’informations transmises autour de la santé et notamment du coronavirus, les Français restent bien informés sur les bons gestes à adopter pour être en bonne santé, qu’il s’agisse de l’alimentation (91%), de lutte contre la sédentarité (88%) ou de sommeil (85%). 95% continueront à mieux s’alimenter quand 91% maintiendront les efforts fournis en matière d’activité physique.

Bonne nouvelle, la majorité des Français ayant réalisé un geste barrière envisage de continuer à l’appliquer au-delà de cette crise du Covid-19 : 81% des Français souhaitent maintenir une distance avec autrui dans les lieux publics 93% poursuivront un lavage des mains plus régulier quand 82% de ceux qui ont porté un masque en cas de maladie continueront de le faire.

On notera cependant un relâchement à prévoir concernant le fait de saluer sans embrassade ni serrage de mains et surtout le maintien de la distance sociale avec ses proches, des résultats qui témoignent du grand besoin de proximité dans le lien social.

 

 

Le déconfinement et après ? 1 français sur 2 prêts à se faire vacciner

 

Face au virus du Covid-19, la possibilité de se faire vacciner dans l’hypothèse qu’un vaccin soit disponible, semble répondre à une attente. Plus d’un Français sur deux souhaite aujourd’hui se faire vacciner (55%) alors que 45% semblent encore hésiter.

Les plus enclins à se faire vacciner restent les français âgés de 65 ans et plus (72%), les personnes au revenu mensuel net supérieur à 3000 € (66%) et aussi les diplômés Bac+5 et plus (65%).

 

 

Cette étude démontre combien le comportement des Français a évolué avec cette crise sanitaire unique. Ils ont ainsi pris leur santé en main, en se référant à des personnes de confiance comme leur médecin traitant ou le pharmacien tout en étant ouvert à de nouvelles façons de consulter notamment via la télémédecine.
Ce confinement leur a aussi permis de mieux prendre soin d’eux sur le plan du sommeil ou de la nutrition, même si l’hyperconnexion ou le stress lié notamment au télétravail ont parfois contrarié cette parenthèse de vie.
Il existe toutefois encore de fortes disparités selon les populations (urbains ou non, jeunes et moins jeunes) et entre les différentes catégories socio-professionnelles (aisées ou plus modestes).

 

 

 

La part de soi dans la part des autres – Le regard de Jean-Baptiste Capgras Membre du Conseil Scientifique et Ethique de la Fondation APRIL

 

« Dans un pays marqué par un certain scepticisme à l’encontre de la vaccination, le fait qu’un peu plus de la moitié des Français se déclare prêt à se faire vacciner contre le Covid-19 si un vaccin était créé est loin d’être neutre. Certes, il s’agit d’une projection qui peut présenter un certain écart avec la vaccination effective mais tout de même, ce chiffre, qui peut paraitre médian, est à replacer dans un contexte national de recours à la vaccination où de nombreux voyants sont au rouge. Ainsi, si nous conduisons l’analogie avec la grippe dite saisonnière, à l’origine chaque année en France de 8 000 à 20 000 morts, seuls 25% des français se font vacciner et même chez les personnes âgées de 65 ans et plus, qui sont les plus à risque, la part des personnes vaccinées est passée en une dizaine d’années d’environ 2/3 à moins de la moitié. Dans le cadre d’un éventuel vaccin contre le Covid-19, ces derniers seraient 72% à souhaiter se faire vacciner.

Des chiffres très positifs donc mais qui ne doivent pas masquer un pas qui reste encore à faire pour passer d’une santé centrée sur soi à une santé davantage tournée vers les autres. Ce point me parait extrêmement important à l’heure où nous entamons tout juste la sortie d’un confinement historique durant lequel l’effort de tous a permis de protéger les plus fragiles d’entre nous. Ainsi, les résultats de ce baromètre confirment en creux que l’on se vaccine d’abord pour soi alors même que le principe de couverture vaccinale relève d’une logique collective. De la même façon que, dans d’autres études, plus d’un tiers des Français qui ne se vaccinent pas contre la grippe saisonnière déclarent ne pas se sentir concernées par la pathologie ou ne pas faire partie d’une population à risque, le clivage est abyssal dans ce baromètre entre quasiment 3/4 des personnes de 65 ans ou plus qui souhaiteraient se faire vacciner contre le Covid-19 et à peine 1/3 des personnes de moins de 35 ans qui souhaiteraient en faire de même.

Si le système de santé français fait très largement de la santé un bien commun, le sentiment de cause commune est estompé par le mille-feuilles séparant la contribution par l’impôt et les cotisations sociales de la délivrance concrète du soin. Le Covid-19 a rendu bien plus tangible et donc bien plus réelle cette cause commune que ce soit à travers le port des masques ou plus généralement l’ensemble des gestes barrières qui visent à une protection réciproque. Peut-être un premier pas vers une prise de conscience accrue de la part de soi dans la part des autres ? » 

 

Jean-Baptiste Capgras -Maître de conférences en Sciences de gestion IFROSS – Université Jean Moulin Lyon 3 - Membre du Conseil scientifique et éthique de la Fondation APRIL

 

 

 

 Le Covid-19 a dopé les consultations à distance – Le regard de Pierre Wolff Administrateur au sein du Conseil d’Administration de la Fondation APRIL
 

« On assiste à une révolution de la téléconsultation, en partie enclenchée par la crise du coronavirus. À titre d’exemple, nous étions à peine mille médecins à la pratiquer en septembre 2019 contre plus de trente mille aujourd’hui. Les trois-quarts des médecins considèrent même que la téléconsultation fera partie de leur quotidien d’ici 2030.

 

Les avantages de ce mode de consultation sont nombreux. Tout d’abord, elle permet une distanciation sociale en réduisant la fréquentation des cabinets. Depuis le début de la pandémie, la téléconsultation a permis de sauver des vies chez les patients comme chez les soignants. Il s’agit également d’une réponse à la raréfaction de l’offre de soins dans les déserts médicaux. En outre, elle permet de réduire l’anxiété des patients qui se sentent plus à l’aise en consultation vidéo.

Le principal inconvénient reste l’impossibilité de la téléconsultation dans certaines situations, quand un examen en cabinet est indispensable (palpations pour maux de ventre notamment). Enfin, il peut y avoir l’obstacle de l’accès et de la maîtrise de l’équipement connecté pour certaines personnes âgées ou défavorisées. »

 

Médecin généraliste depuis 1982 dans la région lyonnaise, le Docteur Pierre Wolff occupe en parallèle la fonction d’administrateur à la Fondation APRIL ainsi qu’à son association des assurés. Membre administrateur de la Fédération nationale indépendante des mutuelles (FNIM), il assure également la présidence de la mutuelle d’entreprise lyonnaise, Mutualp.

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