Etude Ifop / Charles.co - ENQUÊTE SUR LES PRATIQUES DÉPILATOIRES ET LE POIDS DES INJONCTIONS LIÉES À L’ÉPILATION

Le retour du poil, vers la fin des dicktats

Par Rédaction -  Théragora

Théragora - www.theragora.fr - Page 0 - crédits iconographique Phovoir

« Nous ne raserons ni les murs ni nos chattes » peut-on lire aujourd’hui sur les murs de la capitale de la part de collectifs qui, luttant contre les tabous pesant sur la pilosité féminine, font du retour du poil à la fois un symbole de la libération des corps et un objet de revendication féministe. A l’heure où les mouvements prônant une plus grande acceptation de la pilosité prennent de l’ampleur sur les réseaux sociaux via des comptes comme Le Sens du Poil, Parlons Poils ou Paye ton poil du collectif Liberté, Pilosité Sororité, la question se pose de savoir si ce discours infuse dans la société dans un contexte « post-confinements » où progressent des pratiques corporelles – comme le "No Poo", le "No Make-up" ou le "No Bra" – exprimant le même besoin de retour au naturel. A l’occasion du challenge du Januhairy qui invite à se laisser pousser les poils tout le mois janvier, le Pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » de l’Ifop a donc mené pour la plateforme de santé sexuelle Charles.co une enquête permettant de mesurer l’évolution des pratiques dépilatoires des Français(es) et leur niveau d’adhésion aux normes et injonctions en matière d’épilation. Réalisée auprès d’un échantillon représentatif de taille conséquente (2 000 personnes), cette enquête met en exergue un recul sans précédent des pratiques dépilatoires en France mais aussi la persistance des stéréotypes de genre qui associent encore étroitement le glabre à la féminité et la pilosité à la masculinité.

 

 

 

LES CHIFFRES-CLÉS DE L’ENQUÊTE

 

Méthodologie : Étude Ifop pour Charles.co réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 18 au 21 décembre 2020 et du 19 au 20 janvier 2021 auprès d’un échantillon de 2 027 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine.

 

 

 

I - Vers un retour du poil pubien ?

1 - Le nombre de femmes ne « s’épilant » pas du tout le pubis a doublé en huit ans

La pratique du "No Shave" a doublé en huit ans (28% en 2021 contre 15% en 2013) avec une proportion de Françaises ne s’épilant pas ou plus du tout les poils du maillot qui s’est accrue de manière continue en huit ans. Ainsi, si les confinements ont sans doute créé des conditions propices à cette tendance (en hausse de 4 points par rapport à une mesure prise avant l’apparition du Covid-19), la crise sanitaire n’a fait qu’accélérer un « retour du poil » déjà perceptible depuis quelques années.

2 - Les femmes n’en restent pas moins soumises à une injonction au glabre nettement plus forte que les hommes

Malgré cette évolution notable, les femmes restent soumises à une pression à la dépilation nettement plus forte que les hommes : seuls 21% hommes hétérosexuels apprécient les pubis féminins avec tous leurs poils, soit deux fois moins que ce que l’on observe pour les pubis masculins lorsqu’on interroge les femmes hétérosexuelles (41%) sur le sujet. Révélatrice du regard particulier de la société sur le poil féminin, cette différenciation entre les sexes transparaît tout particulièrement dans l’injonction à l’épilation intégrale qui s’avère deux fois plus pesante pour les femmes (32%) que pour les hommes (14%).

3 - L’épilation intégrale progresse ainsi de manière continue chez les femmes depuis 2013

Cette « pression » n’est sans doute pas étrangère au nombre croissant de Françaises s’épilant totalement le maillot… Avec un quart d’adeptes (24%), la pratique de l’épilation intégrale apparaît ainsi en nette progression en huit ans (+10 points en moyenne par rapport à 2013). Et en regardant les chiffres au plus près, il apparaît que cette pratique popularisée par les films X n’est plus l’apanage des jeunes de moins de 25 ans (56%) mais qu’elle s’est aussi diffusée aux femmes de 25-34 ans (48%, +22 points) et de 35-49 ans (31%, +20 points).

 

II - Des pratiques dépilatoires des Françaises de moins en moins fréquentes, notamment depuis le confinement

4 - Une baisse globale de la fréquence des différentes pratiques dépilatoires

Cette plus grande acceptation du poil féminin se retrouve dans d’autres indicateurs montrant une dépilation moins intensive. Les résultats de cette étude mettent en effet en exergue une baisse significative chez les Françaises de l’épilation des aisselles (81%, -10 points en huit ans), des jambes (80%, -12 points) ou du maillot (75%, -10 points). Mais la fréquence de dépilation des corps féminins reste sans commune mesure à ce que l’on peut observer pour les hommes : à peine un homme sur dix s’épile au moins une fois par semaine les aisselles (10%, contre 45% des femmes) ou le maillot (11%, contre 28% des femmes).

5 - Un « effet confinement » important, notamment chez les jeunes et les femmes en télétravail

Si la crise sanitaire n’a pas amené toutes les Françaises à jeter d’un coup au placard leur rasoir ou leurs cires dépilatoires, force est de constater que les périodes de confinement ont constitué une période souvent propice à un changement de rythme. Ainsi, près d’une femme sur cinq (18%) déclare s’enlever les poils des aisselles, du maillot ou des jambes « moins souvent qu’avant le premier confinement », sachant que ce taux monte à 34% chez les jeunes de moins de 25 ans et à 31% chez les femmes en télétravail, signe que les pratiques dépilatoires tiennent beaucoup à leur degré de sociabilité et au regard d'autrui dans la gestion de leur apparence corporelle.

6 - Un arrêt de la « chasse aux poils » qui pourrait concerner encore plus de femmes

Au-delà de leurs pratiques et fréquence d’épilation actuelle, les femmes expriment un rejet plus large de cette « pression à la dépilation » qui se traduit, pour nombre d’entre elles, par la possibilité d’arrêter cette chasse au poil éperdue. Ainsi, plus d’une Française sur deux déclare qu’elle pourrait cesser un jour de s’enlever les poils du maillot (56%) et des jambes (58%). Cependant, cet arrêt ne serait complet que pour une minorité d’entre elles : seules 19% des femmes s’épilant actuellement le maillot pourraient arrêter de le faire, y compris durant les saisons (printemps, été) où ils sont plus visibles.

 

 

 

 

III – Des stéréotypes de genre moins pesants mais qui associent encore étroitement le glabre à la féminité

7 - Le lien entre dépilation et séduction féminine reste fort mais il n’est plus autant un objet de consensus

Pour beaucoup, un corps lisse et soyeux reste encore un aspect fondamental de la féminité. En effet, l’idée selon laquelle l’absence de poils est un critère de séduction féminine est deux fois plus ancrée dans la gent féminine (à 73%) que l’idée selon laquelle l’épilation serait un critère de séduction masculine (à 33% chez les hommes). Il est cependant important de signaler que l’adhésion à ce stéréotype fait beaucoup moins consensus que dans le passé : - 17 points par rapport à 2013, signe sans doute de l’impact des discours et mouvements prônant une plus grande acceptation de la pilosité féminine.

8 - La présence de poils féminins n’est un frein au désir sexuel que pour une minorité d’hommes

L’enquête brise également certaines idées reçues liant par exemple le désir masculin à l’absence de pilosité féminine. Contrairement à certains clichés, le maintien d’une pilosité chez une femme ne constitue pas un frein au désir sexuel masculin : la grande majorité des hommes attirés par les femmes déclarant qu’ils pourraient faire l’amour avec une femme non épilée au niveau des aisselles (66%) ou des jambes (61%) mais aussi à l’état brut au niveau pubien (70%).

9 - Une pression à l’invisibilité pileuse qui pèse toujours beaucoup plus sur les corps féminins

Le risque de pénalités sociales lié à l’affichage de sa pilosité n’en reste pas moins toujours beaucoup plus grand pour les femmes que pour les hommes si l’on en juge par les résultats qui montrent que le malaise suscité par la vue de poils sous les aisselles est quatre fois plus important pour des aisselles féminines (57%) que masculines (15%). De même, des jambes poilues chez une femme « dérangent » plus (57%) qu’un dos poilu chez un homme (36%).

 

 

LE POINT DE VUE DE L’IFOP

 

Force est de constater que le combat culturel contre la « pilophobie » et ses fondamentaux sexistes s’heurte à la prégnance de canons esthétiques d’autant plus grande que le poil reste un puissant marqueur de différenciation entre les sexes, un élément de la distinction entre féminité et masculinité. Dans une société où la transgression des stéréotypes de genre expose toujours à un risque de stigmatisation, le respect moins machinal de la norme du glabre féminin ne doit donc pas être réduit à un simple relâchement en contexte de confinement. Au contraire, comme pour d’autres « rituels beauté » boostés par le confinement (ex : "No Poo", "No Make-up", "No Bra"), il s’inscrit dans une tendance de fond à laquelle ne sont sans doute pas étrangers les divers appels au retour au naturel et la réappropriation corporelle. Car si les données semblent montrer que cette évolution est davantage dictée par des soucis de confort ou de santé que par des motivations féministes (rarement assumées en tant que telles), il est difficile pour nous de ne pas y voir la trace lointaine des changements de représentations du poil impulsé ces dernières années par les militants du body positivisme.

 

François KRAUS, directeur de pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » à l'Ifop

 

 
 
LES PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS DE L’ENQUÊTE

 

I - Vers un retour du poil pubien ?

1 - Le nombre de femmes ne « s’épilant » pas du tout le pubis a doublé en huit ans

La pratique du "No Shave" a doublé en huit ans (28% en 2021 contre 15% en 2013) avec une proportion de Françaises ne s’épilant pas du tout les poils du maillot qui s’est accrue de manière continue en huit ans. Ainsi, si les confinements ont sans doute créé des conditions propices à cette tendance en hausse de 4 points par rapport à une mesure prise avant l’apparition du Covid-19, la crise sanitaire n’a fait qu’accélérer un « retour du poil » déjà perceptible depuis quelques années.

Symptomatique d’une capacité à s’affranchir des diktats esthétiques pesant sur le corps féminin, l’absence de dépilation est un peu plus répandue chez les femmes d’un niveau social supérieur (ex : 19% chez les cadres contre 14% chez les ouvrières) ou affichant une sensibilité féministe (30%) mais elle reste encore très marginale chez les femmes de moins de 50 ans (10%). De même, elle semble toujours très liée la morphologie féminine – avec un taux deux fois plus élevé chez les femmes ayant des poils clairs (41%) que chez celles ayant des poils très foncés (18%) – et à leur situation maritale avec un pic chez les femmes vivant seules (42%), signe que le regard quotidien de quelqu'un sur son apparence est un frein à une pratique transgressant les normes dominantes en matière de féminité. 

 

 

 

2 - Les femmes n’en restent pas moins soumises à une injonction au glabre nettement plus forte que les hommes

Malgré cette évolution notable, les femmes restent soumises à une pression à la dépilation nettement plus forte que les hommes : seuls 21% hommes hétérosexuels apprécient les pubis féminins avec tous leurs poils, soit un niveau d’acceptation à l’état naturel deux fois plus faible que ce que l’on observe pour les pubis masculins lorsqu’on interroge les femmes hétérosexuelles (41%) sur le sujet.

Révélatrice du regard particulier de la société sur le poil féminin, cette différenciation entre les sexes transparaît tout particulièrement dans l’injonction à l’épilation intégrale qui s’avère beaucoup plus pesante pour les femmes. En effet, la proportion d’hommes déclarant préférer les pubis féminins totalement glabres est deux fois plus importante (32%) que la proportion de femmes (14%) exprimant leur penchant pour les pubis masculins épilés intégralement. 

 

 

 

 

3 - L’épilation intégrale progresse ainsi de manière continue chez les femmes depuis 2013

Cette « pression » n’est sans doute pas étrangère au nombre croissant de Françaises s’épilant totalement le maillot… Avec un quart d’adeptes (24%), la pratique de l’épilation intégrale apparaît ainsi en nette progression en huit ans (+10 points en moyenne par rapport à 2013), notamment chez les quadragénaires (+ 20 points) mais aussi dans les catégories populaires (+22 points chez les ouvrières) et chez les femmes en couple (+ 14 points).

En regardant les chiffres au plus près, on note que cette pratique popularisée par les films X n’est plus l’apanage des jeunes de moins de 25 ans (56%) mais qu’elle s’est aussi diffusée aux femmes de 25-34 ans (48%, +22 points) et de 35-49 ans (31%, +20 points). Sociologiquement, les femmes dotées d’un certain capital social résistent quant à elles toujours plus à la « pression de l’intégrale » mais l’écart entre cadres (23%) et catégories populaires (30%) est moins fort. Enfin, sa prévalence élevée chez les femmes se percevant comme « racisées » va dans le sens de précédents travaux ayant signalé que les minorités ethniques étaient soumises à un plus grand « risque de pénalités sociales » lorsqu’elles se laissaient pousser les poils, notamment lorsque leur pilosité était très éloignée des normes de la beauté blanche et lisse.

  

 

 

II - Des pratiques dépilatoires des Français(es) moins fréquentes

4 - Une tendance à la baisse de la dépilation chez les femmes

Cette plus grande acceptation du poil féminin se retrouve dans d’autres indicateurs qui tendent à montrer des pratiques dépilatoires moins fréquences sur la plupart des parties du corps. Par rapport à une enquête menée il y a huit ans, les résultats de cette étude mettent ainsi en exergue une baisse significative chez les Françaises de l’épilation des aisselles (81%, -10 points), des jambes (80%, -12 points) ou du maillot (75%, -10 points).

En dépit de cette baisse, la fréquence de dépilation des corps féminins reste sans commune mesure à ce que l’on peut observer pour les hommes.  En effet, s’il est intéressant de relever que nombre d’hommes pratiquent désormais aussi la dépilation des aisselles (43%), des jambes (9%) ou du maillot (44%), ils s’y plient à un rythme beaucoup moins intense que les femmes : à peine un homme sur dix s’épile au moins une fois par semaine les aisselles (10%, contre 45% des femmes) ou le maillot (11%, contre 28% des femmes). La seule partie du corps où le rythme de dépilation est plus ou moins comparable est celui effectué pour le sillon inter-fessier (« SIF »), dépilé à un rythme hebdomadaire par 11% des femmes et 5% des hommes.

 

 

 

 

 

5 - Une dépilation moins répandue qu’avant le premier confinement

Si la crise sanitaire n’a pas amené toutes les Françaises à jeter d’un coup au placard leur rasoir ou leurs cires dépilatoires, force est de constater que les périodes de confinement ont constitué une période souvent propice à un changement de rythme. Ainsi, près d’une femme sur cinq (18%) déclare s’enlever les poils des aisselles, du maillot ou des jambes moins souvent qu’avant le premier confinement.

Dans le détail des résultats, cet impact des confinements sur la fréquence des pratiques dépilatoires des Françaises apparaît particulièrement important pour les jeunes femmes de moins de 25 ans : plus d’une sur trois (34%) s’épile moins qu’avant le premier huis clos imposé aux Français, sans doute parce qu’elles sont plus atteintes par l’arrêt de leur activité sociale (études, travail, sociabilité nocturne…) que la moyenne des Françaises. Il se fait également ressentir de manière conséquente (31%) chez les femmes exerçant leur activité en télétravail, signe que les pratiques dépilatoires tiennent beaucoup au degré de sociabilité d’un individu et à sa prise en compte du regard d'autrui dans la gestion de son apparence corporelle.

Une telle évolution est sans doute à lier au fait que le confinement a réduit les interactions sociales et les contacts physiques. En cela, il a desserré la contrainte que le regard des autres fait peser habituellement sur l’image de soi au point d’atténuer la crainte d’être stigmatisé par ses pairs pour « négligence » dans son apparence.


 

 

 

 

6 - Un arrêt de dépilation qui pourrait concerner encore plus de femmes

Au-delà de leurs pratiques et fréquence d’épilation actuelles, les femmes expriment un rejet plus large de cette « pression à la dépilation » qui se traduit, pour nombre d’entre elles, par la possibilité d’arrêter cette chasse au poil éperdue. Ainsi, plus d’une Française sur deux déclare qu’elle pourrait cesser un jour de s’enlever les poils du maillot (56%) et des jambes (58%). Cependant, cet arrêt ne serait complet que pour une minorité d’entre elles : seules 19% des femmes s’épilant actuellement le maillot pourraient arrêter de le faire, y compris durant les saisons (printemps, été) où ils sont plus visibles.

 

 

 

 

 

  

 

III – Des stéréotypes de genre moins pesants mais qui associent encore étroitement le glabre à la féminité

7 - Le lien entre dépilation et séduction féminine reste fort mais il n’est plus autant un objet de consensus

L’analyse approfondie des normes culturelles relatives à la pilosité tend à montrer qu’un corps lisse et soyeux reste encore pour beaucoup un aspect fondamental de la féminité. Ainsi, l’idée selon laquelle l’absence de pilosité est un critère de séduction féminine est toujours beaucoup plus ancrée (à 73% dans la gent féminine) que l’idée selon laquelle l’épilation serait un critère de séduction masculine (à 33% aux yeux des hommes). Il est cependant important de signaler que l’adhésion à ce stéréotype fait beaucoup moins consensus que dans le passé : - 17 points par rapport à ce que l’on pouvait observer en 2013, signe sans doute de l’impact des discours et mouvements prônant une plus grande acceptation de la pilosité féminine.

 

 

 

8 - La présence de poils féminins n’est un frein au désir sexuel que pour une minorité d’hommes

L’enquête brise également certaines idées reçues liant par exemple le désir masculin à l’absence de pilosité féminine. Contrairement à certains clichés, le maintien d’une pilosité chez une femme ne constitue  pas un frein au désir sexuel masculin : la grande majorité des hommes attirés par les femmes déclarant qu’ils pourraient faire l’amour avec une femme non épilée au niveau des aisselles (66%) ou des jambes (61%) mais aussi à l’état brut au niveau pubien (70%).

  

 

 

 

9 - Une pression à l’invisibilité pileuse qui pèse toujours beaucoup plus sur les corps féminins

Le risque de “pénalités sociales” lié à l’affichage de sa pilosité n’en reste pas moins toujours beaucoup plus grand pour les femmes que pour les hommes si l’on en juge par les résultats qui montrent que le malaise suscité par la vue de poils sous les aisselles est quatre fois plus important pour des aisselles féminins (57%) que masculins (15%). De même, des jambes poilues chez une femme « dérangent » plus (57%) qu’un dos poilu chez un homme (36%).

 

POUR LIRE LES RÉSULTATS DE L’ÉTUDE, CLIQUEZ SUR LE LIEN CI-DESSOUS :

https://www.charles.co/ifop-pilosite-intime/ 

 

 

LE POINT DE VUE DE FRANÇOIS KRAUS DE L’IFOP

Au regard de ces données, force est de constater que le combat culturel contre la « pilophobie » et ses fondamentaux sexistes s’heurte à la prégnance de canons esthétiques d’autant plus forte que le poil reste un puissant marqueur de différenciation entre les sexes, un élément de la distinction entre féminité et masculinité. Dans une société où la transgression des stéréotypes de genre expose toujours à un risque de stigmatisation, le respect moins machinal de la norme du glabre féminin ne doit donc pas être réduit à un simple relâchement en contexte de confinement. Au contraire, comme pour d’autres « rituels beauté » boostés par le confinement (cf "No Poo", "No Make-up", "No Bra"), il s’inscrit dans une tendance de fond à laquelle ne sont sans doute pas étrangers les divers appels au retour au naturel et la réappropriation corporelle. Car si les données semblent montrer que cette évolution est davantage dictée par des soucis de confort ou de santé que par des motivations féministes (rarement assumées en tant que telles), il est difficile pour nous de ne pas y voir la trace lointaine des changements de représentations du poil impulsé ces dernières années par les militants du body positivisme.

Ce recul de la culture anti-poils se doit toutefois d’être nuancé à plus d’un titre. D’abord en terme d’intensité : les évolutions actuelles des normes culturelles n’atténuent que modérément une pression à la dépilation encore très pesante et très genrée. Ensuite, pour son manque d’uniformité : l’analyse des résultats montrant par exemple les difficultés des femmes « racisées » ou dominées socialement (CSP -) à transgresser les normes dominantes de la « beauté blanche » à cause des plus grands risques de « pénalités sociales » auxquelles elles sont exposées. Enfin, parce qu’il ne dessine pas pour autant une ligne directrice générale. Cela apparaît clairement en matière d’épilation intime où s’affirment deux tendances totalement opposées – une tendance à « l’hygiénisme » symbolisée dans la pratique de l’épilation intégrale, une tendance au « retour au naturel » incarnée par celle du "No Shave" – qui illustrent bien, dans ce domaine comme dans d’autres, l’« archipelisation » de la société française (Fourquet).

François KRAUS, directeur de pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » à l'Ifop

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