Enquête IFOP / Sleepyz.fr : La charge mentale liée au sommeil des jeunes enfants

Qui se lève la nuit quand bébé pleure ?

- Théragora le 21 septembre 2022 N° 55 - Page 0 - crédits iconographique Phovoir

La France compte aujourd’hui selon l’INSEE plus de 2,2 millions d’enfants de moins de 3 ans.

Comment leurs parents gèrent-ils leur sommeil ? Qui se lève la nuit pour s’occuper de bébé ? La répartition des tâches est-elle équitable ? Et quel est l’impact du sommeil des bambins sur celui de leurs parents ?
Afin de répondre à ces questions, l’IFOP a interrogé, à la demande de Sleepyz.fr, site spécialiste du sommeil, 1 001 femmes et hommes, parents d’enfants de moins de trois ans. Il ressort clairement de cette enquête que les mamans sont, comme c’est le cas pour la plupart des autres taches parentales, les premières concernées lorsqu’il s’agit d’anticiper la nuit de leurs jeunes enfants et de se lever pour répondre à leurs besoins nocturnes, quand bien même des roulements sont mis en place au sein des couples. Une charge mentale liée au sommeil de l’enfant, qui pèse plus négativement sur la qualité du sommeil des mères que sur celui des pères, source de fréquentes disputes entre conjoints.

 

Les chiffres clefs

78% des mères d’un enfant de moins de 3 ans se lèvent plus souvent la nuit que leur conjoint, 44% étant même les seules à le faire ;

83% des femmes veillent au respect des horaires de coucher contre 54% des hommes ;

63% des parents ont mis en place un roulement pour les réveils nocturnes, mais seules

25% des femmes estiment que ce roulement est équilibré ;

Les mères se lèvent deux fois plus rapidement (4,5 minutes) que les pères (8 minutes) lorsque leur enfant pleure la nuit ;

55% des pères ont déjà fait semblant de dormir en espérant que leur conjoint(e) se lèverait pour s’occuper du bébé ;

69% des pères ont déjà dormi en dehors du foyer contre à peine une mère sur deux (51%).

 

 

La gestion du sommeil des enfants au sein du couple, une source d’inégalités de genre très criante

Sans ambigüité, les mères d’enfants de moins de 3 ans se lèvent plus souvent la nuit que leur conjoint pour s’occuper du bébé.

Elles sont ainsi près de 8 sur 10 (78%) à l’indiquer, et près de la moitié (44%) à déclarer être les seules à le faire contre 15% chez les hommes.

Plus de 7 parents sur 10 (72%) ont été réveillés au moins une fois chaque nuit par leur enfant au cours des 7 jours précédant l’enquête de l’IFOP.

Si 28% disent que cela ne leur arrive jamais ou presque, 30% voient leur sommeil interrompu 2 à 3 fois par nuit et 6% plus de 4 fois.

Près de la moitié des parents (44%) déclarent également que leur bambin dort dans le même lit (11%) ou la même chambre (33%) qu’eux.

 

Les femmes prennent bien plus largement à leur compte les différentes tâches parentales liées au sommeil des enfants. C’est notamment le cas pour :

Intervenir la nuit lorsque le bébé se réveille parce qu’il est malade ou qu’il a peur (83% des mères interviennent contre 55% des pères),

Veiller au respect des horaires de coucher (85% des femmes disent y faire attention contre 54% des hommes),

Ou encore s’assurer de la propreté de l’enfant avant de le mettre au lit (83% des mamans s’en assurent contre 54% des papas).

 

Les facteurs : une plus grande sensibilité des mères au bien-être du bébé, des stratégies d’évitement des pères

Les mères deux fois plus rapides que les pères. Quand bébé pleure la nuit, les mères ont tendance à réagir beaucoup plus vite que les pères.

 

Elles déclarent en effet se lever au bout de 4,5 minutes quand les pères laissent passer près du double de temps – 8 minutes – avant d’intervenir.

En moyenne, hommes et femmes confondus, 72% des parents français se lèvent dans les 5 minutes qui suivent les premiers pleurs, 6% seulement attendant un quart d’heure avant de voir de quoi il retourne.

Quant aux parents ayant une activité professionnelle, ils mettent en moyenne deux fois plus de temps pour se lever que ceux qui ne travaillent pas (6,1 minutes contre 3,1 minutes).

 

Plus de la moitié (58%) des parents d’enfants de moins de trois ans ont déjà dormi sans la présence de leur enfant, dont 34% disent que cela leur est arrivé à plusieurs reprises.

Une situation qui concerne plus fréquemment les pères (69%) que les mères (51%).

Parmi les raisons invoquées viennent en premier lieu des obligations professionnelles ou familiales ainsi que le besoin de récupérer du manque de sommeil.

Le désir de retrouver une certaine intimité sexuelle a également conduit plus de la moitié des parents (57%) à ne pas dormir sous le même toit que leur jeune enfant, les hommes étant plus nombreux que les femmes (64% contre 49%) à faire part de cette motivation.

 

Afin de permettre aux deux parents de se reposer équitablement, nombreux sont les couples qui établissent un roulement pour répondre aux réveils nocturnes de leur enfant.

Près des 2/3 des parents (63%) disent avoir adopté un tel système.

Toutefois, moins d’un tiers des personnes interrogées (31%) estiment que ce roulement était équilibré.

Quant à la perception de cet équilibre, il diffère grandement selon le genre des répondant(e)s

40% des pères affirment que c’était le cas contre seulement un quart (25%) des mères.

C’est parmi les plus jeunes parents que l’équité semble la mieux respectée : 48% des pères et 40% des mères âgés de 18 à 24 ans disent que c’est leur cas.

 

Quand bien même l’équilibre est recherché et que des roulements ont pu être mis en place, il est parfois tentant de faire semblant de dormir profondément en espérant que son conjoint se lève le premier.

Près de la moitié (44%) des parents interrogés ont déjà eu recours à ce stratagème, 15% indiquant même que cela leur arrive souvent.

En l’espèce, les pères sont plus nombreux à « ne pas prendre leur tour » que les mères (55% contre 44%).

 

Une tâche parentale lourde, une source de tensions importante entre conjoints

La gestion du sommeil de leur enfant a déjà été la source de disputes pour les deux tiers (66%)des parents, les pères étant légèrement plus nombreux à en faire état que les mères.

La qualité du sommeil du bébé influe considérablement sur la survenue de ces brouilles dans le couple : 81% des mères dont l’enfant se réveille plus de 4 fois par nuit disent s’être déjà disputées avec leur conjoint à ce sujet.

 

Si la naissance d’un premier enfant apporte son lot de bouleversements dans la vie quotidienne des jeunes parents, son impact sur la qualité de leur sommeil est vécu très différemment selon les personnes interrogées.

Si 40% jugent qu’ils dorment moins bien qu’avant la naissance, une proportion presque égale (38%) déclare avoir un meilleur sommeil.

Là encore, hommes et femmes ne sont pas sur un pied d’égalité : 44% des femmes indiquent moins bien dormir depuis qu’elles sont mères contre 33% des hommes.

 

Le point de vue de Louise Jussian, chargée d’études au pôle « Politique / Actualités » de l’IFOP

“Cette étude montre que non seulement les mères se lèvent bien plus souvent que leur conjoint, mais également qu’elles assument plus largement la charge mentale liée à la préparation du sommeil de leurs jeunes enfants. Au sein même de cette charge mentale, les inégalités de répartition se creusent selon leur nature : elles sont moins importantes lorsqu’il s’agit de changer la couche ou de lire une histoire que lorsqu’il faut faire face à une urgence, à une situation imprévue.
Dans ce cas, c’est la femme qui intervient, comme l’indique notamment le temps de réaction deux fois plus rapide des mères lorsqu’elles entendent leur enfant pleurer la nuit. On constate aussi que les hommes mettent en place plus de stratégies d’évitement que les femmes : ils sont plus nombreux à faire semblant de dormir lorsque leur bébé pleure et s’absentent plus fréquemment, pour diverses raisons, pour dormir hors du domicile. Néanmoins, il apparaît qu’une forme de contestation voit le jour, particulièrement chez les femmes qui se disent très féministes, qui n’hésitent pas à reprocher à leurs conjoints leur manque d’implication. "

 

Enquête menée par l’IFOP pour Sleepyz.fr du 5 au 22 août 2022 par questionnaire auto-administré auprès d’un échantillon de 1 001personnes, représentatif de la population de parents d’enfants de moins de 3 ans.

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