Le scandale alimentaire Kinder continue d’enfler. foodwatch, qui compte des bureaux dans plusieurs pays européens, révèle aujourd’hui que œufs de Pâques et autres lapins Kinder Maxi Mix, ne sont pas les seuls produits concernés par le scandale, comme on a pu le penser jusqu’à présent. Nos enfants ont peut-être mangé des produits Kinder contaminés à la salmonelle depuis Noël dernier. En Allemagne, par exemple, Ferrero procède au rappel de produits Kinder largement décorés sur le thème de Noël, visuels à l’appui et la liste est plus longue que celle communiquée en France. Ce n’est pas tout, souligne foodwatch : les autorités britanniques ont informé foodwatch qu’elles ont établi un premier lien entre l’épidémie de salmonelle et Ferrero dès le 23 mars et qu’elles ont alerté le même jour la marque. Or la multinationale n’a procédé au rappel de quelques lots en France que 12 jours plus tard. Aujourd’hui, l’alerte touche désormais 77 pays et les rappels concernent tous les produits Kinder fabriqués dans l’usine fermée par les autorités belges le 8 avril. |
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Ferrero avait pourtant détecté dès le 15 décembre la présence de salmonelles sur son site d’Arlon en Belgique, reconnaît le groupe dans un communiqué daté du 7 avril. Cela ne l’a visiblement pas empêché de laisser en rayons les Kinder et autres produits de Noël. La période des fêtes est faste pour Ferrero qui a visiblement préféré tenter le tout pour le tout et ne pas procéder à un retrait-rappel à ce moment-là. Près de quatre mois plus tard, au moins 134 malades en Europe sont reliés à la salmonelle de l’usine belge du groupe. Pour l’organisation de défense des consommateurs foodwatch, aguerrie à investiguer sur les scandales alimentaires depuis des années, ces nouvelles informations fragilisent encore davantage les défenses de Ferrero et soulèvent deux nouvelles questions :
foodwatch a accumulé d’autres informations montrant que Ferrero a tenté de maintenir ses produits en rayons le plus tard possible. Cette confirmation provient de Grande-Bretagne, qui compte le plus grand nombre de cas de malades confirmés : 63 (sur les 134 cas recensés à ce jour), avec souvent des enfants âgés de moins de 10 ans. De l’autre côté de la Manche, les autorités sanitaires affirment avoir prévenu et échangé avec Ferrero dès le 23 mars sur la possible contamination de leurs produits. La responsable des incidents sanitaires, Tina Potter, de la Food Standards Agency britannique a confirmé à foodwatch que : « Les informations sur les aliments consommés par les cas ont permis de détecter un premier lien avec des produits Ferrero le 23 mars. Les autorités de santé publique des quatre nations du Royaume-Uni (Angleterre, Écosse, pays de Galles et Irlande du Nord, ndr), de l'Europe et du réseau international de sécurité alimentaire (INFOSAN) ont poursuivi les enquêtes et des informations supplémentaires reçues le 28 mars ont indiqué un lien plus fort avec un produit Ferrero ». Pour foodwatch, la désinformation organisée par la multinationale pour préserver ses affaires saute aux yeux. « Dans un exercice de contrition acrobatique, Ferrero fait mine d’être transparente par le biais de communiqués depuis que l’affaire est publique. Mais dans les faits, elle continue de tordre la réalité pour minimiser ses responsabilités. Ainsi, quand les autorités belges ordonnent la fermeture de l’usine incriminée, Ferrero annonce ‘la suspension temporaire de ses activités’ reconnaissant des ‘retards dans la récupération et le partage d’informations dans les délais impartis’. En réalité, la Belgique a été très claire : Ferrero a été incapable de fournir les garanties nécessaires liées à la sécurité sanitaire des aliments, raison pour laquelle absolument tous les produits Kinder de cette usine sont rappelés sans exception. Les autocontrôles de Ferrero n’auraient rien détecté depuis des mois et la marque n’était pas au courant ? On a du mal à le croire », souligne Ingrid Kragl, directrice de l’information de foodwatch. Alors qu’on a assisté à un rappel de produits en forme de saupoudrage – d’abord uniquement certains lots aux dates limites précises - puis une mise à jour ajoutant quelques autres lots, ce sont maintenant tous les produits sortis de l’usine Ferrero d’Arlon, quelle que soit la date limite de consommation, qui sont rappelés et ce, faute d’avoir pu obtenir des garanties solides en termes de sécurité sanitaire de la part de l’entreprise. La Belgique l’a annoncé vendredi 8 avril au soir et la France lui a emboîté le pas quelques heures après. On sait maintenant que des produits de Pâques mais aussi de Noël sont concernés par le rappel. Dans un communiqué diffusé la semaine dernière, foodwatch rappelait que le système favorise malheureusement la répétition de scandales sanitaires. « A quand un électrochoc des décideurs politiques pour changer ce système qui, de toute évidence, ne permet pas de protéger la sécurité des consommateurs, a fortiori des tout-petits ? », interroge foodwatch. L’organisation mobilise autour d’une pétition exigeant la fin de l’impunité et de l’opacité dans ces scandales alimentaires : déjà près de 39.000 signatures. |
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