Le XIIIe baromètre de l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (Afipa) montre une stagnation de l'OTC en France

La croissance du self care compense l’involution de l’automédication

Par Stéphane de Vendeuvre -  Co-fondateur de Théragora

Théragora - www.theragora.fr - Théragora N°

Alors que les ventes de compléments alimentaires et de dispositifs médicaux progressent, celles de médicaments de prescription médicale facultative continuent de régresser selon le XIIIe baromètre de produits « selfcare » de l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (Afipa).

 

Rien n’y fait. Années après années, le marché de l’automédication (produits de médication facultative - PMF- remboursables et non remboursables) continue de décroitre. La décroissance est certes de moins en moins forte, mais les chiffres continuent d’être dans le rouge (-3 % en 2013 et -0,4 % en 2014 en valeur), selon le XIIIe baromètre de l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (Afipa) réalisé par Celtipharm.

Et pour cause ! Avec 270 millions d’unités vendues et 1,634 milliard d’euros de chiffre d’affaires réalisé, les médicaments de PMF non remboursables qui pèsent respectivement 58,5 % des ventes du marché de l’automédication et 77,25 % de son chiffre d’affaires peinent à séduire les Français. L’involution n’est certes plus que de -2,9 % en volume (-4,9 % en 2013) et de -1,1 % en valeur (-3,3 %) en valeur, mais elle est encore loin de l’équilibre.

 

Tendance à la hausse

Des mauvais chiffres que tient toutefois à relativiser le président de l’Afipa. Tout en soulignant les bonnes performances des produits de PMF remboursables qui, avec 192 millions d’unités dispensés et 481 millions d’euros de chiffre d’affaires généré, ont enregistré une croissance de +2,4 % en volume (-2,7 % en 2013) comme en valeur (-2 % en 2013), Pascal Brossard considère que « l’automédication est sur une tendance équivalente à celle enregistrée par les médicaments de prescription (-3,5 % en 2013 et -0,1 % en 2014) ».

Ces chiffres viennent néanmoins plomber les performances du marché du selfcare. Forts de 462 millions d’unités vendues et de 2,115 milliards d’euros de chiffre d’affaires réalisés, les médicaments non remboursés et vendus sans prescription représentent en effet plus des trois quarts des volumes (77,2 %) et près des deux tiers du chiffre d’affaires total (61,2 %) de ce marché.

 

Le moteur des innovations

Un marché qui regroupe tous les produits non prescrits, non remboursés et vendus exclusivement en officine. Ce marché, qui englobe également les compléments alimentaires et les dispositifs médicaux, affiche toutefois une assez bonne santé, puisqu’au final il progresse en volume (+0,8) comme en valeur (+2,1 %).

Cette performance est donc à mettre sur le compte des deux autres segments : les compléments alimentaires qui enregistrent une nette progression en volume (+7,1 %) comme en valeur (+6,4 %) et les dispositifs médicaux qui affichent une augmentation de +5,8 % de leurs ventes et de +6,3 % de leur chiffre d’affaires. Deux progressions qui trouveraient leur origine dans les nombreuses innovations mises sur le marché en 2014. Un véritable moteur !

 


Selfcare : des ventes en ligne encore timides
Deux ans après avoir été autorisée, la vente sur internet de produits d’automédication peine à décoller. Les médicaments de prescription médicale facultative (PMF) non prescrits et non remboursés représentent seulement 8 % de parts de marché des 209 sites autorisés à vendre des médicaments. Ou plus précisément des 111 sites opérationnels.

Rien d’étonnant dès lors à ce que l’e-commerce ne représente que 0,1 % du business officinal. D’autant que le chiffre d’affaire moyen réalisé en 2014 par ces sites n’excède pas 65 000 € TTC. Soit 5  416 € par mois. Ce chiffre d’affaires mensuel affiche cependant une croissance quasi continue depuis un an et a même été multiplié par quatre sur douze mois pour s’établir à 8 989 €, en décembre 2014. Le net constitue donc un relais de croissance encore poussif, où les produits d’hygiène et de cosmétologie se taillent la part du lion (49 %) devant les compléments alimentaires (20 %).

Pour en savoir plus : http://www.afipa.org/6-afipa-automedication/516-etudes-et-positions/516-etudes-et-positions.aspx#cont1934

Téléchargez le baromètre 2016, cliquez sur l'image ci-idessous

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