Déficit public de 5,5% en 2023, soit 154 milliards d’euros

La chasse aux économies du gouvernement : santé et social, premiers secteurs concernés

Par Jacques Degain -  Journaliste

Théragora - www.theragora.fr - crédits iconographique Phovoir

L’annonce du déficit public de la France qui a grimpé à 5,5% du PIB  en 2023, soit 154 milliards d’euros va, doit obliger le gouvernement à prendre des décisions drastiques. Si le Président de la République et son Premier ministre persistent dans leur refus d’agir sur les impôts, ils devront se tourner vers d’autres pistes.  La santé et la sécurité sociale devraient être mises à contribution. Reste à savoir dans quelle proportion.

 

Sale temps pour le gouvernement et la majorité présidentielle à quelques semaines des élections européennes. Car l’annonce d’un déficit public pour la France de 154 milliards d’euros en 2023, soit 5,5% du PIB , est sans doute l’une des plus mauvaises nouvelles que pouvait craindre l’exécutif à  quelques semaines du scrutin de Juin. Et le pire sans doute est que ce désastre politique et économique n’a pas été anticipé. Il y a peu, ministres et députés de la majorité estimaient que ce déficit serait en deçà des 5%  et annonçaient le chiffre de 4,9%. Bonjour les prévisions, se moquait un commentateur. Reste cependant que la France n’est pas pour autant en faillite. Les marchés lui font encore confiance, même avec une dette cumulée de 3000 milliards d’euros.   

Cependant s’il est vrai que le poids de la dette publique n’est pas (encore) insoutenable, il faut que l’économie du pays et les réformes soient assez vigoureuses pour créer des recettes permettant de rembourser cette facture au fil des ans.. Un niveau excessif de la dette publique par rapport au PIB peut entraîner des conséquences fortes  en matière de stabilité financière et de capacité à rembourser. Selon Ie mensuel  « Capital », la France doit rembourser en 2024 174 milliards d’euros et 200 milliards en 2025/2026. Le pays peut sans doute y parvenir mais à quel prix ?  Comprenez, faire des économies dans tous les domaines, éviter les gaspillages, trouver rapidement de nouvelles recettes, et s’engager dans des réformes ambitieuses.  

                      

Un effort budgétaire équivalent à 0,7% du PIB

Partant de ces principes, Le gouvernement et Emmanuel Macron  veulent dans le budget 2025,  faire 20, voire 25 milliards d’économies mais se refusent à augmenter les impôts même pour les plus riches de nos concitoyens. L’effort demandé aux ministres de présenter un  budget en accord avec cette préoccupation est considérable. Et beaucoup renâclent à l’image  de Rachida Dati dont le budget à la Culture a subi des coupes nombreuses.. Un effort budgétaire sans précédent ou presque qui  représente environ 0,7 point de PIB. La réforme de l’assurance chômage est déjà dans le collimateur du gouvernement qui espère avec une nouvelle réduction de la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi, économiser quelques milliards..

Mais il est un autre domaine qui sera mis à contribution :  La santé et la sécurité sociale. Or, on le sait depuis des décennies, toucher à ces secteurs chers aux français, c’est demain s’exposer à des protestations véhémentes et à des défilés. A quelques semaines des élections européennes, le gouvernement cherche à calmer le jeu. Mais à l’évidence sans avoir renoncé. La réduction des avantages de la prise en charge des affections de longue durée (ALD) est ainsi une piste a qui a été clairement évoquée.

                                        

  La piste des ALD : attention danger

 Si l’on en croit le rapport récent des politiques d'évaluatuon de la sécruité sociale,, la part des dépenses relatives aux assurés en ALD dans le total des remboursements de l’Assurance maladie « est en augmentation continue ». En 2020, celles-ci étaient estimées à 110 milliards d’euros sur un total de 166,8 milliards d’euros, « soit 66 % des dépenses remboursées » par l’Assurance maladie. Dix ans plis tôt, cette part était de 61,6 %. « Les pathologies chroniques les plus sévères expliquent la plus grande partie de la croissance des dépenses d’assurance maladie », détaille le rapport. L’an dernier, près de 12 millions de personnes ont été prises en charge au titre d’une affection de longue durée. A ce constat que certains jugent sévère, il faut opposer la progression rapide du vieillissement de la population, et donc le nombre beaucoup plus important de personnes touchées par les ALD. Mais aussi les progrès médicaux et la mise sur le marché de nouveaux médicaments, notamment anticancéreux très onéreux pour la plupart, et remboursés à 100%. Même si Bruno Le Maire, ministre de l’économie a voulu rassurer - élections prochaines oblige – et affirmer que le gouvernement ne comptait pas toucher aux ALD, le seul fait que l’on évoque cette possibilité montre bien la frénésie du pouvoir exécutif à trouver des économies substantielles dans le domaine de la santé.

                                              

 Freiner le recours aux transports sanitaires

C’est le même principe qui incite le Premier ministre et son gouvernement à s’attaquer aux transports sanitaires,  dont la facture pour l’assurance maladie a atteint 6 milliards en 2022 et progresse fortement. Apres une baisse en 2020, due à la crise sanitaire, ce secteur connait une progression exponentielle. Une premiere réforme vient de privilégier le covoiturage sanitaire et il y a fort  à parier que d’autres réformes verront le jour pour limiter la progression des dépenses de ce secteur ; attention cependant à ne pas casser un système qui a fait ses preuves pour le transport des malades.

Enfin, coté recettes, il est clair que le gouvernement va  mettre une nouvelle fois à contribution les entreprises du médicament et des matériels médicaux. Celles-ci  y sont désormais habituées même si elles trouvent chaque année, la « pilule» un peu plus amère, un peu plus difficile à avaler..

Le gouvernement affirme que son ambition est de parvenir en 2027 à limiter le défcit public à 3% du PIB, voire moins. Un pari que les experts économistes jugent irréaliste, voire impossible à tenir.. Mais qui l'oblige à des discours ambitieux et volontaristes..Voire utopiques.

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