Premier facteur de risque de cancers évitables, le tabac tue 75 000 personnes en France chaque année, dont 45 000 des suites d’un cancer. Engagée de longue date pour la dénormalisation du tabagisme et investie dans de nombreuses actions de prévention de sa consommation, la Ligue contre le cancer dénonce également l’impact néfaste de l’industrie du tabac sur l’environnement : en plus d’être particulièrement meurtrier, le tabac pollue la planète à grande échelle, amoindrit ses ressources naturelles et contribue au réchauffement climatique. A l’occasion de la Journée Mondiale sans Tabac, le 31 mai 2022, La Ligue contre le cancer alerte sur l’impact sur l’environnement des milliards de mégots et des tonnes d'eau utilisées pour sa fabrication, les millions de tonnes de CO2 dispersés dans l'atmosphère et les terres déforestées au seul bénéfice des industriels du tabac.
Le tabac, menace pour l’environnement La culture du tabac, par les ressources qu’elle exige, est une activité énergivore, qui requiert de grandes surfaces de terrain : 1300 m2 sont par exemple nécessaires pour faire pousser 1 tonne de tabac (ou six tonnes de tomates). Une reconversion des champs de tabac en agriculture nourricière pourrait nourrir entre 10 et 20 millions de personnes dans le monde.
Une cigarette consommée, c’est :
Ainsi, la production de tabac participe à 5% de la déforestation mondiale et engendre une pénurie hydrique en consommant 22,2 milliards de m3 d’eau par an, tout en polluant les terres et nappes phréatiques.
Limiter la consommation de tabac : un enjeu de santé publique et de protection de l’environnement Les données relatives aux conséquences de la consommation de tabac sur la santé démontrent l’urgence d’agir et la nécessaire mobilisation de tous les acteurs de santé :
Dans le monde, 6 000 milliards de cigarettes seraient fumées chaque année, générant 4 500 milliards de mégots[1] jetés par an. En France[2], on estime la quantité de mégots jetés chaque année entre 20 000 et 25 000 tonnes. Les mégots constituent ainsi le déchet le plus important au monde, composé de matières plastiques, contenant 7 000 substances chimiques dont 70 cancérigènes pour l’homme et toxiques pour l’écosystème. Le coût de ramassage des mégots est estimé à 38 euros/an/habitant[3]. Il est urgent d’agir : ces données prouvent qu’il est impossible de compter sur la seule responsabilité des industriels du tabac, bien qu’ils soient soumis depuis 2021 au versement d’une contribution financière à l’éco-organisme Alcome. Agréé par le ministère de la Transition écologique et solidaire, cet organisme est missionné pour accompagner les collectivités dans le ramassage des mégots de cigarettes, la sensibilisation du grand public et la distribution de cendriers de poche. La Ligue contre le cancer souligne que cet accord avec les industriels du tabac n’est pas conforme avec l’article 5.3 de la Convention cadre de Lutte Anti-tabac et qu’il constitue un conflit fondamental et inconciliable entre les intérêts de l’industrie du tabac et ceux de la santé publique.
La Ligue contre le cancer rappelle que la diminution de la consommation de tabac doit être considérée comme le levier essentiel pour atteindre tous les objectifs de protection de l’environnement et de la santé publique, dont la lutte contre le cancer. Voir impact environnemental des mégots de cigarettes
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