Par le cabinet de conseil en stratégies de marque et influence Enderby,

Covid-19 : la deuxième vague sera-t-elle celle des cancers ?

Par Rédaction -  Théragora

Théragora - www.theragora.fr - Théragora 1er octobre 2020 N° 38 - Page 0

 

Touchant près de 400 000 personnes et responsable de près de 150 000 décès en France chaque année, le cancer est un enjeu de taille en matière de santé publique. 

Alors que l'épidémie de la Covid-19 a freiné la réalisation de nombreux tests de dépistage, d'examens de diagnostic ou de surveillance et a perturbé le bon déroulement des traitements, les spécialistes craignent une recrudescence de nouveaux cas dans les semaines et mois à venir. En effet, selon la Ligue contre le cancer, sur les 400 000 nouveaux cas de cancer détectés chaque année en France, 30 000 malades n'auront pas été diagnostiqués pendant la période. De plus, d'après certaines modélisations, la survie à six mois pourrait être diminuée de 30 % en raison du retard, même modeste, de prise en charge chirurgicale pour certains cancers agressifs en stade 2. 

Dans ce contexte, le cabinet de conseil en stratégies de marque et influence Enderby dévoile les résultats d’une étude mesurant le niveau d’information des Français à l’égard de cette maladie. 

Le résultat est sans appel : l’épidémie de la Covid-19 a éclipsé tous les messages d’information sur le cancer. Alors même que le niveau d’information des Français sur le cancer était déjà perfectible avant la crise sanitaire, notamment auprès des moins de 50 ans et des catégories socio-professionnelles les moins favorisées, la disparition des messages de prévention et de sensibilisation sur le cancer préoccupe les personnes interrogées. 

Les maladies chroniques n’ayant pas disparu avec l’épidémie de la Covid-19, il devient urgent de remettre en lumière ces messages de santé publique pour inciter les Français à réaliser leurs tests de dépistage, d'examens, ou, tout simplement, de surveillance. Au risque que le cancer puisse tuer indirectement des milliers de personnes dans les années à venir.

Marie Grillet Responsable Communication Santé & Social

 

 70 % des Français estiment que les messages de prévention et de sensibilisation à l’égard du cancer ne sont toujours pas audibles, malgré le déconfinement

 Le cancer est tristement familier dans notre société. Première cause de mortalité dans le monde, il a provoqué 9,6 millions de décès pour la seule année 2018 selon l’OMS. Alors que l’épidémie de Covid-19 a freiné la réalisation de nombreux tests de dépistage, d’examens de diagnostic ou de surveillance et a perturbé le bon déroulement des traitements, les spécialistes craignent une recrudescence de nouveaux cas dans les semaines et mois à venir. En effet, selon la Ligue contre le cancer, sur les 400 000 nouveaux cas de cancer détectés chaque année en France, 30 000 malades n’auraient pas été diagnostiqués pendant la période.

Dans ce contexte de prise en charge tardive, le cabinet de conseil en stratégies de marque et influence Enderby dévoile les résultats de son étude portant sur le niveau d’information des Français à l’égard de cette maladie1.

 

 

Ce sondage révèle que :

Les messages de prévention et de sensibilisation sur le cancer ont été éclipsés depuis l’émergence de la Covid-19 et, plus inquiétant, qu’ils n’ont toujours pas retrouve leur visibilité depuis le déconfinement (pour 70 % des sondés). Cela est d’autant plus inquiétant que la crise sanitaire a déjà mis en suspens de nombreux diagnostics. 

Le niveau d’information des Français diffère selon les générations. Si deux tiers des Français s’estiment bien informés, le niveau d’information chez les moins de 50 ans est inquiétant puisque 42 % d’entre eux s’estiment mal informés (dont 9 % s’estiment très mal informés). 

Les connaissances des Français portent davantage sur la prévention et le dépistage que sur la maladie en tant que telle ou sur le rôle des aidants. 

Certains facteurs de risque sont sous-estimés, notamment l’alimentation déséquilibrée et la sédentarité. 

 

89 % des Français estiment que les messages d’information sur le cancer ont été éclipsés par le confinement 

La crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19 et les mesures de confinement qui l’ont accompagnée ont éclipsé les messages de prévention et de sensibilisation sur le cancer. Une large majorité de Français partage ainsi unanimement le cri d’alarme des spécialistes et 70 % d’entre eux estiment que les messages de prévention n’ont toujours pas retrouvé leur visibilité depuis le déconfinement

« Le sentiment exprimé par les sondés à l’égard de l’absence de messages de prévention et de sensibilisation sur le cancer depuis l’apparition de la Covid-19 est très préoccupant, d’autant plus que le niveau d’information des Français sur le cancer était déjà bien perfectible avant la crise sanitaire, notamment auprès des plus jeunes. », précise Marie Grillet, Responsable Communication Santé & Social chez Enderby. 

59 % des Français de moins de 50 ans estiment que le cancer n’est pas assez mis en avant 

Avant la crise sanitaire, si deux tiers des Français (67 %) s’estimaient bien informés sur le cancer, l’analyse par classe d’âge était beaucoup moins rassurante. En effet, 42 % des sondés de moins de 50 ans s’estiment mal informés sur le cancer et près de 9 % s’estiment très mal informés (un chiffre qui monte à 11 % pour la tranche d’âge 18-24 ans). 

Par ailleurs, les moins de 50 ans sont plus critiques sur l’information autour du cancer. Pour 59 % d’entre eux, on ne parle pas suffisamment de la maladie et lorsque l’on en parle, ce n’est pas de manière à les sensibiliser pour 56 %. Des chiffres d’autant plus alarmants que le cancer est une maladie qui dépend le plus souvent d’habitudes prises tout au long de la vie. 

Ces résultats interrogent puisque, en parallèle, les modes d’information évoluent vers des supports de moins en moins traditionnels. Si les professionnels de santé restent les premières sources d’information sur le cancer (cités par 62 % des sondés), les recherches sur Internet constituent la seconde source d’information (mentionnées par 55 % d’entre eux). Les réseaux sociaux ne sont utilisés que par 20 % des personnes interrogées mais 41 % des 18-24 ans déclarent y avoir recours pour s’informer. 

Par ailleurs, la confiance à l’égard des acteurs institutionnels est très hétérogène. Si les Français ont unanimement confiance dans les informations transmises par les professionnels de santé (89 %) et les associations de patients (87 %), ils sont beaucoup plus réservés à l’égard du Gouvernement (54 %) et des laboratoires pharmaceutiques (seuls 47 % leur font confiance). 

 

 

 

61 % des Français sont bien informés sur le dépistage mais la moitié des sondés s’estime mal informée sur les traitements 

Globalement, les Français s’estiment bien informés sur le cancer mais ils ne sont que 

11 % à s’estimer très bien informés. Par ailleurs, si les sondés se disent bien informés sur le dépistage (61 %) et sur les facteurs aggravant le risque de cancer (59 %), ils sont en revanche moins informés sur les traitements (50 %), le vécu d’un patient atteint de cancer (47 %), la recherche (46 %) et le rôle des aidants (45 %). 

Des résultats qui peuvent s’expliquer par le rôle des campagnes de type Mars Bleu ou Octobre Rose, qui sensibilisent fortement le grand public au dépistage et à la prévention même si, dans le contexte actuel, elles sont malheureusement peu audibles. En effet, l’épidémie de Covid-19 a eu pour conséquence l’annulation de la campagne Mars Bleu et a éclipsé tous les messages de prévention habituellement portés durant cette période. 

En temps normal, 90 % des sondés portent un regard positif sur ces campagnes de santé publique et 34 % y participent activement (ce qui représente 18 millions d’adultes en moyenne

 

Des facteurs de risque sous-estimés 

Pour les Français, le tabagisme est le plus grand facteur de risque dans le développement d’un cancer, suivi de près par les pesticides, l’alcool, la pollution et l’exposition au soleil.

En revanche, les risques liés à une alimentation déséquilibrée et à une absence d’activité physique sont sous-estimés. En effet, seule une minorité des personnes interrogées les considère comme des facteurs majeurs dans le risque de développer un cancer. Et pourtant, en France, le nombre de nouveaux cas de cancer pouvant être prévenus par une alimentation en lien avec les recommandations sanitaires du ministère de la santé s’élève à 19 000 pour une année. 

En outre, l’inactivité physique a généré près de 3 000 nouveaux cas de cancers chez l’adulte pour la seule année 2015, un chiffre qui risque fortement d’augmenter pour l’année 2020 compte-tenu des mesures de confinement imposées à la population durant 2 mois. Cela est d’autant plus vrai pour les malades ou anciens malades du cancer, pour qui l’activité physique est le seul traitement efficace contre la fatigue et le risque de récidive.

 

Il faut par ailleurs noter que plus les Français sont jeunes, plus ils sous-estiment les facteurs de risque dans leur ensemble.

« Au regard des attentes des Français, il est essentiel que les acteurs de la santé comme les media ajustent leurs messages afin d’accompagner malades et aidants dans une meilleure compréhension de leur vécu, de leurs besoins et ce, sans tabou. Les maladies chroniques n’ont pas disparu avec l’épidémie de la Covid-19 et il devient urgent de remettre en lumière ces messages de santé publique pour inciter les Français à réaliser leurs tests de dépistage, d’examens de diagnostic ou de surveillance. », ajoute Delphine Jouenne, associée cofondatrice d’Enderby.

 

 

Téléchargez l'étude

 


 1 Enquête réalisée par Odoxa sur Internet les 25 et 26 février 2020 auprès d’un échantillon de 1004 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Question spécifique sur les effets de la crise sanitaire sur l’information sur le cancer réalisée les 10 et 11 juin 2020. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.

2 Source : Institut National du Cancer

3 Ibid

 

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