Grâce à cet ACBUS signé pour deux ans, le respect des recommandations internationales économiserait 23 millions d’euros puisque « 65% des dépenses de cette classe (pharmacologique) sont générés par les 25% de patients qui ne sont pas sous aspirine ». En annexe du texte, les recommandations de la HAS initient d’ailleurs la « large communication auprès des médecins » que l’ACBUS promulgue ainsi que la sensibilisation des praticiens hospitaliers.
Qu’en sort-il ? L’aspirine est l’anti-agrégant unique et préférentiel en post-pontage coronarien, dans l’angor stable, à la phase aiguë d’un AVC. Sa co-prescription au clopidogrel est seulement recommandée dans les syndromes coronariens aigus traités ou pas par angioplastie. Le choix est laissé au prescripteur entre aspirine et clopidogrel dans l’AOMI hors complications aiguës, et dans les suites d’AVC hors cardiopathies emboligènes après avis spécialisé. Rappelons que dans son AMM, le clopidogrel est aussi indiqué dans l’IDM récent (jusqu’à 35 jours) ; et une extension de cet automne cet automne l’indique « en association à l’aspirine dans la prévention de l’athérothrombose chez des patients ayant un IDM avec sus-décalage de ST ».
A première vue, pour un généraliste peu prescripteur initial d’antiagrégants lors d’événements cardiaques aigus, la marge de bascule vers l’aspirine se limite à l’artérite. Dans les faits, l’ACBUS l’appelle aussi à la remise en cause des co-prescriptions qui traîneraient abusivement après un syndrome coronarien aigu, ainsi que celles qui persistent malgré un angor officiellement stable. Pas si rares mais aussi sujettes à débat d’experts sur la prévention secondaire...