400 morts par jour ! Un bilan des plus alarmants pour les maladies cardio-vasculaires qui ne cesse de s'alourdir en France et qui nous concernent tous : jeunes, adolescents, adultes, séniors, femmes, hommes. A l'occasion de la Journée Mondiale du C?ur, le 29 septembre, la Fédération Française de Cardiologie déclare l'état d'extrême urgence et rappelle que la prévention primordiale est la seule façon d'inverser la tendance. 1ère étape : participer à la Semaine du C?ur partout en France pour intégrer les bons réflexes à son quotidien.
400 morts par jour, c'est beaucoup trop
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) rappelle que les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. Elles provoquent 31 % des décès prématurés et ces chiffres progressent chaque année[1].
Mais de quoi parle-t-on exactement ? Les maladies cardio-vasculaires regroupent un ensemble de pathologies qui affectent le c?ur et les vaisseaux sanguins. Parmi les plus fréquentes, les maladies du c?ur : les artères coronaires qui alimentant le muscle cardiaque (angine de poitrine, infarctus du myocarde?), les maladies du muscle cardiaque et des valves du c?ur, l'insuffisance cardiaque, l'hypertension artérielle..., l'accident vasculaire cérébral, mieux connu sous le nom d'AVC (du à une hémorragie, un hématome ou une atteinte ischémique d'une artère du cerveau ou une embolie d'une artère cérébrale, le plus souvent d'origine cardiaque). En France, les maladies cardio-vasculaires sont à l'origine d'environ 140 000 décès/an[2]. A titre de comparaison, les accidents de la route étaient responsables de 3 248 morts en 2018[3] soit environ 9 morts par jour.
Selon l'OMS, les maladies cardio-vasculaires constituent la prochaine épidémie mondiale et ne sont à ce jour pas suffisamment prises en charge : 17,7 millions de décès leur sont imputables. Pourtant l'amélioration de la prévention primordiale et une meilleure prise en charge permettraient de prévenir près de 80 % des infarctus par exemple[4].
Tous menacés, tous concernés
Les jeunes et les adolescents
Les jeunes de 9 à 16 ans ont perdu 25 % de leur capacité physique depuis 40 ans[5]. En moyenne un enfant courait 600 mètres en trois minutes en 1971, il lui en faut aujourd'hui quatre pour la même distance. Alors que l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande aux 5-17 ans de pratiquer 60 minutes d'activité physique par jour, seul un enfant sur deux atteint ce niveau en France aujourd'hui.
Par ailleurs, la surconsommation d'écrans augmente fortement la sédentarité considérée par l'OMS comme le quatrième facteur de risques de décès dans le monde[6].
Les hommes mais surtout les femmes
Contrairement aux idées reçues, ce sont bien les femmes qui sont plus menacées par les maladies cardio-vasculaires car 54 % des victimes de ces pathologies sont des femmes. Ces maladies représentent la première cause de leur mortalité avec 1 femme sur 3[7], quand elles sont 1 femme sur 27 à être touchées par un cancer du sein. Plus préoccupant encore, on observe une forte progression du nombre d'infarctus chez les femmes jeunes, liée aux mauvaises habitudes d'hygiène de vie et à l'environnement hormonal. Entre 2008 et 2013, le taux d'hospitalisation pour un infarctus du myocarde chez les femmes de 45 à 54 ans a progressé de 5 % par an[8].
Les séniors
Alors que l'espérance de vie s'accroît en France à 85,3 ans pour les femmes et 79,4 ans pour les hommes[9], les années de vie en bonne santé ont elles tendance à diminuer. En cause ? Un manque d'activité physique et un isolement social, deux facteurs de risque cardio-vasculaires majeurs.
D'ailleurs, alors que L'OMS recommande aux moins de 65 ans de bouger 30 mn par jour, recommandation qui passe à 1 h quotidienne au-delà, ils ne sont en réalité que 17 % à bouger 4 h par semaine[10].
Selon une étude menée par les Petits Frères des pauvres, 900 000 personnes âgées de 60 ans et plus sont isolées de leur famille et de leurs amis. Parmi elles, 300 000 sont dans un isolement extrême, véritable situation de « mort sociale »[11]. Or une personne en situation de précarité affective augment son risque de développer un infarctus de 29 %[12]. En effet, la solitude extrême accroît la consommation de tabac et d'alcool, le manque d'exercice physique, le stress, la dépression, une mauvaise alimentation, autant de comportements favorisant l'apparition de maladies cardio-vasculaires.
LA PREVENTION PRIMORDIALE, UNE PRIORITE POUR TOUS ! AGIR VITE POUR EVITER LES FACTEURS DE RISQUE
La prévention primordiale repose sur une approche récente populationnelle, récemment développée aux Etats-Unis par l'association américaine de cardiologie AHA. Située en amont de la prévention primaire, elle vise à favoriser l'adoption d'une bonne hygiène de vie pour tenir éloignés les facteurs de risques cardio-vasculaires.
Bien manger
Adopter une alimentation équilibrée aide à réduire le taux de cholestérol, à contrôler la glycémie ou à diminuer la tension artérielle. Sans oublier de limiter le sel à 6 grammes/jour et la consommation d'alcool.
Trucs et astuces pour prendre le temps de savourer son repas
Bien bouger
Rompre avec la sédentarité en limitant le temps passé assis, marchant au lieu de prendre sa voiture, pratiquant des activités de plein air?
Trucs et astuces pour bouger davantage
Arrêter de fumer
Arrêter de fumer est un bénéfice certain et rapide. C'est un acte positif, efficace et gagnant sur toute la ligne. Le bénéfice cardio-vasculaire est très important et rapide.
Trucs et astuces pour arrêter le tabac
Plusieurs actions simples de dépistage permettent de surveiller sa santé :
Chez les femmes, la Fédération Française de Cardiologie rappelle la situation d'urgence pour une prise en charge optimale et déclare 5 priorités pour inverser la tendance :
Thierry Drilhon, directeur général de la Fédération Française de Cardiologie déclare : « Les maladies cardio-vasculaires sont des maladies du mode de vie et les combattre représente un réel enjeu de société. La prévention primordiale sous-tend l'éducation à la santé en milieu scolaire, au travail et tout particulièrement auprès des populations les plus précaires souvent en rupture de soins. Installer la prévention au c?ur du quotidien des Français en les aidant à changer leur comportement d'hygiène de vie est l'un des combats prioritaires de la Fédération Française de Cardiologie. Les Français ne doivent pas attendre d'être pris en charge par l'Assurance Maladie ; ils doivent se prendre en main avant d'être malade, c'est un acte citoyen. 400 décès par jour ! Nous devons tout mettre en ?uvre pour faire reculer ce fléau »
Chaque année, la Fédération Française de Cardiologie organise la Semaine du c?ur, opération de prévention organisée dans toute la France par les associations régionales de cardiologie et les Clubs C?ur et Santé avec plus de 170 actions du 21 au 29 septembre 2019. La Semaine du C?ur a pour objectif d'apprendre à se protéger contre les facteurs de risque CV : conseils d'hygiène de vie, information sur les facteurs de risque cardio-vasculaire, dépistages, initiations aux gestes qui sauvent, conférences, rencontres avec des chercheurs?
Source / Fédération Française de Cardiologie / Septembre 2019
1] http://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/cardiovascular-diseases-(cvds)
[2] https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-cardiovasculaires/article/les-maladies-cardiovasculaires
[3] https://www.onisr.securite-routiere.interieur.gouv.fr/
[4] ?kesson et al. JACC VOL. 64, NO. 13, 2014 Low-Risk Practices and MI SEPTEMBER 30, 2014:1299 ' 306
[5] Research priorities for child and adolescent physical activity and sedentary behavior: an international perspective using a twin-panel Delphi procedure, Grant Tomkinson ' 2013
[6] http://www.Who.Int/dietphysicalactivity/pa/fr/, OMS. Stratégie mondiale pour l'alimentation, l'exercice physique et la santé. Activité physique (Page consultée le 10 septembre 2019)
[7] European cardiovascular disease statistics. Eur Heart journal 2013; 34:3028-34. InVS. BEH 2008, 2012, 2014, 2016
[8] BEH, 8 mars 2016. Les femmes au c?ur du risque cardio-vasculaire
[9] Bilan démographique 2018 - La fécondité baisse depuis quatre ans - Insee Première n° 1730, janvier 2019
[10 Enquête menée par l'IFOP a? partir d'un questionnaire auto-administré en ligne du 12 au 16 octobre 2018, auprès d'un échantillon de 1 007 personnes représentatifs de la population française de 60 ans et plus pour l'Observatoire du C?ur des Français de la Fédération Française de Cardiologie, 2019.
[11] ?tude Solitude et isolement, quand on a plus de 60 ans en France en 2017 des Petits Frères des pauvres.
[12] Valtorta NK, Kanaan M, Gilbody S, et al. Loneliness and social isolation as risk factors for coronary heart disease and stroke: systematic review and meta-analysis of longitudinal observational studies. Heart Published Online First: 18 April 2016. doi: 10.1136/heartjnl-2015-308790