Suite à l’alerte lancée par le RES, la France avait interdit les biberons au Bisphénol A en 2010, mesure étendue ensuite dans l’année à l’ensemble de l’Union Européenne. A la suite de ce succès, la France a été, en 2014, le 1er pays à se doter d’une Stratégie Nationale Perturbateurs Endocriniens avec pour principal objectif « réduire l’exposition de la population ». Cette prise de conscience croissante de l’opinion a conduit à faire des perturbateurs endocriniens un enjeu de la campagne présidentielle et à l’engagement pris par le Président de la République d’interdire les perturbateurs endocriniens.
L’Etat doit jouer son rôle mais la mobilisation citoyenne apparaît tout aussi nécessaire pour atteindre cet objectif et les collectivités locales ont un rôle déterminant à jouer. Paris avait retiré les biberons au BPA de ses crèches avant même la décision d’interdiction et beaucoup d’autres villes avaient suivi.
Une nouvelle étape peut être franchie en mutualisant les expériences. C’est l’enjeu de ce 1er colloque européen des Villes et Territoires sans Perturbateurs Endocriniens. Madrid, Stockholm et les villes de la Baltique, et en France, Cœur d’Ostrevent, Limoges, Guéret, Grande Synthe... les initiatives se multiplient dans les villes et notamment dans les établissements de santé et de petite enfance. Ce colloque se veut un lieu d’échange. Si Paris a obtenu de ses fournisseurs des produits d’entretien sans alkylphénols, toutes les villes peuvent faire de même.
Cette rencontre se tient au moment d’Octobre Rose, mois de mobilisation contre le cancer du sein. On sait de plus en plus que les perturbateurs endocriniens sont une cause importante de ces cancers hormono-dépendants tout comme des grandes maladies chroniques comme obésité, diabète, troubles du comportement et de la reproduction.
Toutes ces maladies sont pour partie la conséquence de l’exposition aux perturbateurs endocriniens pendant la grossesse et la petite enfance. « Aucun bébé ne doit naître prépollué » ! C’est l’enjeu du programme pionnier du CHU de Lille « 1000 jours pour la santé » qui sera présenté par le Professeur Laurent Storme. Cette mobilisation citoyenne est plus que jamais nécessaire pour faire reculer ce que l’Organisation Mondiale de la Santé qualifie « d’épidémie mondiale de maladies chroniques ».
André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé
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