Maladie d’Alzheimer : un risque en diminution ?

Par Stéphane de Vendeuvre -  Co-fondateur de Théragora

Théragora - www.theragora.fr - Année 2017 - Théragora N° 1 juin - Page 0

La fréquence des nouveaux cas de démences liées à l’âge, comme la maladie d’Alzheimer pourrait être retardée voire évitée en prenant garde à certains facteurs de risque. Une étude démontre l’intérêt de la prévention dans la survenue de cette maladie neurodégénérative.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 47,5 millions le nombre de personnes dans le monde atteintes de démences (c’est-à-dire maladie d’Alzheimer et maladies apparentées) et les prévisions pour les futures décennies sont de 75,6 millions en 2030 et à 135,5 millions en 2050. En France, 900 000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer et on estime que 225 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année.

Les travaux récemment publiés faisant état d'une baisse du nombre de nouveaux cas de démences s'appuient sur les données de l'étude  épidémiologique de Framingham, la plus ancienne du genre, commencée en 1947. C’est à partir de 1975 que les participants à l’étude FHS ont été surveillés en continu pour diagnostiquer l’apparition d’une détérioration cognitive ou d’une démence.

 

40 années d’observation

Les chercheurs ont pu diagnostiquer la maladie d’Alzheimer et d’autres démences en utilisant les mêmes critères au cours des trente dernières années. Les données recueillies comprennent les examens réalisés dans l’étude FHS (mesures de paramètres cardiovasculaires, prise de sang…), des entretiens avec des membres de la famille et un examen clinique approfondi des participants chez lesquels un problème neurologique est suspecté par des neurologues ou des neuropsychologues.

Les chercheurs ont observé pendant près de 40 ans le taux d’apparition des nouveaux cas démence à tout âge donné et ont tenté d’expliquer pourquoi il avait diminué dans le temps en prenant en compte des facteurs de risque comme les années d’étude, le tabagisme, et les maladies chroniques telles que le diabète, l’hypertension ou l’hypercholestérolémie.

En examinant quatre périodes distinctes (1970-1979, 1980-1989, 1990-1999, 2000-2009), les chercheurs ont découvert un déclin progressif de l’incidence de la démence à tout âge, avec une réduction moyenne de 20 % tous les dix ans depuis le début de la période d’observation. Ce déclin était plus prononcé pour un sous-type de démence dû aux maladies vasculaires, (démences vasculaires, ou post AVC).

Au cours de la même période, la part des démences attribuable aux maladies cardiovasculaires a diminué ce qui illustre l’importance d’un traitement efficace des AVC et des mesures de prévention maladies cardiaques. Il est intéressant de noter que le déclin de l’incidence de la démence a été observé uniquement chez des personnes ayant un niveau d’études secondaires et au-delà.

 

L'efficacité de la prévention

« Actuellement, il n’y a pas de traitement efficace pour prévenir ou guérir la démence ; cependant, notre étude permet d’espérer que certains cas de démence seraient évitables – ou du moins retardés – grâce à une prévention primaire (pour empêcher le début du processus de la maladie) ou secondaire (pour empêcher de progresser vers une démence clairement clinique) », a expliqué, le docteur Sudha Seshadri, professeur de neurologie à la Faculté de Médecine de l’Université de Boston et investigateur principal de l’étude FHS. « Une prévention efficace pourrait réduire au moins en partie l’explosion du nombre de personnes affectées par la maladie dans quelques dizaines d’années », a-t-elle ajouté.

Les travaux à partir de l’étude FHS se sont régulièrement avérés être une source fiable de données. Cependant, les auteurs concèdent que les participants à l’étude FHS sont en très grande majorité d’origine européenne et que de plus amples études sont nécessaires pour généraliser cette découverte à d’autres populations.

 

Projections revues à la baisse

De plus, les auteurs n’ont pas pu examiner l’impact des modifications du régime alimentaire ou de l’activité physique sur leurs résultats. « La prévention primaire et secondaire et une meilleure prise en charge des maladies cardiovasculaires/AVC et de leurs facteurs de risque pourraient ouvrir de nouvelles perspectives à la fois dans leur rôle, dans l’étiologie des démences et pour revoir à la baisse les projections actuelles quant au poids de la démence dans les prochaines décennies » ajoute Carole Dufouil, directeur de recherche à Bordeaux.

Si l'optimisme est de rigueur en termes d'efficacité de la prévention, cela ne signifie pas que le nombre total de personnes atteintes de démence diminuera dans un avenir proche. En effet, le vieillissement des baby-boomers et l’allongement de la vie devraient avoir pour conséquence d’augmenter le poids de la démence.

Les entretiens de Théragora
Les robots s'imposent dans le bloc opératoire
Les robots assistants chirurgiens sont désormais très présents dans les salles d'opération des hôpitaux. Associés à l'intelligences artificielle et à la réalité virtuelle, ils ouvrent la voie à la chirurgie cognitive de quatrième génération.
Archives vidéos Carnet Le Kiosque Théragora Mots de la semaine Derniers articles en ligne
Contactez-nous

Théragora est le premier site d'information sur la santé au sens large, qui donne la parole à tout ceux qui sont concernés par l'environnement, la prévention, le soin et l'accompagnement des personnes âgées et autres patients chroniques.

contact@theragora.fr

www.theragora.fr

Suivez-nous et abonnez-vous sur nos 5 pages Facebook

Facebook Théragora
Facebook Théragora Prévenir
Facebook Théragora Soigner
Facebook Théragora Acteurs de ma santé
Facebook Théragora Soutenir

Linkedin Théragora