Le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus (DOCCU) vient d’être lancé en France, or il reste basé sur le frottis cervico-utérin (FCU). Pourquoi ne pas avoir positionné en première intention, le test HPV moléculaire, comme l’ont déjà intégré de nombreux pays ? Le récent Collectif “HPV maintenant” se mobilise pour dénoncer ce choix des autorités, contraire à l’intérêt de santé publique. Parce que la supériorité du test viral HPV sur le frottis a été prouvée scientifiquement, parce que les autorités en ont été informées et parce que 1 100 femmes décèdent encore chaque année de ce cancer alors qu’elles pourraient être sauvées, il est désormais urgent d’inverser la démarche actuelle et faire du test HPV, le pivot du dépistage organisé.
Si le cancer du col de l’utérus fait toujours parler de lui, c’est que chaque année en France, 1 100 femmes en meurent encore et 3 200 nouveaux cas sont diagnostiqués1. Un cancer qui peut être éradiqué grâce à la prévention et au dépistage comme l’a souligné l’OMS à plusieurs reprises. En prévention, grâce à l’augmentation du taux de couverture vaccinale. En dépistage, en positionnant le test viral HPV, en première intention à la place de l’actuel frottis cervico-utérin. Ainsi, plusieurs centaines de décès dus à ce cancer pourrait être évités. De nombreux pays l’ont déjà bien compris, et ont modifié leur stratégie de dépistage en conséquence.
Des techniques différentes et complémentaires :Le test HPV est une analyse moléculaire qui détecte la présence de virus HPV à haut risque, réalisé à partir d’un prélèvement vaginal. Le frottis étudie au microscope les cellules prélevées au niveau du col de l’utérus et détecte des lésions pré-cancéreuses et cancéreuses.
Ce cancer, dans 100% des cas, est lié à la présence du virus HPV, papillomavirus humain à haut facteur oncogène HPV-HR. Le test viral HPV utilise des techniques de biologie moléculaire qui peuvent diagnostiquer une infection à papillomavirus à haut risque. Selon l’étude Ogilvie HPV Focal2, sur 10.000 femmes, le test HPV, en première intention a permis de dépister un risque oncogène chez 32 femmes de plus que le frottis.
Une perte de chance caractérisée pour plus de 100.000 Françaises appelées à se faire dépister.
En France, un taux de participation au dépistage par frottis insatisfaisant
Le test HPV, l’espoir d’une meilleure couverture ? Il est prescrit chez les femmes de 35 à 65 ans tous les 5 ans. Un examen simple qui peut aussi bien être réalisé par un professionnel de santé ou par la femme elle-même par auto-prélèvement vaginal. Ainsi, pour les 47 % des femmes qui ne répondent pas à l’appel du dépistage, un kit d’auto-prélèvement pourrait leur être envoyé. Saisissons dès à présent, toutes les chances d’être dépister à temps.
Qu’attend la France ? |
Face au scandale sanitaire qui secoue actuellement l’Irlande, les autorités ont fait le choix de passer le test HPV en dépistage primaire dès 2019. L’affaire Vicky Phelan à l’origine du scandale, met en cause une erreur du plan de dépistage national “cervical check” concernant au moins 221 femmes dont les résultats des frottis étaient des faux négatifs. Non dépistées à temps, plus de 17 d’entre elles sont déjà décédées.
|