« On n’a pas abordé le problème de la bonne façon, suggère le Pr Patrick Berche, service bactério-virologie (CHU Necker) au cours des 49è journées de biologie clinique Necker-Institut Pasteur (15-17 janvier, Paris). La maîtrise de la pandémie attendue à Influenza H5N1 humanisé repose d’abord sur la maîtrise de la panzootie actuelle à H5N1, non dans une débauche de précautions humaines, qui ne pourront que limiter les cas. »
Le Pr Berche met le doigt sur cette panzootie qui n’épargne que les Amériques et dont la progression est premièrement due au négoce et au trafic de volailles. Sa pérennité (10 ans depuis le premier cas chinois chez une oie) promet l’émergence d’une adaptation du virus à l’Homme.
La virulence du H5 N1 humain dépendra d’une mutation de l’hémaglutinine qui l’exposerait aux protéases de l’hôte. Cette « digestion » libère sa protéine de fusion membranaire, cause majeure de virulence. La grippe espagnole, H1N1, a ainsi fait des ravages (sa souche fille atténuée dite Texas est toujours en circulation). Des Américains, soutenus par leur ministère de la Défense, viennent de refabriquer du virus original H1N1 « espagnol » à partir d’échantillons tissulaires conservés : pour examiner l’évolution virale... Patrick Berche dénonce cette imprudence.