Maladie d’Alzheimer : reconnaître les premiers signes

Par Stéphane de Vendeuvre -  Co-fondateur de Théragora

Théragora - www.theragora.fr - Année 2016 - Théragora N° 1 juin - Page 0 - crédits iconographique Phovoir

Plus de 850 000 Français sont atteints par la maladie d'Alzheimer et 225 000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année. Comment identifier les signes annonciateurs de cette pathologie ? Explications du Dr Gaël Durel, médecin gériatre en Ille-et-Vilaine.

La maladie d'Alzheimer est une maladie neurodégénérative dont les premiers signes sont souvent discrets et peuvent passer inaperçus, en particulier aux yeux de l'entourage immédiat de la personne âgée. D'où l'intérêt de savoir en percevoir les premiers signes.

"Le changement de comportement est le premier signe extérieur de la maladie d’Alzheimer. La personne âgée va manifester un désinvestissement progressif et dans la durée de ses activités habituelles. Le malade va mettre en place des stratégies adaptatives. Ayant conscience de ses difficultés, de ses troubles de la mémoire invalidants, la personne âgée va éviter toutes les situations qui risquent de la mettre en échec, ce qui entraine souvent par conséquence un repli social. Toutes les tâches qui demandent une planification d’actions, plusieurs étapes à respecter pour arriver à un but, peuvent poser problème aux personnes atteintes par la maladie d'Alzheimer. C’est le cas par exemple de la préparation d’un repas de famille  inhabituel, de la préparation de nouveaux semis dans le jardin potager…

Si la personne âgée constate au cours d'une conversation, qu''elle n'a pas le souvenir des faits évoqués, elle va changer de sujet ou parler de préférence de souvenirs plus anciens relatifs par exemple à son enfance. La mémoire du passé lointain reste très précise. Il y a toujours des stratégies pour éviter que l'entourage ait conscience du problème", explique le Dr Gaël Durel, médecin gériatre en Ille-et-Vilaine (35).


Six mois à un an avant les premiers soupçons

Dans la détection précoce de la maladie, l'entourage peut jouer un rôle fondamental. Mais cela n'est pas facile."Vivre au quotidien avec une personne ne permet pas de repérer de manière flagrante les changements de comportements qui s'opèrent. On peut avoir un proche extrêmement actif et qui soudain délaisse ses centres d'intérêts. On peut alors très justement mettre cela sur le compte de la fatigue, de la dépression passagère, de difficultés financières. Dans certains couples, ces changements de comportements vont générer des tensions. Au début de la maladie, les troubles de la mémorisation n’affectent pas l’ensemble de la mémoire mais parfois seulement les faits récents de la vie quotidienne.

Devoir rappeler les choses plusieurs fois, un rendez-vous chez le médecin, la réservation d’un billet de train, la dernière conversation avec les enfants, cela peut être interprété par un manque d’attention, un désintérêt de son conjoint. Il faut en moyenne 6 mois à un an pour que l'entourage soupçonne les prémisses d'une maladie d'Alzheimer. Après 75 ans, toute perte de mémoire repérable qui génère un changement de comportement durable doit interpeller. Après 85 ans, le risque est majeur. Pensez « C’est normal, c’est l’âge » est faux. Il n’y a aucune altération du comportement chez une personne âgée, s’il n’y a pas de pathologie", souligne encore le Dr Durel.


Pourquoi poser un diagnostic s'il n'y a pas de traitement de la maladie ?

L’intérêt d’un diagnostic plus précoce est la mise en place d’une prise en charge rapide de la personne et de son entourage. Cela offre la possibilité de se donner du temps pour préparer l’avenir, comprendre la maladie et son évolution, préserver l’autonomie de la personne le plus longtemps possible.

« Les proches d’une personne âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer ne doivent pas culpabiliser de ne pas avoir compris tout de suite, les médecins traitants passent également à côté. Cela ne change rien sur l’évolution de la  maladie. Alzheimer est une pathologie lente et progressive et nécessite que l'entourage soit une ressource importante pour construire avec le malade des stratégies adaptatives", insiste le Dr Durel

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