Étude Ifop réalisée pour la Fondation Jean-Jaurès et le Collectif de lutte contre la dénutrition - Coordonné par Jérôme Guedj, directeur de l'Observatoire des politiques sociales de la Fondation Jean-Jaurès

La dénutrition : maladie invisible du Covid-19 ?

Par Rédaction -  Théragora

Théragora - www.theragora.fr - Théragora le 12 novembre 2020 N° 40 - Page 0

À l'occasion de la première semaine nationale de la dénutrition du 12 au 19 novembre 2020, la Fondation Jean-Jaurès publie les résultats d'une enquête Ifop, menée en partenariat avec le Collectif de lutte contre la dénutrition, sur la perception et la connaissance des Français des enjeux de la dénutrition

 

La présente note analyse les résultats de cette enquête inédite, dans le contexte de la lutte contre le coronavirus et du confinement, et les confronte aux défis que la prise de conscience de l'existence même de cette maladie et les réponses à lui apporter soulèvent pour le système de santé, et plus largement pour l'ensemble de la société.

 

La dénutrition souffre d'abord d'une méconnaissance, et d'une forme de déni ou d'incrédulité : comment peut-on être dénutri dans une société d'abondance ? Quelle différence entre dénutrition, malnutrition pour raison économique ou de famine, ou encore anorexie ? Et même quand ces obstacles à la bonne compréhension de cette pathologie sont levés, quand chacun mesure qu'il connait en fait dans son entourage ou qu'il a connu lui-même une situation de perte brutale de poids en situation de fragilité (maladie chronique, hospitalisation, patients atteints du cancer, personnes âgées), une deuxième série d'objection surgit : est-ce si grave ? N'est-ce pas inévitable ? Et pourquoi insister sur une pathologie de la nutrition et de la perte de poids, quand le sujet dominant de la nutrition en santé publique porte sur l'obésité, la surcharge pondérale et les pathologies qui leur sont liées (diabète, maladies cardio-vasculaires.

 

Pourtant, les données sont connues : la dénutrition existe ; elle est massive ; elle n'épargne personne : les enfants hospitalisés, les adolescents et les jeunes adultes souffrant de troubles de la conduite alimentaire sont également concernés, certes dans des proportion plus faibles que les personnes touchées par une maladie chronique, les patients cancéreux, les personnes âgées et désormais les personnes infectées par la Covid-19 ayant développé une forme grave ; elle est une maladie à part entière qui peut tuer silencieusement ; elle a un coût économique.

 

Et pourtant, paradoxe terrible, voilà une maladie qui touche à l'alimentation et au plaisir liée à celle-ci ; une maladie qui peut être évitée par des actions de prévention au long cours ; une maladie qui peut être facilement dépistée par une pratique simple et peu coûteuse, le suivi régulier du poids simplement avec un pèse-personne; et quand elle survient malgré tout, une maladie pour laquelle les traitements existent, par l'enrichissement de l'alimentation, et le cas échéant par la prescription médicale de compléments nutritionnels oraux, et jusqu'à la nutrition artificielle.

 

 

 

Or chacun de ces leviers nécessitent de changer de paradigme. D'abord admettre la maladie, la nommer et mieux la faire connaitre, auprès du grand public comme des professionnels de santé. Pour mieux et plus systématiquement la diagnostiquer et la prendre en charge, sans s'y résigner. Et pour cela mobiliser non seulement le système de santé, bousculé par une pathologie liée à l'alimentation qu'il a du mal à prendre en compte à sa juste importance, parfois focalisé sur l'obésité ; mais aussi l'ensemble de la société tant les acteurs concernés sont multiples (familles et proches aidants, professionnels de santé, acteur de la restauration, collectivités locales, associations, organisme de protection sociale, établissements sanitaires et médico-sociaux...). Avec comme ligne directrice de mettre l'accent sur une logique de prévention plutôt que de réparation, d'agir sur les déterminants de santé et l'environnement, d'accompagner le patient à risque dans une logique de parcours, en décloisonnant médecine de ville et hôpital, sanitaire et médico-social.

 

Téléchargez l'étude

Étude Ifop pour le Collectif de Lutte contre la dénutrition et La Fondation Jean Jaurès réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 29 au 30 octobre 2020 auprès d’un échantillon de 1 028 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine.

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