L’analyse rigoureuse de l’ensemble des études scientifiques ne permet pas d’affirmer qu’il existe un aliment « miracle » dont la consommation permettrait de guérir d’un cancer.
Sur Internet et les réseaux sociaux, de nombreux articles vantent les mérites de « super-aliments », capable de « tuer les cellules cancéreuses » et de vaincre le cancer : ail, soja, germe de blé, thé vert, melon amer, jus de betterave ou de carotte, curcuma… Ces promotions, largement relayées et médiatisées, peuvent être accompagnées de données issues d’études expérimentales ou menées sur des modèles animaux ne pouvant être appliquées à l’Homme. Elles sont également médiatisées et cautionnées par des thérapeutes de médecine dites non conventionnelles (aussi appelées médecines parallèles). Elles peuvent être mises en avant par des sites à vocation commerciale, accompagnées de ventes de produits ou de conseils d’alimentation « anticancer » sous forme d’ouvrages, de coachings ou de cures.
Les propos qui vantent les « pouvoirs anticancer » de certains aliments sont construits pour séduire. Ces supposés pouvoirs n’existent pas. Il s’agit d’interprétations abusives d’études menées en laboratoire sur des cultures de cellules in vitro ou sur la souris ou autre modèle animal. Mais leurs résultats ne peuvent pas être appliqués à l’Homme. Les rares études conduites sur l’Homme comportaient un trop faible nombre de personnes ou une méthodologie peu rigoureuse : elles n’apportent aucune preuve de l’action des aliments concernés contre la maladie cancéreuse.
La consommation excessive de certains aliments prétendument anticancer peut déséquilibrer l’alimentation et entrainer des carences. Elle peut même avoir des effets toxiques sur l’organisme ou modifier l’action des traitements contre le cancer. Des patients atteints de cancer peuvent aussi abandonner leurs traitements pour se tourner vers ces pratiques douteuses et ainsi mettre en danger leur santé.
Si la consommation modérée de ces aliments ne pose le plus souvent pas de problème, les personnes atteintes de cancer doivent opter pour une alimentation variée et équilibrée leur permettant de bénéficier de tous les nutriments dont leur organisme a besoin pour lutter contre la maladie. Dans tous les cas, il est conseillé d’en parler avec leur médecin.
Une adaptation de l’alimentation peut être envisagée chez certains patients, en accord avec leur équipe médicale, par exemple pour éviter une perte de poids dans le cancer du poumon ou les cancers digestifs. Mais, aucun professionnel de santé ne proposera à son patient de remplacer son traitement anticancéreux par la consommation d’un aliment pour vaincre le cancer. Carotte, citron, soja ou encore thé vert : aucun de ces aliments ne guérira un cancer.
Source Inca/les éclairages, l'info derrière l'infox
Sources
- Impact des facteurs nutritionnels pendant et après cancer. Rapport, collection État des lieux et des connaissances, Institut national du cancer, septembre 2020.
- NACRe : Thé vert et cancer - Quels sont les réels effets du thé vert sur la santé, en particulier dans le domaine du cancer ?, 2019.
- Claire Cambier : Ail, thé vert, jus de carotte : les faux remèdes miracles contre le cancer, site Web LCI : https://www.lci.fr/sante/sante-nutrition-ail-the-vert-jus-de-carotte-les-faux-remedes-miracles-contre-le-cancer-etudes-scientifiques-fiables-2132096.html.