Envie puissante d’uriner alors qu’il n’y a rien dans la vessie ? Douleurs à la vidange vésicale, particulièrement en fin de miction ? Odeur nauséabonde, voire du sang dans les urines ? Gêne lancinante du bas ventre qui empoisonne le quotidien ? Ne négligez pas ces signes d’infection vésicale. Retarder le traitement provoque la diffusion des bactéries coupables dans le sang et l’organisme (septicémie/bactériémie) et vers les reins par les uretères (pyélonéphrite). Faut-il pour autant courir chez son médecin ? Cela dépend.
Automédication autorisée
La Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF) recommande qu’une femme de 20 à 60 ans ayant une cystite simple (qui n’est pas la première de son existence ni la dernière) se traite elle-même par monodose d’antibiotique: 3 g de fosfomycine (un sachet à prendre dans un verre d’eau). Parfait !
Mais la cystite simple impose des précisions :
1) elle n’est pas « compliquée ». C’est-à-dire ? Madame n’est pas enceinte, n’a pas d’anomalie de l’appareil urinaire, n’est pas immunodéprimée (traitement anti-rejet de greffe par exemple), n’a pas d’insuffisance rénale, n’a pas plus de 65 ans et un déclin physique manifeste.
2) elle n’est pas « récidivante ». C’est-à-dire ? L’épisode n’est pas le 4e ou plus des douze derniers mois. Faites le compte en notant les infections urinaires dans votre agenda comme vos règles. Souvent, l’infection revient avec elles, pour de multiples raisons : hormones, protections périodiques, prédisposition familiale… La présence de bactéries adhérentes à la paroi vésicale en permanence est un risque reconnu et majeur de récidives, comme la déshydratation prolongée ou un coït amoureux répété.
Comment se procurer le traitement antibiotique monodose ?
Le médecin traitant a normalement déjà demandé un examen cytobactériologique des urines (ECBU) lors d’épisodes précédents pour connaître le germe habituellement en cause : un colibacille digestif (E. coli). Il a évalué le risque d’une infection sexuellement transmissible, vérifié l’absence d’anomalie urinaire ou d’immunité défaillante. Avec des conseils préventifs, il peut conclure que, face aux prochains signes de cystite aiguë, il est pertinent de prendre au plus tôt (dans les 6 heures) un antibiotique en monodose. Dans son ordonnance il prévoit la délivrance d’un ou deux sachets d’avance à réserver dans l’armoire à pharmacie hors de portée des enfants, sous clef si possible.
Comment éviter les récidives ?
Outre l’essuyage du périnée d’avant en arrière et la miction complète immédiatement après un rapport sexuel, les boissons abondantes (1,5 litres dédié au lavage vésical) réduisent les récidives. La canneberge (cranberry) reste discutée, actuellement on peut lui préférer le D-mannose, mais permet d’augmenter l’hydratation. Certaines tisanes sont réputées empiriquement, sans preuves scientifiques solides.
En pratique, l’aromathérapie (huiles essentielles) avec ou sans phytothérapie associée, en cures prolongées (un à trois mois par exemple), peut éliminer les bactéries en transit, celles accrochées/enchâssées dans la vessie, par la modification durable du milieu. C’est ainsi qu’agit aussi la cure thermale.
Si votre pharmacien est formé à ces domaines, il vous guidera, car cette chimie végétale est souvent toxique à dose même modérée. Sinon les ouvrages de Dominique Baudoux, pharmacien aromatologue, sont populaires et accessibles sur internet et en librairie.