« Depuis mes premières règles, à l’âge de 12 ans, j’ai toujours eu des problèmes de cycles irréguliers », témoigne Noémie Géron. Après ces premières menstruations, elle n’a ainsi rien eu pendant un an, et ses règles suivantes sont arrivées seulement à 14 ans. À ce moment-là, elle a consulté le gynécologue de sa mère, qui lui a dit que c’était « normal à son âge ». C’était apparemment « fréquent chez les jeunes filles ».
Ce praticien l’a alors mise sous pilule. Et elle y est restée durant toute son adolescence. Voire après, puisque pendant vingt ans, les gynécologues ont en effet conseillé à Noémie Géron de prendre la pilule en continu, sans questionner ses règles qui arrivaient de manière très irrégulière.
À 22 ans, déjà en couple avec son conjoint actuel, ils se sont toutefois interrogés sur le fait qu’elle ait pris la pilule si tôt. « Désireuse d’arrêter la pilule » Noémie Géron a alors « opté pour un stérilet en cuivre sans hormone ». Ce choix a toutefois été compliqué. Elle n’a eu ses règles que deux fois en deux ans, accompagnées de douleurs intenses. Elle est donc revenue à la pilule deux ans plus tard, poussée gynécologue qui lui avait conseillé d’y revenir avant d’avoir un enfant.
Un projet qui a vu le jour sept ans plus tard, en 2021. À 30 ans, avec son conjoint, ils ont ainsi décidé de « lancer ce projet bébé ». Noémie Géron a donc arrêté la pilule et consulté son nouveau médecin traitant. Sur les conseils de cette dernière, elle a tenté de tomber enceinte naturellement pendant un an. Mais sans succès, puisqu’elle n’a eu ses règles que trois à quatre fois dans l’année.
En outre sa pilosité a commencé à se développer. Mais son IMC normal a t-il sans doute retardé le diagnostic du SOPK (syndrome des ovaires polykystiques). Jusqu’au jour où les analyses sanguines ont montré un taux de testostérone élevé et une AMH (hormone anti-müllérienne pour évaluer la réserve ovarienne) anormale.
« Après des années d’errance médicale », en juin 2023, Noémie Géron a consulté une gynécologue spécialisée en infertilité. Une échographie pelvienne a révélé des follicules sur les ovaires : « Vous avez tous les symptômes du SOPK ! » lui a-t-elle alors annoncé. Cependant, la praticienne n’a pas été capable de lui expliquer plus amplement les origines de la maladie ou son fonctionnement. Et pour seule réponse, Noémiae a appris qu’elle ne pouvait rien y faire pour y remédier ». La raison ? A ce jour, il n’existe pas de traitement autre que symptômatique.
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est dû à un dérèglement hormonal d’origine ovarienne et/ou centrale (au niveau du cerveau). Selon l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), il s’agit du trouble hormonal le plus fréquent chez les femmes en âge de procréer. Et pour cause ! Cette maladie chronique et incurable toucherait entre 8 % et 13 % des femmes en âge de procréer.
Les symptômes sont très variables d’une femme à l’autre et peuvent se manifester de manière très légère, comme être très handicapants. Parmi les principaux symptômes, on note un trouble de l’ovulation (rareté, irrégularité ou absence de menstruation), ce qui fait du SOPK la première cause d’infertilité chez les femmes.
En raison d’un taux élevé d’androgènes, le SOPK entraîne également une hyperpilosité ou hirsutisme chez 70% des femmes, de l’acné et une chute des cheveux. Enfin, ce syndrome prédispose à l’insulinorésistance, au diabète et augmente le risque d’hypertension artérielle et de maladies cardiovasculaires au fil des années. Sans oublier une augmentation du risque de cancer de l'endomètre (tissu qui tapisse l'intérieur de l'utérus), de dépression et d'apnées du sommeil pour les femmes en surpoids.
C’est notamment à cause de l’irrégularité du cycle, voire de l'absence complète de cycle, que les femmes touchées par le SOPK mettent plus de temps à tomber enceintes. Avec un cycle « classique » de 28 jours, cela laisse environ douze ou treize chances de tomber enceinte par an, alors qu’une femme atteinte de SOPK n’ovule que quelques fois par an, voire pas du tout pour certains cas.
La qualité ovocytaire est aussi en cause : il a été prouvé que les femmes qui ont un SOPK produisent des ovocytes de moins bonne qualité. A cela s’ajoute également d’autres éléments qui peuvent compliquer la grossesse et augmenter le risque de fausse couche, comme l’hypothyroïdie, qui est souvent associée au SOPK, l’inflammation et les carences en vitamines et minéraux.
Pour lutter contre le déséquilibre hormonal qui se caractérise par une production excessive d'androgènes, il convient de se soumettre à un régime alimentaire équilibrée et associée à un mode de vie sain. Deux préalables que Noémie Géron a appliqué à la lettre avant de se décider à prendre des compléments alimentaires.
Ses recherches en ligne l’ont en effet orienté vers un acteur très engagé dans la lutte contre le SOPK : le laboratoire SOVA. Créée en 2022 par deux sœurs -Éva et Solène- qui souffrent du SOPK, ce laboratoire propose des compléments alimentaires qui visent soit à combler les carences globales, soit à répondre à des problématiques spécifiques. Les deux fondatrices proposent, en outre, une véritable aide en ligne au travers d’une FAQ (foire aux questions) et de podcasts. C’est d’ailleurs après en avoir écouté un que Noémie a commandé un Start Pack de compléments alimentaires puis a ajusté son alimentation vers un régime anti-inflammatoire. Résultats : ses cycles sont redevenus réguliers presque immédiatement et, en janvier 2024, elle est tombée enceinte.