Covid 19 : Édouard Philippe renvoie les plus jeunes enfants à l'école, dès le 11 mai

Un déconditionnement partiel et partial

Par Stéphane de Vendeuvre -  Co-fondateur de Théragora

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«Protéger, tester, isoler» sont les trois axes du plan de déconfinement « progressif, réversible et adaptable » que le premier Ministre, Édouard Philippe, a détaillé dans un hémicycle quasiment vide...confinement oblige. Un discours aussi peu convaincant que l'auront été, depuis le début de cette pandémie, les mesures prises par un gouvernement apparemment dépassé par un virus sujet encore à nombre de questions et révélateur d’une grave impéritie de nos dirigeants.

 

La stratégie présentée par le premier ministre, Édouard Philippe, à l’Assemblée nationale confirme un déconfinement le 11 mai... A condition que les indicateurs de santé soient "considérés comme bons le 7 mai". A défaut, le déconfinement pourrait varier d’une région à une autre ; voire d'un département à l'autre. Reposant à la fois sur une protection accrue, une généralisation des tests et un isolement renforcé des personnes contaminées, il serait donc, selon les propos du premier Ministre : "progressif et adaptable".

Les libertés seront ainsi plus grandes dans les territoires les moins affectés par la pandémie. En clair, là où le nombre de malades aura baissé et où les capacités hospitalières ne seront plus tendues. La direction générale de la santé (DGS et Santé publique France ont ainsi "établi trois ensembles de critères permettant d’identifier les départements où le déconfinement devra être plus strict : soit le taux de cas nouveaux dans la population, durant une période de sept jours, est élevé, ce qui signifierait que la circulation du virus reste active, soit les capacités hospitalières régionales en réanimation restent tendues, soit le système local de tests et de détection des chaînes de contamination ne sont pas prêts". Conséquence : la France sera catégorisée en zones vertes -où le déconfinement sera possible- et en zones rouges - où le confinement sera maintenu. A charge pour le Pr. Jérôme Salomon, de présenter quotidiennement cet état des lieux d'ici au 7 mai.

 

Priorité au retour au travail

Un état des lieux dont dépendra notre quotidien ; et en particulier celui de nos enfants. Convaincu de la nécessité de permettre à nos charmants bambins de retourner au plus tôt sur les bancs de l'école, Édouard Philippe attend en effet le passage au vert pour rouvrir les écoles maternelles et élémentaires, dès le 11 mai ; puis les classes de sixième et de cinquième le 18 mai. Quant aux lycées, ils pourront attendre jusqu'à la fin mai ; sans doute parce que leurs élèves peuvent se garder eux-mêmes.

Persuadé de devoir faciliter le retour au travail de nos concitoyens, le premier Ministre entend  en effet alléger de leur devoir de garde les parents en les responsabilisant. C'est donc sur la base du volontariat que sera organisée cette reprise des cours, dont la justification officielle repose autant sur "des raisons pédagogiques" que sur le "renforcement de la justice sociale". Édouard Philippe a néanmoins consenti à limiter le nombre d'élèves à quinze par classe afin de respecter un semblant de précautions sanitaires.

Et pour encourager les plus jeunes parents, les crèches seront également mises à contribution. Elles pourront accueillir au maximum des groupes de dix enfants avec une priorité accordée aux familles monoparentales et aux familles dont les deux parents ne peuvent pas télétravailler ou dont les parents sont soignants ou enseignants.

 

Télétravail et chômage partiel

La prévention en revanche ne passera pas systématiquement par les masques, puisque nos têtes blondes les plus jeunes - scolarisées en maternelle et en primaires - en seront dispensées. La raison? La sécurité, sans autre précision. Les collégiens, les lycéens et les enseignants, en revanche, devront s’en munir. Un bon moyen de ne pas vider les stocks - non encore reconstitués - de l’Éducation nationale, puisqu'il appartiendra à cette dernière fournir des masques à ceux qui n'en auront pas.

A l'instar des étudiants qui devront suivre leurs cours à distance, les salariés devront, quant à eux, continuer à télétravailler autant que possible. A défaut, les employeurs devront mettre en place des horaires décalés afin d’"éviter tous risques de regroupements trop importants dans les transports en commun".

De même les entreprises devront-elles instaurer des gestes barrières, faire respecter une distance minimum entre chacun des salariés et favoriser le port du masque, en concertation avec les partenaires sociaux. Autant de mesures qui obligeront les entreprises à repenser leur organisation. Et pour faire passer la pilule, le gouvernement prorogera jusqu'à fin mai la mesure de chômage partiel.

 

Pas de cadre précis pour les commerces

De même les commerces pourront-ils rouvrir à compter du 11 mai. Seule exception : les bars, cafés, restaurants, qui devront attendre jusqu'au 2 juin pour éventuellement accueillir à nouveau du publicle. A charge pour les commerçants, dans tous les autres cas, de mettre en place toutes les mesures nécessaires au respect de la prévention. Tout consommateur sans masque pourra ainsi se voir refuser l'accès à un magasin et chacun devra respecter une distance minimum vis à vis des autres.

Pour les marchés, qui pourront également être à nouveau organisés sauf décision contraire du maire, il appartiendra en revanche aux autorités locales de décider des modalités d'accès. Un pouvoir certes délégué, mais sans un cadre bien défini ; alors même que pour les centres commerciaux de plus de 40 000 m2 , les préfets conserveront la possibilité de les maintenir fermés.

 

Des règles strictes dans les transports en commun

Dans les transports en commun, en revanche, les règles semblent bel et bien définies. Et elles seront strictes. Outre une organisation des flux par un marquage au sol, chaque voyageur devra obligatoirement porter un masque et s'asseoir un siège sur deux. A défaut, l'accès aux trains, métro, bus et autres cars leurs sera interdit. Et pour être sur que les Français puissent retrouver le chemin du travail, aux heures de pointe, le premier ministre n'exclut pas la possibilité d'en limiter l'accès aux seuls salariés.

De même les déplacements inter-régionaux devraient-ils être limités dans la mesure où ils pourraient ne pas dépasser 100 kilomètres et être limités aux déplacements professionnels ou pour des motifs familiaux impérieux. Et pour mieux contrôler ces déplacements, les réservations seront généralisées à tous les trains.

Autant de mesures qui pourraient s'entendre si elles s'inscrivaient dans une stratégie cohérente et clairement établie. Mais, une fois encore, le gouvernement semble naviguer à vue et privilégier une vision à court terme plus dictée par des objectifs économiques que sanitaires, comme tend à le démontrer la décision de rouvrir les bibliothèques, médiathèques et petits musées. Mais sans doute ne sommes nous pas encore au bout de nos surprises.  En attendant le seuil des 25000 décès liés au covid 19 se rapproche à grands pas et la France ne dispose toujours pas de masques et de test en nombre suffisant...

 

Les députés votent à une large majorité en faveur du déconfinement proposé par le gouvernement

Conformément à l'article 50-1 de la constitution de la Cinquième République française, qui permet au gouvernement de faire une déclaration suivie d'un débat et éventuellement d'un vote, les députés ont exprimé leur soutien au projet gouvernemental de déconfinement.
A l'issue du discours du premier Ministre et des réactions des différents groupes parlementaires, mardi 28 juin 2020, les députés ont ainsi voté (télécharger le pdf) -368 voix pour et 100 contre- en faveur de la stratégie nationale du plan de déconfinement dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de covid-19, présentée par Édouard Philippe
Synthèse du vote
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Nombre de votants : 571
- Nombre de suffrages exprimés : 468
- Majorité absolue : 235
- Pour l’adoption : 368
- Contre : 100
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