Le lien entre alimentation et santé n'est plus à démontrer. Quant à la prévention, elle est intrinsèquement liée à la santé. Et dans tous les cas, les micro-nutriments sont indispensables au bon fonctionnement du corps. Nombre d'études scientifiques ont d'ailleurs établi combien certains micro-nutriments pouvaient se révéler bénéfiques pour résister à la fatigue, au stress et de manière générale pour optimiser son état de santé.
Dès lors, quand ces vitamines, minéraux et autres oligo-éléments ne peuvent pas être fabriqués par l’organisme, ils doivent impérativement être apportés par l’alimentation en quantité suffisante. C'est l'objet même de la micro-nutrition qui vise à optimiser l'état de santé de tout un chacun en l'aidant à mieux choisir le contenu de son assiette et en lui proposant, si nécessaire, une complémentation. Cette approche de la nutrition médicalisée et adaptée à chacun peut se révéler particulièrement utile à certains âges de la vie. Et en particulier pour les personnes âgées.
Car le rôle de la micro-nutrition pour prévenir les maladies neurodégénératives liées au vieillissement, ou encore celles touchant le cœur, le cerveau, le squelette ou les yeux est désormais scientifiquement établi. Mais encore faut-il être capable de s'y retrouver et surtout de savoir distribuer les rôles appropriés aux vitamines (A, B, C, D, E, K), aux minéraux (sélénium, fer, zinc, magnésium…), aux antioxydants (polyphénols, caroténoïdes…), aux acides aminés, aux acides gras essentiels (oméga 3 et 6), aux fibres alimentaires, aux pro et pré-biotiques.
Un savoir-faire qui appartient aux micronutritionistes et autres pharmaciens titulaires du DU (diplôme universitaire) de micro-nutrition et qui permet de dispenser le bon conseil aux personnes âgées. "En vieillissant, la densité des micro-nutriments dans certains organes diminuant, il est important de revoir son régime alimentaire", explique Thierry Michel, diététicien-nutritionniste. Une adaptation que ce spécialiste de la micro-nutrition et de la neuronutrition tend à présenter sous la forme de six conseils pratiques.
Le vieillissement se caractérise par une perte involontaire et physiologique de la masse et de la force musculaire (appelée également sarcopénie) au profit d'une augmentation de la masse grasse. La perte de masse musculaire de la personne âgée résulte d'une diminution de la synthèse des protéines musculaires. Ce processus contribue à la perte de l'autonomie physique et de la qualité de vie de la personne âgée.
"Pour une avancée en âge réussie, il faut consommer des protéines à des moments clés de la journée. Cela permet de favoriser la synthèse protéique. Les protéines doivent être consommées lors des repas du matin et du midi. La personne âgée peut inclure dans son petit-déjeuner du fromage blanc, des œufs, du jambon. A midi, le repas comprendra des légumineuses telles que les lentilles, des céréales complètes ou du poisson", recommande Thierry Michel.
Et ce spécialiste de la micronutrition d'ajouter : "le vieillissement cellulaire s’accompagne d’un stress oxydatif et de la production de radicaux libres. Les antioxydants sont essentiellement apportés par les fruits et légumes qui sont particulièrement riches en vitamines (A, C, E), en oligo-éléments et autres polyphénols. Les micronutriments présents dans les fruits et légumes ont ainsi un effet bénéfique contre la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Une alimentation spécifique peut donc être adoptée pour faire le plein de vitamines et caroténoïdes aux vertus bénéfiques sur le maintien d’une bonne vision en consommant des oranges, des kiwis, des épices telles que le curcuma et le paprika. Le mélange poivre-curcuma a également des effets anti-oxydants."
Une alimentation riche en acides gras oméga 3 et en antioxydants diminue le risque cardiovasculaire et pourrait également diminuer le risque de maladie d’Alzheimer ou de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)."Les personnes âgées doivent privilégier les huiles riches en oméga 3 et pauvres en omega 6 telles que l’huile de colza, de noix ou faire un mélange huile d’olive/huile de noix ou huile de colza/huile de noix. Il faut consommer deux cuillères à soupe d’huile par jour et consommer un poisson gras par semaine. L’organe le plus gras du corps humain, c’est le cerveau. De fait, la consommation d’omega 3 agit également sur la prévention de la dépression chez la personne âgée".
Selon Thierry Michel, "le risque de carence en vitamine D est élevé chez le sujet âgé". Des enquêtes épidémiologiques ont en effet établi qu’un déficit en vitamine D est toujours associé à une diminution de la masse, de la force et musculaire chez la personne âgée. Une exposition journalière au soleil est donc un bon réflexe à adopter pour les personnes âgées.
Le spécialiste de la micronutrition considèreégalement que la collation -le goûter- est importante pour les personnes âgées qui ont tendance à moins s’alimenter. Il est donc préférable d’augmenter les prises alimentaires chez la personne âgée en incluant un quatrième repas : le goûter, en fin d’après-midi. "Cette collation doit être riche en glucides et peut comprendre des noix, des amandes, du chocolat noir. Cela contribue à réguler les troubles du sommeil. Faire infuser des pruneaux séchés dans du thé vert.contribue par ailleurs à améliorer le transit intestinal des personnes âgées souvent sujettes à la constipation. Sans compter que cette boisson est riche en potassium, qui est un anti-oxydant".
Et Thierry Michel de préciser encore : "les personnes âgées ont peu d’appétence pour l’eau. Pour garantir leur hydratation, notamment l'été, il faut privilégier les eaux pétillantes aromatisées, les jus de fruits, les tisanes, les boissons chaudes. Pour les personnes âgées, il est préférable de choisir des eaux riches en bicarbonates et pauvres en sel pour un meilleur équilibre acido-basique. La citronnade (eau additionnée à du jus de citron) est également riche en bicarbonate".