Le Pr Marie-Christine Gros Favrot, oncologue et porte-parole de l'AFD, réclame des moyens pour mettre en œuvre la stratégie nationale de santé en Seine-Saint-Denis

Stratégie nationale de santé : des mesures à la hauteur des enjeux ?

Par Rédaction -  Théragora

Théragora - www.theragora.fr - Année 2017

Dans le département de Seine-Saint-Denis, premier désert médical urbain,  la mortinatalité, les taux d’obésité de l’adulte et de l’enfant, le nombre de cas de tuberculose et d’infection par le VIH, sont supérieurs à tous les autres départements de métropole. Le Pr Gros-Favrot réclame des moyens pour y mettre en oeuvre la stratégie nationale de santé.

 

 

 

A l’heure où le gouvernement lance la stratégie nationale de santé et entame les concertations autour de quatre priorités - la prévention, la lutte contre les inégalités sociales et territoriales d’accès aux soins, la pertinence et la qualité des soins, enfin l’innovation en particulier organisationnelle et numérique -, les propositions doivent correspondre aux besoins de chaque territoire. Et en particulier de la Seine Saint-Denis, département des plus grandes inégalités sociales de santé dans la région la plus riche de France. En clair, il faut s’assurer que les mesures seront à la hauteur des enjeux.

 

Dépasser la rémunération à l'acte

Les initiatives des professionnels de santé, des élus locaux et des associations peuvent constituer des  solutions concrètes et adaptées mais faut-il encore qu’ils aient des moyens suffisants pour remplir leur mission. Ceci a un coût qui doit aussi être assumé au niveau national. Plus que sur beaucoup d’autres territoires, le budget alloué à la santé doit tenir compte du risque sanitaire et du niveau socio-éducatif de la population.

La rémunération des professionnels de santé ne peut pas être régulée seulement par les actes dans un département où il faut, d’abord, prendre plus de temps pour expliquer et soigner, souvent avec la barrière de la langue, ensuite assurer, pour près de la moitié des patients, l’articulation entre les secteurs sanitaire et médico-social ainsi que  la coordination ville/hôpital. Les centres de santé qui s’y consacrent sont très souvent déficitaires avec parfois plus de 20% d’impayés. Dans ce grand désert médical qu’il faut parfois plus de deux heures pour traverser en voiture,  la mise en place de téléconsultations est une urgence pour pallier au manque de spécialistes.

 

Plus de 14 % de la population sous le seuil de pauvreté

La prévention, priorité du gouvernement, passe, en Seine Saint-Denis, par la prise en charge médico-sociale, psychologique et  psychiatrique (très inferieure par rapport à la moyenne nationale) mais aussi par des politiques volontaristes en matière de  culture, d’éducation  et d’habitat.

La médecine scolaire et la médecine du travail sont à bout de souffle; la Seine- Saint-Denis n’y échappe pas, mais les conséquences sont plus graves que dans d’autres départements. Plus de quatorze pour cent de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, avec, pour conséquence un taux de renoncement aux soins très élevé. Les jeunes, scolarisés ou non, consultent très peu les médecins de ville. Les chômeurs, souvent en situation sociale et sanitaire précaire, ne peuvent pas bénéficier des visites de médecine du travail.

 

Territorialisation du  numerus clausus

Les professionnels de la médecine scolaire et de la médecine du travail font un travail remarquable mais s’épuisent et leur nombre continue à diminuer. Il faut, réglementairement, mettre fin au cloisonnement entre médecine scolaire ou médecine du travail et médecine de ville et permettre l’intervention des médecins généralistes, pédiatres, autres spécialistes et professionnels paramédicaux lorsque l’état de santé du jeune ou du travailleur le nécessite ou si il n’a pas consulté de médecin dans l’année écoulée.

L’université Paris XIII a mis en place une formation à Bobigny pour les bacheliers du 93 qui se destinent aux études de santé. C’est un moyen de permettre à ces jeunes de réussir la première année ultra sélective en espérant qu’ils auront envie de s’installer  dans leur département d’origine. D’autres mesures doivent être étudiées au niveau national, dont la territorialisation du  numerus clausus, en privilégiant les facultés et centres de formation proches des zones sous dotées, avec des contreparties et des incitations financières  réelles pour que les étudiants formés s’installent dans ces zones. 

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