Médicaments : gare aux chutes

Par Stéphane de Vendeuvre -  Co-fondateur de Théragora

Théragora - www.theragora.fr - Année 2017 - Théragora N° 1 - Page 0 - crédits iconographique Photo Phovoir

Baisse de la vigilance, troubles visuels, hypotension… La prise de médicaments ne doit pas se faire à la légère : presque tous les médicaments entraînent des effets secondaires indésirables parmi lesquels figure une nette augmentation du risque de chute chez les personnes âgées.

 

La consommation de médicaments augmente avec l'âge, à cause du plus grand nombre de maladies dont sont affectées la plupart des personnes très âgées. Le risque de chute augmente avec le nombre de catégories de médicaments consommés, car les interactions médicamenteuses accroissent les effets secondaires indésirables.

Une prise inappropriée des médicaments (oubli, mauvaise observance de la prescription) peut également augmenter le risque de chute en entraînant une détérioration de l'état de santé. L'arrêt brusque de la prise de certains médicaments peut provoquer des réactions physiologiques qui pourraient accroître temporairement le risque de chute.

 

84 chutes analysées

Les troubles de l’équilibre liées à la polymédication sont fréquents chez les personnes âgées. Une étude française rappelle que certains médicaments largement prescrits exposent à des risques de chute. Un résultat dont la Revue Prescrire en novembre 2016 se fait l'écho.

Le Centre régional de pharmacovigilance de Strasbourg a analysé les dossiers de patients hospitalisés ayant été victimes d’une chute. Au total, 84 chutes ont été analysées chez des patients âgés en moyenne de 84 ans. Les accidents ont entraîné des complications chez environ la moitié d’entre eux, le plus souvent des fractures. Par ailleurs, près de 40 % ont gardé des séquelles.

 

Certaines catégories significativement  associées aux chutes

En analysant les dossiers, les auteurs ont observé que tous les sujets prenaient en moyenne 6 médicaments par jour, dont 2 les exposant à des risques de chute, à savoir : des antihypertenseurs (chez environ la moitié des patients), des benzodiazépines, des hypnotiques, des antiépileptiques.

Parmi tous les médicaments existants, certaines catégories sont associées de façon significative aux chutes: ce sont les psychotropes, les médicaments cardio-vasculaires, les anticonvulsivants, les hypoglycémiants et tous les médicaments qui causent de l'hypotension orthostatique. Ces médicaments peuvent provoquer, entre autres : la sédation (diminution de la vigilance); des troubles de la posture et de l'équilibre; de l'hypotension orthostatique (faiblesse lorsque vous vous levez).

 

Vigilance avec les psychotropes

Les psychotropes sont associés de façon significative aux chutes chez les personnes âgées puisqu'ils perturbent le temps de réaction à une perte d'équilibre. Une utilisation continue de ces médicaments affecte également la perception de la position du corps dans l'espace. Parmi les psychotropes, on trouve les neuroleptiques, les antidépresseurs, les antipsychotiques et les sédatifs-hypnotiques-anxiolytiques. La prise de ces médicaments accroît de deux à trois fois le risque de chute et de deux fois le risque de fracture de la hanche.

La famille des sédatifs-hypnotiques-anxiolytiques, en particulier les benzodiazépines, utilisés pour le traitement de l'anxiété ou de l'insomnie, figure dans la liste des médicaments les plus souvent prescrits aux personnes âgées. Les antipsychotiques, servent à diminuer les symptômes de la psychose comme l'anxiété, l'agitation aiguë, les hallucinations, la confusion.

Chez les personnes âgées, ces médicaments sont surtout utilisés en institutions de soins de longue durée pour calmer l'agitation des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et aux autres sortes de démence, lorsque les approches non médicamenteuses sont insuffisantes. La réduction des tranquillisants et des somnifères, plus particulièrement, mène à une diminution des risques de tomber. Une étude a démontré une réduction des risques de chute de 66 % chez les aînés ayant cessé la prise de certains médicaments et commencé un programme d’exercices.

 

Une alternative aux anxiolytiques et aux somnifères

La relaxation, l'exercice et des modifications à votre environnement peuvent remplacer les calmants. Dans certains cas, on réduit progressivement la consommation des anxiolytiques et des somnifères et même parfois on les abandonnera complètement. Bien entendu, ceci doit s’échelonner sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Votre médecin et votre pharmacien jouent un rôle très important pour faciliter la prise de vos médicaments. N'hésitez pas à leur poser des questions sur : la posologie, le mode d'administration adéquat de chacun de vos médicaments ; l’horaire de prise des médicaments, qui doit être adapté à votre mode de vie.

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