Environ un million de Français sont aujourd'hui traités par pression positive continue (PPC) pour un syndrome d'apnée du sommeil. Encore sous-diagnostiquée, cette pathologie pourrait potentiellement concerner plus de 2,5 millions de personnes en France. Il s'agit donc d'un enjeu très important en termes de santé publique mais aussi de dépense pour l'Assurance Maladie.
L'efficacité du traitement par PPC est directement corrélée à l'utilisation effective du dispositif médical par le patient. L'entrée en vigueur au 1er janvier 2018 d'un nouveau cadre réglementaire visant à favoriser l'observance au traitement en instaurant un système de rémunération à la performance et en favorisant le télésuivi des patients constitue donc un réel progrès.
La technologie vient ici servir l'humain en permettant aux PSAD de suivre, en temps réel, les données d'utilisation de sa machine par le patient et, le cas échéant, de mettre en œuvre, en étroite collaboration avec le médecin, des actions visant à favoriser l'adhésion du patient à son traitement. La publication au Journal Officiel du 16 décembre 2017 d'une nouvelle nomenclature relative à l'utilisation du dispositif médical de ventilation à Pression Positive Continue (PPC) ne peut donc être que salué. Cette nouvelle législation permettra aux prestataires de santé à domicile de favoriser l'adhésion du patient à son traitement.
En vigueur depuis le 1er janvier 2018, cette réforme est l'aboutissement d'une concertation collégiale menée avec l'ensemble des acteurs concernés : médecins, patients, pouvoirs publics, prestataires de santé à domicile et fabricants de dispositifs médicaux. L'observance du patient constitue la véritable colonne vertébrale de ce texte qui prévoit deux grands dispositifs visant à la favoriser :
A cela s'ajoute un engagement conventionnel des prestataires sur des objectifs annuels de diminution progressive du taux de patients non observants. « Le modèle français qui couple la fourniture du dispositif médical - la PPC - à une prestation associée permet déjà à la France d'avoir un des meilleurs taux d'observance des patients apnéiques traités par PPC. Grâce à cette nouvelle nomenclature, c'est un pas de plus en faveur de l'observance des patients et donc vers l'amélioration de leur qualité de vie et la réduction des complications et des accidents liés au syndrome d'apnée du sommeil. En favorisant une prise en charge plus efficiente, ce texte s'inscrit pleinement dans l'objectif d'accroissement de la pertinence des soins fixé par la ministre de la Santé.
Le traitement des patients atteints du syndrome de l'apnée du sommeil représente, à ce jour, plus de 800 millions d'euros de dépense pour l'assurance maladie. Avec l'introduction du système de rémunération à la performance, ce sont plus de 70 millions d'euros d'économie qui seront générées pour l'année 2018 et ce, tout en maintenant la qualité de service délivrée par les prestataires, et en favorisant l'adhésion et l'observance des patients à leur traitement.
Le télésuivi de l'apnée du sommeil représente une véritable révolution et ce, à plusieurs titres : avec plus de 500 000 patients télésuivis depuis le 1er janvier 2018, ce dispositif représente aujourd'hui la plus grande opération de télésanté menée en Europe et à laquelle s'associe un nouveau système de rémunération à la performance. Ce texte montre également qu'une régulation qui ne repose pas sur une logique court-termiste prix-volume est possible. Dans le secteur de la prestation de santé, l'avenir du financement du système repose sur ce type de dispositif, innovant et pertinent, nous en sommes convaincus.